Un couple désespéré devant des feuilles de compte, une calculette est posée sur la petite table devant eux.
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Le sondage mené par Ipsos pour BDO Canada auprès de 2 000 Canadiens révèle que trois Canadiens sur dix ont du mal à subvenir à leurs besoins de base et que 74 % d’entre eux ont des dettes.

Cette proportion d’endettés est un peu moins grande au Québec, mais reste tout de même élevée avec 71 % des répondants. Parmi cette proportion, le quart des répondants avoue ne pas savoir comment régler leur dette personnelle tellement celle-ci est accablante.

Les prêts recensés par l’étude comme étant les plus courants sont les cartes de crédit et les prêts hypothécaires.

« Il n’est pas surprenant que les Canadiens soient surchargés de dettes, mais ce que notre indice d’accessibilité met en lumière est la raison pour laquelle nous sommes dans cette situation financière : le Canada n’est pas un pays abordable », a déclaré Doug Jones, président de BDO Canada. « Ce manque d’accessibilité signifie qu’un nombre important de Canadiens dépendent de leurs cartes de crédit pour répondre à leurs besoins et que beaucoup se sentent perdus et dépassés par leurs dettes. La bonne nouvelle est qu’un professionnel de la dette peut les aider à ne pas perdre le cap. »

Les moins bien nantis

Les milléniaux et les femmes sont plus enclins à avoir des difficultés financières que les autres groupes de population. La proportion de femmes qui disent avoir du mal à épargner pour leur retraite (73 %) est ainsi plus grande que celle des hommes (65 %). Parmi les répondants, davantage de femmes (43 %) avouent avoir du mal à assumer les coûts des transports que d’hommes (36 %).

Les jeunes âgés de 18 à 34 ans sont aussi touchés par l’accessibilité au Canada. 18 % d’entre eux affirment repousser le fait d’avoir des enfants en raison de leur situation financière.

Plus généralement, plus de la moitié des Canadiens (56 %) affirment ne pas être suffisamment préparés aux événements importants de la vie. Et les femmes et les milléniaux sont plus susceptibles que les autres répondants à se déclarer « mal » ou « très mal » préparés pour des événements tels que l’achat d’une maison, les enfants, les imprévus ou la retraite.

Ainsi 62 % des femmes et 64 % des milléniaux ne se disent pas prêts à acheter une maison contre 56 % des répondants en général. Et alors que 56 % des répondants avouent ne pas avoir préparé assez leur retraite, cette proportion monte à 61 % chez les femmes et 67 % chez les milléniaux.

Pas les seuls

Si ces chiffres sont particulièrement hauts chez ces deux groupes de populations, un tiers des membres de la génération X (35 à 54 ans) déclarent ne pas avoir d’épargne-retraite et 37 % d’entre eux disent n’en avoir que très peu, alors que leur retraite est bien plus proche que celle des milléniaux.

Un point qui expliquerait ce manque d’épargne c’est le fardeau de la dette qui pèse sur cette tranche d’âge. Ainsi 83 % des répondants du sondage qui font partie de la génération X ont une dette. Parmi eux, six personnes sur dix déclarent avoir un solde de carte de crédit.

« Ce constat est très sombre, car il semble que la majorité de ceux qui sont dans leur meilleure période pour accumuler une bonne épargne-retraite n’y sont pas préparés », ajoute M. Jones. « Cela peut entraîner une augmentation du nombre de personnes âgées incapables de financer leurs dernières années et qui doivent compter sur les cartes de crédit et d’autres formes de dette pour couvrir leurs frais de subsistance. Avec un plan solide pour les aider à gérer leur dette, élaboré avec les conseils d’un professionnel, les membres de la génération X peuvent réduire leur dette et économiser plus. »

Finalement, parmi les répondants du sondage, les familles sont beaucoup plus susceptibles d’affirmer que leur dette personnelle est tellement accablante qu’ils ne savent pas quoi faire (34 % contre 20 % de ceux qui n’ont pas d’enfants).

Même les familles ayant des enfants majeurs sont surchargées financièrement, car nombreuses sont celles dont les enfants vivent encore à la maison à cause des prix trop élevés des loyers. Ainsi 18 % des Canadiens ont un enfant de plus de 18 ans qui vit encore chez eux.