Un tas de lingot d'or devant un drapeau du Canada.
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« En général, les banques centrales garantissent la stabilité financière dans leurs pays respectifs, explique Andrew Zimcik, gestionnaire de portefeuille chez Connor, Clark and Lunn Investment Management dans une interview accordée à Advisor’s Edge. Concrètement, cela signifie que l’inflation doit rester dans une fourchette cible et cela se fait souvent en modifiant les taux d’intérêt. »

Cependant, la crise financière de 2008 a ouvert une nouvelle ère. Dans la dernière décennie, les banques centrales ont utilisé différents outils pour atteindre leurs objectifs et éviter la déflation. Une partie de cette expérimentation consistait en des politiques de taux zéro. Mais réduire les taux n’a pas réussi à remettre tous les secteurs économiques à flot.

Les banques centrales se sont donc tournées vers l’assouplissement quantitatif (achat d’actifs en obligations à court terme, à long terme et en sociétés) pour injecter des liquidités dans le système financier et accroître la masse monétaire.

L’objectif était de de faire grimper l’inflation, mais tout en maintenant les taux d’intérêt bas. Cela a fonctionné puisque la croissance mondiale a repris. Bien que cette croissance soit faible dans certaines régions du monde, les politiques des banques centrales ont permis d’éviter le désastre.

L’injection de liquidités dans le système financier a été positive pour les marchés boursiers, selon Andrew Zimcik. Ils ont effectivement retrouvé leur tendance à long terme après les 10 à 15 ans de faibles rendements qui ont suivi la bulle technologique.

« Une autre façon de penser à cela est que les banques centrales ont volontairement rendu les obligations onéreuses en abaissant les taux d’intérêt. Alors que les investisseurs voyaient moins d’opportunités sur les obligations d’État à court terme, ils ont lentement augmenté la courbe de risque, passant des obligations de qualité investissement à des obligations à rendement élevé. Lorsque ce commerce a été évincé, ils se sont tournés vers les actions, l’immobilier et les infrastructures », affirme l’expert.

Peu à peu, le prix des investissements a augmenté, car en fin de compte tout est calculé à partir du taux sans risque qui a été manipulé par les banques centrales afin de rester bas.

Les investisseurs devraient réviser leurs attentes de rendement

Les actions ne sont plus bon marché, mais cela ne permet pas de prédire la prochaine correction des marchés. Les multiples cours/bénéfice aident cependant à prédire les rendements à long terme, selon Andrew Zimcik.

« Lorsque les actions sont chères après avoir fait les ajustements pour le caractère cyclique des bénéfices, comme c’est le cas maintenant, le rendement sur 10 ans a tendance à être assez modéré », explique-t-il.

En raison de cette attente de rendements de marché plus faibles, le moment est venu pour les investisseurs de réviser leurs attentes, surtout que les probabilités qu’une prochaine récession ait bientôt lieu sont grandes.

« Soyez raisonnable quant aux attentes de votre portefeuille et investissez dans l’esprit selon lequel les dix prochaines années ne ressembleront probablement pas aux dix dernières », conseille l’expert.

Les investisseurs devraient également être conscients qu’il y a des risques d’avoir plus de volatilité dans les marchés. Cette dernière décennie, la volatilité a considérablement diminué, les banques centrales injectant progressivement de l’argent dans le système financier. Cependant, l’effet secondaire de ces ajouts de liquidité n’est pas durable.

Avec une volatilité accrue, Andrew Zimcik s’attend à ce que la stabilité se négocie avec une prime. Il recherche donc des sociétés présentant des bilans solides, des dividendes durables et des modèles commerciaux défensifs.

(Avec Finance et Investissement)