Une photo de Chrystia Freeland.
Hildenbrand / MSC / Wikimedia Commons

Les Canadiens ne doivent pas s’attendre à recevoir des chèques ou des baisses d’impôt généralisées pour contrer l’effet de l’inflation dans le budget fédéral qui sera déposé mardi prochain.

De passage à Québec, mercredi, la vice-première ministre et ministre des Finances, Chrystia Freeland, a averti que « notre capacité de dépenser n’est pas infinie ».

« On ne peut pas couvrir tous les coûts que chaque Canadien doit assumer à cause de l’inflation ou de la hausse des taux d’intérêt. Agir de la sorte ne ferait qu’aggraver l’inflation et augmenter les taux d’intérêt encore plus longtemps. »

Pas d’huile sur le feu

« C’est un des principaux objectifs du budget de cette année: ne pas jeter de l’huile sur le feu de l’inflation », a dit Chrystia Freeland.

Plutôt, Ottawa visera les citoyens les plus mal en point: « On aura dans le budget des mesures ciblées pour aider les moins nantis et, en même temps, on aura une politique responsable du côté fiscal. »

De l’argent pour la transition

Le gouvernement Trudeau prévoit tout de même puiser dans le trésor public afin de réaliser « des investissements importants dans l’économie verte », selon la vice-première ministre. Elle affirme que l’économie mondiale arrive à un moment charnière historique, aussi important que la révolution industrielle et que le Canada ne peut pas simplement regarder passer le train.

« Aujourd’hui et dans les années à venir, le Canada pourra soit saisir ce moment historique, cette occasion sans précédent qui s’offre à lui, soit se laisser distancer par les démocraties du monde entier qui ont choisi de bâtir l’économie propre du 21e siècle. »

Subventions aux énergies fossiles

Chrystia Freeland a été appelée à s’avancer sur l’engagement réel du Canada face à cette transition énergétique lorsqu’on lui a demandé si son budget répondait à l’engagement de son collègue de l’Environnement, Steven Guilbeault, de cesser complètement de subventionner les énergies fossiles d’ici le milieu de 2023. Sa réponse laissait entendre qu’elle avait des réserves importantes: « On a pris des engagements et on va faire ce qu’on a promis, mais je veux dire aussi concernant nos ressources naturelles. C’est aussi important de comprendre qu’aujourd’hui le monde a besoin des ressources naturelles du Canada. »

Elle n’a pas manqué de rappeler que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, « a souligné l’importance des ressources naturelles du Canada, surtout du gaz naturel, pour le monde aujourd’hui », lors de sa visite au pays il y a un peu plus d’une semaine.

Elle a mis l’accent sur le « grand, grand défi auquel nos alliés européens ont fait face cet hiver », eux qui ont dû se priver du gaz naturel russe en raison de la guerre en Ukraine.

« (Il est) très important pour nous d’investir dans la transition verte, mais on a aussi une responsabilité d’aider nos alliés et c’est ce que le Canada est en train de faire aussi », a-t-elle déclaré, laissant ainsi planer un doute sur la réalisation de la promesse de son collègue à l’Environnement.