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L’inflation annuelle a ralenti le mois dernier au Canada, mais les économistes s’attendent toujours à ce que la Banque du Canada relève son taux d’intérêt directeur la semaine prochaine.

Dans son plus récent rapport sur l’inflation, publié mardi, Statistique Canada a indiqué que l’inflation annuelle s’était établie à 6,3 % en décembre. Le coût des produits d’épicerie a continué de grimper en flèche, mais les prix de l’essence ont diminué.

L’inflation annuelle a culminé cet été à 8,1 % et a ralenti lentement depuis. En novembre, elle s’était établie à 6,8 %.

Cependant, la directrice générale des études économiques de la Banque CIBC, Karyne Charbonneau, a estimé que les gens ne devraient pas s’attendre à ce que le rapport sur l’inflation de décembre empêche la Banque du Canada d’augmenter les taux d’intérêt.

« L’inflation s’est établie, en grande partie, là où on l’attendait, alors il ne faut pas penser que cela va les faire changer d’avis », a prévenu Karyne Charbonneau.

L’économiste s’attend à ce que le solide rapport sur le marché du travail de décembre pousse la banque centrale à relever son taux directeur d’un quart de point de pourcentage lors de sa prochaine annonce à ce sujet, le 25 janvier.

Bien que l’inflation globale diminue, les consommateurs sont toujours confrontés au choc des prix dans les épiceries. Statistique Canada a précisé que les prix des aliments avaient augmenté de 11,0 % le mois dernier, sur une base annuelle, ce qui représentait une légère amélioration par rapport à leur croissance de 11,4 % de novembre.

Karyne Charbonneau a souligné que, puisque les prix agricoles avaient baissé, les économistes espéraient que cela se traduirait par un ralentissement plus notable des prix dans les épiceries, mais cela ne s’est pas encore produit.

« Je pense que ce qui se produit, c’est qu’une grande partie de ce que nous achetons dans les magasins est fortement transformée. Et il y a eu des pressions tout au long de la chaîne (d’approvisionnement) », a-t-elle noté.

Pendant ce temps, les Canadiens ont constaté un certain soulagement à la pompe le mois dernier, payant 13,1 % de moins qu’en novembre. Statistique Canada a indiqué que le prix du pétrole brut avait chuté dans le contexte d’un ralentissement économique mondial.

La décélération de décembre a également été contrebalancée par des augmentations des coûts de l’intérêt hypothécaire, des vêtements et des chaussures, ainsi que des articles et accessoires de soins personnels.

Peu d’amélioration pour l’inflation de base

Alors que les économistes tentent d’analyser la direction dans laquelle l’inflation se dirige, plusieurs analyseront de près l’inflation sous-jacente, car elle a tendance à être moins volatile que la mesure d’ensemble.

En excluant les prix de l’alimentation et de l’énergie, les prix ont augmenté de 5,3 % en décembre sur une base annuelle, a indiqué Statistique Canada.

Dans une note à ses clients, le directeur général des taux canadiens et stratège macroéconomique de la Banque de Montréal, Benjamin Reitzes, a souligné que même si l’inflation d’ensemble avait diminué, il y avait peu d’amélioration du côté de l’inflation de base.

« Bien que la direction de l’inflation soit au moins légèrement encourageante, rien dans ce rapport n’empêchera la Banque du Canada de relever ses taux de 25 points de base supplémentaires au terme de sa réunion politique de la semaine prochaine », a affirmé Benjamin Reitzes.

Alors qu’elle se prépare à sa décision imminente sur les taux d’intérêt, la banque centrale examinera ses mesures préférées de l’inflation de base, qui ont légèrement baissé le mois dernier.

La banque centrale a augmenté de manière dynamique les taux d’intérêt depuis mars, les relevant sept fois de suite en réponse à la plus forte inflation en plusieurs décennies. Son taux d’intérêt directeur se situe actuellement à 4,25 %, son niveau le plus élevé depuis 2008.

Bien qu’elle ait signalé le mois dernier sa volonté de suspendre son cycle de hausse des taux, la plupart des banques commerciales s’attendent à ce que la Banque du Canada relève son taux directeur d’un quart de point de pourcentage la semaine prochaine, pour le porter à 4,50 %.

Le dernier indice des prix à la consommation fournit les points de données définitifs sur l’inflation en 2022. Statistique Canada a précisé que l’inflation annuelle moyenne pour 2022 avait été de 6,8 %, un sommet en 40 ans. Elle s’était établie à 3,4 % pour 2021.

La hausse des prix de l’énergie a contribué de manière significative à la forte inflation l’an dernier, les consommateurs ayant payé 28,5 % de plus pour l’essence en 2022, sur une base annuelle moyenne.

Bien qu’une grande partie de la forte inflation soit attribuable aux prix de l’énergie, l’économie canadienne a vu une amplification des pressions inflationnistes en 2022.

Les prix des produits d’épicerie ont augmenté de 9,8 %, marquant leur cadence la plus rapide depuis 1981.

L’agence fédérale a précisé que les prix des biens durables avaient augmenté de 6,2 %, tandis que les prix des services avaient augmenté de 5,0 %.