Les incertitudes du gouverneur de la Banque du Canada
karenr / 123RF Banque d'images

Le produit intérieur brut (PIB) est resté essentiellement inchangé en juillet, affichant une croissance de zéro pour cent par rapport au mois de juin, a précisé l’agence fédérale.

Des économistes ont estimé que l’absence de croissance justifiait l’approche prudente mise de l’avant par le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, dans un discours prononcé mercredi sur la politique monétaire de la banque centrale.

La Banque du Canada a haussé son taux d’intérêt à deux reprises depuis le début de l’été, après que le premier semestre de 2017 eut été le théâtre d’une croissance économique éclatante.

« La séquence de progressions (inhabituellement) longue depuis l’an dernier fait en sorte que le PIB affiche toujours une solide hausse annuelle de 3,8 % en juillet, ce qui témoigne de larges gains dans tous les secteurs des biens et des services », a noté Nathan Janzen, économiste principal à la Banque Royale, dans un rapport.

« De façon plus large, le ralentissement du PIB au juillet est conforme à notre vision _ et à celle de la Banque du Canada _ voulant que la cadence démesurée de la croissance dans la dernière année ne soit pas soutenue dans les mois à venir. »

La Banque Royale mise toujours sur une croissance de 2,5 % pour le troisième trimestre, qui se terminera samedi, a ajouté M. Janzen. En outre, cette cadence pourrait toujours justifier de nouvelles hausses graduelles du taux directeur de la banque centrale.

« Nous croyons que le départ plus lent du troisième trimestre nous donne un aperçu des choses à venir, et nous prévoyons pour la deuxième moitié de l’année une cadence moitié moins importante que celle du début de 2017 », a écrit l’économiste Nick Exarhos, de la Banque CIBC, dans une note.

« C’est une autre raison qui explique pourquoi nous croyons que la Banque du Canada va utiliser une méthode plus douce avec le resserrement à compter de maintenant. »

La plus grande partie de la faiblesse du mois de juillet se trouvait dans les industries productrices de biens, qui ont connu une contraction de 0,5 %, a indiqué Statistique Canada. Le secteur du pétrole et du gaz naturel a reculé de 1,8 %, avec des déclins tant dans la production conventionnelle que dans celle qui ne l’est pas.

Le secteur de la fabrication a aussi enregistré une baisse de 0,4 % dans l’ensemble, essentiellement à cause de déclins dans la fabrication de véhicules automobiles et de leurs pièces.

La production des industries productrices de services a progressé de 0,2 %, alimentée par le commerce de gros, qui a gagné 2,0 %. Il s’agissait de son plus important gain mensuel depuis septembre 2014.