un escargot grimpant sur une branche posée en diagonal
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Même si les tensions commerciales qui augmentent, un Brexit qui s’éternise et des reculs dans certains secteurs manufacturiers comme l’automobile et l’aérospatiale viennent entraver la croissance, ces événements ne sont pas susceptibles de renverser le cycle économique, estime Deloitte.

« Le scénario le plus probable pour l’économie mondiale est que la croissance se poursuivra, mais à un rythme plus modeste, et que la faiblesse du secteur manufacturier ne s’étendra pas aux autres secteurs », peut-on lire dans une récente analyse du cabinet.

La croissance ne devrait pas ralentir de plus de 0,3 point de pourcentage, selon les organismes internationaux comme l’OCDE, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale.

Les nouvelles hausses des taux par les banques centrales sont peu probables, ce qui est positif pour les perspectives économiques mondiales.

La Banque centrale américaine (Fed), quant à elle, a abaissé cette semaine ses taux directeurs d’un quart de point de pourcentage pour les fixer dans la fourchette de 2 % à 2,25 %. Après 10 ans de croissance ininterrompue, elle a jugé que la faiblesse de la croissance mondiale et l’inflation qui reste basse commandaient une politique monétaire plus accommodante.

Perspectives canadiennes

Au Canada, la croissance sera inférieure à la moyenne, mais elle accélérera pour atteindre un taux viable à long terme de 1,7 % en 2020, prédit Deloitte.

« Si l’économie canadienne a stagné de la fin de 2018 au début de 2019, les éléments se sont mis en place pour favoriser un meilleur rendement par la suite. »

Le deuxième trimestre a bien commencé avec une augmentation généralisée du PIB par secteur d’activités en mars suivie d’une croissance solide en avril. La croissance pourrait ainsi dépasser 2 % au deuxième trimestre.

Sur une base annuelle, elle devrait avoisiner 1,4 % cette année.

La croissance sera au ralenti dans la plupart des provinces bien que certaines s’en tireront mieux que d’autres. Le Manitoba et la Nouvelle-Écosse sont moins vulnérables au commerce international, l’économie devrait donc continuer sur sa lancée dans ces régions. Le ralentissement sera léger au Québec avec une croissance autour de 2 %, comparativement à 2,5 % en 2018. La vigueur du marché immobilier et les investissements du secteur public contrebalancent une partie du déclin des exportations.

L’économie ralentira de façon plus importante en Ontario et en Colombie-Britannique en raison du marché de l’habitation et de la faiblesse des exportations. La croissance devrait atteindre respectivement 1,2 % et 1,3 %, soit moitié moins que l’année précédente.

C’est l’Alberta qui affiche le plus fort recul avec une croissance presque nulle après un sommet de 2 % en 2018. La réduction de la production et un taux de chômage élevé expliquent ce repli.

Le Nouveau-Brunswick et Terre-Neuve enregistreront une légère remontée après le recul de l’an dernier.

Le surendettement des consommateurs reste toutefois une préoccupation et un élément qui pourrait restreindre la croissance économique des provinces, peut-on lire dans le rapport.

La clé : s’adapter

Dans ce contexte, « bien des compagnies auront l’impression de devoir travailler plus fort pour obtenir des résultats. » Dû à la faible croissance des ventes, les analystes de Deloitte estiment qu’elles devraient chercher à limiter leurs dépenses et à accroître leur efficacité. La pénurie de main-d’œuvre les forcera à investir dans les technologies.

Le contexte n’est pas favorable pour l’industrie minière, les investissements devraient donc être faibles dans ce secteur.

Du côté des manufacturiers, ceux-ci devront composer avec la faible croissance aux États-Unis, mais pourraient profiter de la délocalisation régionale pour se rapprocher de la clientèle.

Le secteur des services reste solide malgré une croissance des bénéfices modérée.

Les entreprises qui s’en sortiront le mieux sont celles qui sauront s’adapter. Tout ralentissement économique recèle de nouvelles possibilités pour celles qui savent se positionner en fonction de l’évolution des marchés.

Il ne faut pas oublier que l’économie se transforme avec la révolution numérique qui fait émerger de nouveaux modèles d’affaires. Le vieillissement de la population influence également les conditions du marché du travail. Sans parler de la lutte aux changements climatiques, source de nouveaux risques mais aussi d’occasions d’affaires.