Deux contenants se heurtent, un avec les couleurs du drapeau du Canada et l'autre avec les couleurs du drapeau des États-Unis.
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Les actions canadiennes ont surperformé cette année, en grande partie grâce à la vigueur de l’or, mais pour l’année à venir, le BlackRock Investment Institute recommande une surpondération des actions américaines, tout en maintenant une pondération neutre pour le Canada.

Dans un nouveau rapport, la firme a présenté ses perspectives de placement pour 2026, affirmant demeurer « pro-risque » et enthousiaste envers le secteur technologique, ce qui sous-tend sa recommandation de maintenir une surpondération en actions américaines.

« Nous voyons le thème de l’IA soutenu par de solides bénéfices, des marges résilientes et des bilans en bonne santé chez les grandes sociétés technologiques cotées », indique le rapport, ajoutant que l’assouplissement continu de la politique monétaire américaine et la réduction globale de l’incertitude des politiques publiques appuient également cette position.

Pour le Canada, bien que les rendements boursiers aient surpassé ceux des États-Unis et des marchés développés cette année, ces gains sont concentrés dans le secteur des matériaux, « où les sociétés aurifères représentent environ les trois quarts de l’industrie ».

À l’avenir, toutefois, cette surperformance portée par l’or ne devrait pas se maintenir durablement.

« L’or nous plaît comme diversificateur tactique, avec des moteurs de rendement uniques, mais nous ne considérons pas le métal précieux comme une couverture de portefeuille à long terme », dit BlackRock.

En conséquence, l’institut demeure neutre sur les actions canadiennes, « étant donné la plus faible présence du secteur technologique et les liens commerciaux étroits du Canada avec les États-Unis ».

Bien que l’incertitude liée au commerce « ait diminué par rapport à son sommet », BlackRock voit ce défi continuer de peser sur l’économie et les marchés canadiens, « alors que le pays s’adapte à un environnement commercial mondial en mutation ».

Parmi les facteurs macroéconomiques, la faiblesse du marché du travail, une inflation « persistante » et des tarifs douaniers plus élevés « assombrissent les perspectives », ajoute le rapport.

Les tarifs américains pourraient encore « constituer un frein important » à l’économie canadienne. « Beaucoup dépendra de l’évolution des négociations commerciales Canada–États-Unis, déjà nombreuses cette année, en 2026, particulièrement en vue de la révision de l’ACEUM (Accord Canada–États-Unis–Mexique) prévue d’ici juillet. »

Par ailleurs, même si la Banque du Canada a fourni un certain stimulus monétaire cette année, BlackRock s’attend à ce qu’elle maintienne ses taux inchangés en 2026, « alors qu’elle évalue l’effet des tarifs douaniers ».

Du côté budgétaire, le plus récent budget fédéral, « axé sur le commerce, les infrastructures, la défense et la productivité », pourrait stimuler la croissance et réduire les déficits, mais « dépendra de son exécution et de la capacité d’attirer suffisamment de capitaux privés pour investir 1 000 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années ».

Obligations : avantage au Canada

Malgré les incertitudes, en revenu fixe, BlackRock favorise les obligations du gouvernement du Canada plutôt que les obligations du Trésor américain, « surtout pour les échéances plus longues », notamment en raison de la préoccupation croissante concernant la soutenabilité des finances publiques américaines.

« Nous passons à une sous-pondération tactique des obligations du Trésor américain à long terme, car nous voyons les coûts élevés du service de la dette et les acheteurs domestiques sensibles aux prix inciter les investisseurs à exiger une compensation plus élevée pour le risque associé à la détention de titres à long terme », indique le rapport.

Au Canada, ces pressions structurelles « sont plus faibles », ajoute BlackRock soulignant que la « meilleure position budgétaire » du pays et des perspectives de croissance plus modestes devraient maintenir les rendements à long terme « relativement ancrés ».