Assurance collective : le contrôle des coûts est vital

En effet, comme l’assurance individuelle, l’assurance collective n’a pas été épargnée par la baisse des taux d’intérêt et doit maintenant réajuster ses produits en conséquence.

Certains produits, comme l’assurance vie et l’assurance salaire de longue durée, sont désormais offerts à des tarifications supérieures, explique Manon Odesse, conseillère en assurance collective chez Trinome Conseils, une firme d’actuaires se spécialisant dans le service conseil aux grandes comme aux petites entreprises : « Dans ces deux catégories de produits, la tarification de certains employeurs tend à augmenter.»

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Des options plus chères à offrir mènent invariablement les clients, les employeurs, à chercher des moyens d’économiser. Le contrôle des réclamations devient donc le nerf de la guerre pour plusieurs conseillers dans le domaine.

« Le coût de la matière première d’un assureur, ce sont les réclamations, note Pierre André Gervais, conseiller en assurances et en rentes collectives chez Avec Assurance. L’assureur vend les réclamations et ses frais d’opération. Il est important que le conseiller aille en entreprise et enseigne comment contenir les réclamations.»

Stratégies possibles

Un bon moyen d’aider les entreprises à limiter la hausse des réclamations est l’éducation des employés: « Il faut enseigner aux employés comment ils peuvent consommer plus intelligemment les médicaments et les frais dentaires, indique Pierre André Gervais. Il y a une hausse drastique des coûts des médicaments et si rien n’est fait, il y a des employeurs qui vont arrêter d’offrir des régimes d’assurance médicaments.»

Parmi les mesures prises par les assureurs, on retrouve notamment les programmes d’encouragement à l’achat de médicaments génériques. Lorsqu’un assureur est atteint d’une condition traitable par plusieurs médicaments, certains assureurs demandent également parfois à leur professionnel de la santé de justifier le choix d’un traitement en particulier.

« Si le médicament A ou B traient la condition médicale aussi bien que le médicament C, mais que ce dernier coûte deux fois plus cher, pourquoi ne pas utiliser les deux premiers si le médecin est d’accord? Si les deux autres médicaments ne sont pas adaptés selon le médecin, l’assureur ne refusera bien sûr pas la réclamation », explique Pierre André Gervais.

Toutefois, ce procédé doit être très bien expliqué aux assurés, prévient Manon Odesse: « Après avoir passé plusieurs heures à attendre pour voir un médecin, l’employé n’aura pas nécessairement envie de questionner sa prescription afin de faire baisser les coûts de son régime d’assurances collectives. Par contre, beaucoup d’applications mobiles permettent aux assureurs de communiquer rapidement ce qui sera remboursé pour tel ou tel médicament, ou encore quelles sont les options de traitement.»

L’arrivée de l’assurance maladies graves en assurance collective représente également une autre tendance importante dans ce marché, selon Pierre André Gervais : « Ça peut être une alternative à l’assurance invalidité de longue durée, mais ce n’est pas nécessairement toujours la meilleure solution.»

Photo Bloomberg