Une main tendant une feuille de taxes à un homme d'affaire qui tient son sac de travail sous le bras et qui n'a pas l'air heureux
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Lancés dans leur campagne électorale, les partis promettent monts et merveilles. La Coalition avenir Québec (CAQ) et le Parti libéral du Québec (PLQ) ont tous deux déjà promis des baisses d’impôts pour aider les citoyens à faire face à l’inflation.

Du côté de la CAQ

S’il est élu, le chef de la CAQ veut ainsi réduire d’un point de pourcentage les deux premiers paliers d’imposition dès 2023 et ce pour toute la durée de son nouveau mandat. Cela entraînerait environ 329 $ d’économie par année pour une personne gagnant 50 000 $, ou encore de 629 $ annuellement pour un contribuable dont le revenu atteint 80 000 $.

Pour financer cette mesure, François Legault prévoit d’utiliser une part des versements du Fonds des générations, soit près de 40 % des versements prévus au Fonds des générations, explique Radio-Canada. Il continuerait ainsi à verser 60 % au Fonds afin de réduire la dette québécoise qui est encore élevée.

Cette baisse d’impôt sera toutefois limitée en raison du ralentissement économique attendu en 2023, mais devrait aider à relancer l’économie. Ce dernier dit ainsi vouloir faire preuve de prudence. « On ne veut pas, on ne va pas, avec un gouvernement de la CAQ, retourner à l’austérité libérale », selon ses propos rapportés par Radio-Canada.

« Nous allons réduire la vitesse à laquelle nous diminuons le poids de la dette pour redonner de l’argent aux contribuables. C’est une approche équilibrée, prudente et responsable. Cohérente avec le financement stable et prévisible des principales missions de l’État, la gestion rigoureuse des finances publiques, l’équilibre budgétaire, la poursuite de la réduction de la dette », assure Eric Girard, le ministre des Finances sortant.

En plus de cette mesure, la CAQ prévoit de remettre un chèque de 400 $ à 600 $ aux contribuables en décembre, une mesure qui s’inscrit dans le projet de bouclier anti-inflation de la CAQ qui comportera quatre volets.

Du côté des libéraux

Les libéraux vont un peu plus loin. Ils proposent quant à eux de réduire d’un point et demi de pourcentage, contre un point pour la CAQ, les deux premiers paliers d’imposition. Ils veulent également abolir la TVQ sur les produits de première nécessité, geler les tarifs d’Hydro-Québec tout en enlevant la TVQ sur les premiers 4000 $ de la facture et bonifier le crédit d’impôt pour solidarité pour soutenir les plus démunis.

La baisse d’impôt pour les deux premiers paliers d’imposition s’accompagnerait d’une augmentation des impôts pour les contribuables très riches. Dominique Anglade, la cheffe du parti, affirme quant à elle que son parti ne compte pas baisser les versements au Fonds des génération, car cela « endetterait les prochaines générations » et qu’elle se refuse à « hypothéquer l’avenir de nos jeunes pour financer une promesse électorale », critiquant ainsi la proposition de son rival caquiste.

Les critiques des autres partis

Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire, n’est pas aussi tranchant que Dominique Anglade quant à la proposition de diminuer les versements au Fonds des générations. Le parti dit vouloir prioriser le « bien-être des gens » avant les « questions comptables ». Toutefois, le politicien en a contre le projet caquiste de réduire les impôts des mieux nantis.

Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, estime que les promesses caquistes sont « dépourvues de vision » et que des baisses d’impôts vont mener une à « période d’austérité historique ». Selon lui, on ne peut pas se servir du Fonds des générations pour cela. Il affirme que les promesses caquistes vont « saboter notre capacité d’offrir des services aux tout-petits en CPE, des écoles primaires de qualité » et que, de plus, il faut également penser à l’environnement et pas remettre le dossier à plus tard.

Éric Duhaime assure que François Legault copie les mesures annoncées par le Parti conservateur du Québec (PCQ). Ce dernier a promis une baisse d’impôts de 2 % jusqu’à 90 000 $, et même une exemption de 15 000 à 20 000 $ deux semaines plus tôt.