Un temps d'arrêt pour la philanthropie

René Gagnon est président de cette fondation depuis sept ans qui, elle, existe depuis dix ans. À d’autres occasions, il a donné pour la cause sportive dans sa communauté. Il a notamment permis à des jeunes filles de pratiquer le hockey dans leur région natale, en soutenant, l’équipe régionale de niveau collégial, les Pionnières de Rimouski. Toutefois, il considère qu’avec la Fondation Vincent Lecavalier, son implication dépasse l’engagement sportif.

« Le sport, ce n’est qu’un prétexte pour rejoindre les jeunes défavorisés et tenter de les ‘raccrocher’ à quelque chose. On cherche à les valoriser, leur redonner confiance en eux et, par la même occasion, leur permettre de se créer un groupe d’amis », explique-t-il. Les commissions scolaires, engagées dans le projet, établissent aussi un contrat moral avec les jeunes dans lequel ils consentent à améliorer leur comportement et leurs résultats scolaires.

Ainsi, en fournissant de l’équipement sportif, des outils et des ressources, la fondation vient en aide à près de 300 jeunes. Le conseiller raconte qu’il a vite été confronté à une réalité frappante.

« Dans le monde de consommation dans lequel on vit, entendre un jeune dire que son équipement lui va très bien, alors qu’il est visiblement trois tailles trop grandes, parce qu’il a peur qu’on lui enlève, ça remet les choses en perspective. Ils apprécient que nous ajustions leur équipement.»

Sa profession l’amène souvent à faire affaires avec des gens bien nantis, « un milieu un peu plus artificiel », dit-il. La charité contribue, selon lui, à lui faire apprécier la situation privilégiée dans laquelle il se trouve et le conscientiser à l’autre côté de la médaille.

« Quand on identifie un jeune et que les parents nous disent qu’ils sont contents, mais qu’ils n’ont pas l’argent pour venir nous rencontrer, on sait qu’on a cogné à la bonne porte », relate-t-il. Le conseiller dit ne pas aimer mettre un chiffre sur le temps qu’il consacre à la philanthropie, mais il évalue qu’il doit représenter environ une heure par jour.

La philanthropie, un hors-jeu en finances ?

Pour René Gagnon, il n’y a pas de doute que la philanthropie peut être bénéfique pour les professionnels du milieu de la finance : « Avec tous les scandales qu’on a vus dans les dernières années, peut-être que si les gens du domaine s’impliquaient davantage, ça amènerait des valeurs qui aideraient toute la société. »

D’un autre côté, il dit lui-même ne pas prêcher ses valeurs philanthropiques auprès de sa clientèle. « Pour ma part, mon implication, ce n’est pas une occasion d’affaires. Je veux aider les jeunes et ce support se fait de façon discrète. Bien sûr, il arrive que je reçoive des commentaires positifs par rapport à cela, mais ça ne doit pas devenir un levier pour ma pratique. »

Même si René Gagnon se garde de partager outre mesure les vertus de la philanthropie à ses clients, il espère que ses actions caritatives pousseront d’autres individus de son entourage à s’impliquer.

« Je n’irais pas jusqu’à dire qu’on inspire, mais j’espère que ça peut en inciter certains à faire de même. La récompense, c’est surtout lorsque les commissions scolaires nous disent que ces gestes ont probablement contribué à améliorer le comportement des enfants ou à les réintégrer dans la société. »

En plus d’avoir amassé des milliers de dollars au profit de la Fondation Vincent Lecavalier, René Gagnon a notamment organisé des tournois de golf pour une maison de soins palliatifs et pour le centre hospitalier de Rimouski. Il a également contribué à la Fondation des Canadiens pour l’enfance.

(Photo: gracieuseté René Gagnon)