Un homme avec une souris et un clavier d'ordinateur devant lui.
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Voilà le message qu’a livré Ian Russell, président et chef de la direction de l’Association canadienne du commerce des valeurs mobilières (ACCVM), dans sa plus récente lettre adressée à l’industrie et aux régulateurs.

Dans sa lettre, Ian Russel fait d’abord état des innovations numériques dans les services de gestion de patrimoine des sociétés de courtage. Selon lui, l’industrie des conseils financiers a été mise à rude épreuve par la technologie.

Cependant, il s’agit, selon lui, d’une révolution inévitable causée notamment par les demandes des clients d’obtenir une vaste gamme de produits à bas prix et des besoins des sociétés de rentabiliser leurs activités et d’augmenter leur productivité.

Cette révolution aurait aussi apporté son lot d’avantages. La technologie aurait ainsi permis de bonifier l’offre des services financiers tout en en facilitant l’accès pour les clients. Et si le coût du numérique a obligé une quinzaine de sociétés à fermer ou à fusionner, le président de l’ACCVM estime que les clients en sont ressortis gagnants.

Selon lui, l’informatique, utilisée d’abord pour s’occuper des tâches administratives, a permis aux conseillers d’offrir davantage de temps à leurs clients. Cela aurait également permis d’augmenter la qualité des conseils grâce aux données collectées sur les clients.

Il va même jusqu’à affirmer que les robots-conseillers sont un véritable atout pour les petites sociétés de courtage. Ils leur permettraient de faire affaire de façon rentable avec les petits investisseurs et de gérer leur portefeuille.

En bref, selon lui, les sociétés ont déployé de nombreux efforts pour s’adapter au numérique et pour améliorer leurs moyens de communication électroniques avec leurs clients notamment par l’intermédiaire des courriels ou des réseaux sociaux.

Ian Russel conseille donc aux organismes de réglementation de «s’adapter aux changements de pratiques et de structure dans le fonctionnement des sociétés».

S’il admet que ces organismes, et notamment l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM), ont déployé des efforts pour améliorer leurs cyberstandards, il estime que ceux-ci devraient changer la réglementation actuelle pour tenir compte des nouvelles technologies.

La principale critique que Ian Russel formule à l’endroit de l’AMF, c’est son approche compartimentée de la réglementation en fonction des diverses catégories de personnes inscrites. Cette approche est, selon lui, désuète car la technologie permet justement de regrouper les produits et services sur une seule plateforme.

«L’approche compartimentée de la réglementation qui distingue entre les personnes inscrites empêche l’application d’une technologie qui partage l’information entre tous les fournisseurs de services concernés ce qui créerait une expérience client et un service financier sans transition apparente, efficients et complets», écrit-il.

Selon lui, la réglementation devrait s’appliquer à toutes les sociétés de courtage en valeurs mobilières et aux personnes inscrites tant qu’il s’agit du même type de plateforme technologique. La réglementation devrait également permettre le partage d’informations.