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Les milléniaux, plus que tout autre groupe démographique, sont prêts à laisser tomber leurs conseillers pour investir par eux-mêmes à titre d’investisseur autonome.

Selon un rapport récent du site de comparaison mondial Finder.com, près d’un Canadien de la génération Y sur trois (33,7 %) dit avoir l’intention de quitter leur conseiller ou l’envisage sérieusement. La génération Z suit de près, avec 31 % d’entre eux qui envisagent de se passer de leurs conseillers pour devenir investisseur autonome.

En revanche, seuls 21 % des membres de la génération X et 11 % des baby-boomers se disent prêts à se défaire de leurs conseillers, ou du moins l’envisagent.

Sheldon Petrie, un ingénieur d’application de 39 ans vivant à Kitchener, en Ontario, a cessé de travailler avec son ancien conseiller il y a quelques années après avoir réalisé combien les frais lui coûtaient.

« Lorsque j’ai commencé à utiliser des fonds communs de placement, je pensais que je n’avais pas d’autre choix que de payer les frais, se souvient-il. À peu près au moment où j’ai acquis ma maison, j’ai commencé à m’informer sur les finances personnelles et j’ai vraiment pris conscience que des frais de plus de 2 % chaque année ne faisaient qu’éroder mes rendements. »

Sheldon Petrie s’est éduqué sur l’investissement par l’entremise de sites spécialisés, de podcasts, par des diffusions faites sur YouTube et dans des livres. « J’ai appris que l’investissement n’était vraiment pas si compliqué que ça », explique-t-il.

Sheldon Petrie a notamment cherché à voir si sa satisfaction serait plus grande s’il avait recours à un robot-conseiller ou à une approche autogérée, ce qui l’a mené à orienter ses cotisations mensuelles de CELI à Wealthsimple et de son REER à Questrade dans un portefeuille de type « couch potato ». Ce dernier était un portefeuille à trois fonds comprenant des FNB à faibles frais. Maintenant, il est entièrement investi chez Questrade et investit dans des FNB de répartition d’actifs. Depuis, il a également retenu les services d’un planificateur à honoraires qui lui fournit périodiquement un examen financier et des conseils de planification.

Sheldon Petrie n’est pas le seul à vouloir économiser de l’argent sur les frais de placement. Parmi toutes les générations interrogées, la raison la plus courante de congédier un conseiller visait à économiser de l’argent sur les frais (54 %), suivie par « avoir plus de contrôle sur mon argent » (42 %).

La génération Z, notamment, était désireuse d’avoir un plus grand contrôle sur ses investissements, plus que toute autre génération (48 %). Et ce qui ressort chez les membres de la génération Y, c’est que 25 % d’entre eux apprécient la commodité des nouvelles options d’investissement en ligne et mobiles.

« Je pense que ce que les générations Y et Z remarquent, c’est que ces nouvelles options d’investissement destinées à sécuriser leur avenir suppriment beaucoup des obstacles qui existaient il y a encore quelques années », analyse Nicole McKnight, responsable des relations publiques chez Finder.com, qui a analysé les données de l’enquête et rédigé le rapport de Finder.com.

« Vous deviez peut-être demander à votre conseiller: « Comment fait-on une transaction en bourse ? » à défaut de quoi il le faisait systématiquement pour vous. Maintenant, ce genre d’obstacle a été supprimé et vous pouvez transiger par vous-même si c’est ce que vous désirez. »

En outre, comme de nombreux membres de la génération Y et Z se sentent exclus du marché du logement et ne bénéficient pas des mêmes fonds de retraite que leurs parents, ils ressentent une pression accrue en matière de planification financière concernant leur avenir, affirme Nicole McKnight.

« Nous n’avons pas les mêmes enjeux que nos parents, complète Sheldon Petrie. Pour la plupart d’entre eux, l’accès aux fonds négociés en Bourse (FNB) et aux placements à faible coût était inexistant. Aucun de mes parents ne connaissait quoi que ce soit aux placements autres que les CPG et les fonds communs de placement. »

Sheldon Petrie souligne que de nombreux milléniaux ne font même pas les mêmes opérations bancaires que leurs parents. Dans le cas de Sheldon Petrie, il en a eu assez des frais chargés par les banques traditionnelles et a opté à un certain moment pour les Services financiers le Choix du Président, maintenant connus sous le nom de Simplii Financial.

Avant que les jeunes Canadiens ne fassent le saut vers l’investissement autonome, il est important qu’ils fassent autant de recherches que possible pour connaître leur propre tolérance au risque et les avantages et inconvénients des différents comptes existants, comme les transactions dans un CELI, un REER ou un compte non enregistré, souligne Nicole McKnight.

Les nouveaux investisseurs doivent également veiller à ne pas miser tout leur argent sur des tendances.

« Si vous voulez essayer de sauter dans le train en marche, mettez de côté une certaine partie de vos économies que vous êtes prêt à perdre, recommande Nicole McKnight. Quand il s’agit d’investir, tout est question de diversification. »