Un homme d'affaire devant un ordinateur montrant des graphiques financiers.
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Comme le montrent avec éclat les valeurs boursières élevées des grandes technos du pays de l’Oncle Sam, le numérique à grande échelle a la cote auprès des investisseurs.

Pendant ce temps, les grandes banques de nos voisins du Sud souffrent en silence.

Selon les chiffres d’Oliver Wyman, les vingt plus grandes entreprises technologiques américaines ont accru leur capitalisation boursière de 3,8 billions de dollars entre 2010 et 2018. La hausse de situe à 800 milliards de dollars chez les vingt plus grandes institutions financières américaines.

En outre, les fintechs qui s’attaquent aux marchés bancaires reçoivent énormément d’appui. Citant des chiffres de Refinitiv, Oliver Wyman signale que le multiple moyen cours-bénéfice des sociétés de technologies financières cotées en bourse est passé de 39 en 2010 à 49 en 2018. Parallèlement, ce multiple est passé de 14 à 11 pour l’ensemble de l’industrie des services financiers. Chez les grandes technos, le multiple moyen cours-bénéfice est passé de 17 à 22.

Les investisseurs doutent-ils de la capacité des grandes banques américaines à utiliser efficacement des milliards pour leurs transformations numériques ?

De fait, lors d’un sondage mené par Oliver Wyman en novembre dernier, un investisseur sur quatre, seulement, se dit convaincu de l’efficacité des stratégies de transformation numérique des banques. Moins de 1 % de ces mêmes investisseurs sont d’avis que ces stratégies sont bien articulées !

Ce scepticisme pourrait amplifier les difficultés boursières que devront affronter les banques américaines.

Oliver Wymans estime que « les actionnaires pourraient devenir moins indulgents au cours des prochaines années alors que l’économie amorce un déclin inévitable après plus de dix années d’expansion. Les investisseurs et les analystes sont récemment devenus de plus en plus préoccupés par les dépenses technologiques des banques. Ils leur posent de difficiles questions sur leurs portefeuilles d’investissement et la probabilité de générer de la valeur. »

Le temps presse, poursuit Oliver Wymans, car la concurrence des Amazon de ce monde n’est pas une vue de l’esprit. « Nous avons pris une centaine d’années afin d’avoir dix millions de clients. Une entente avec une grande techno peut faire doubler ce chiffre du jour au lendemain », dit un directeur des finances d’une grande banque citée par Oliver Wymans.