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Suivant une baisse marquée du S&P/TSX le 8 mars 2020, juste avant la journée du budget, il semble qu’une chute de l’ordre de 20 % aurait frappé l’indice canadien depuis son sommet.

Le présent document budgétaire indique les rendements favorables du Fonds des générations, dont la moyenne des rendements de 2007 à 2019 a été de 5,8 %, alors que le coût moyen des nouveaux emprunts de 3,3 %, pour un gain de 2,5 points de pourcentage.

On se rappelle que dans un souci de saine gestion des risques, le Fonds des générations a été mis à contribution à hauteur de 8 milliards de dollars (G$) en 2018-2019 et 2 G$ en 2019-2020 pour réduire la dette du Québec. Au 31 décembre 2019, la valeur marchande du Fonds des générations s’élevait à 9,2 G$. En 2013-2014, on se rappelle que 1 G$ avaient déjà été appliqués à la dette.

Le taux de rendement du Fonds des générations en 2018 a été de 4,4 % et de 9,5 % en 2019. On devine que l’année 2020 pourrait enregistrer des rendements décevants à la suite de onze années positives. La dernière année négative, en 2008, avait été de -22,4 %.

On constate que la décision tactique de rembourser 10 G$ sur la dette (une action bien vue par les agences de crédit selon plusieurs économistes) s’avère aujourd’hui pertinente en termes de gestion des risques compte tenu des soubresauts marqués dans les marchés.

Il est prévu que des sommes de 3 G$ à 4 G$ continueront d’être dirigées vers le Fonds des générations jusqu’à l’atteinte des cibles fixées. La première cible qui consistait à réduire la dette brute à 45 % du PIB a été atteinte, le ratio en mars 2020 étant de l’ordre de 43 %.

La seconde cible, soit un ratio de réduction de la dette des déficits cumulés à 17 % du PIB, devrait être atteinte en 2022-2023. Suivant l’atteinte de ces objectifs, le ministre des Finances devra regarder ses options sur l’utilisation des sommes, mais le remboursement de la dette est assurément une avenue très possible.

La correction boursière permet effectivement de remettre les pendules à l’heure pour un particulier sur le choix qui s’offre entre le remboursement d’une dette ou effectuer un placement.

Dans un contexte de bas taux d’intérêt et à la suite d’une série de onze années de rendements positifs, on en vient à oublier les effets de la prise de risque.

La réalité de la turbulence actuelle permet de tester si notre client avait la réelle tolérance aux risques pour avoir recours à un levier financier. Rappelons que le Fonds des générations a l’avantage d’avoir accès à de la gestion professionnelle à frais exceptionnellement bas comparativement à l’épargnant moyen.

* Directeur principal – Centre d’expertise, Banque Nationale, Gestion privée 1859.