Il reste que globalement Sylvain Lapointe reste sur la défensive et expose davantage les portefeuilles aux obligations. Cela l’a poussé à recommander un fonds d’obligations et deux fonds équilibrés.

1. Fonds d’obligations de rendement global Purpose

«Ce fonds tente d’investir le plus possible dans les obligations à haut rendement, explique le conseiller. Mais par des analyses de moyennes mobiles, il se réfugie au moment opportun dans des titres plus sûrs (obligations gouvernementales, obligations de sociétés de qualité ou liquidités).»

La gestion de ce fonds repose sur des critères quantitatifs développés par Breton Hill Capital, une société de gestion privée qui a remporté le prix du meilleur fonds de couverture canadien en 2013. Purpose Investments, le gestionnaire, exécute systématiquement la stratégie en investissant dans des fonds négociés en Bourse (FNB).

La gestion du fonds est très tactique, les liquidités pouvant représenter 100 % du portefeuille si les taux d’intérêt commencent à monter.

Le fonds investit avant tout dans des titres nord-américains, mais il a aussi la possibilité d’investir à l’échelle mondiale. Au moment opportun, il peut également utiliser des produits dérivés et des contrats à terme pour protéger le capital. Il peut en outre décider de couvrir ou non le risque de change.

Par ailleurs, le fonds est fiscalement avantageux. La structure catégorie de société de Purpose permet aux distributions d’être versées comme du dividende de source canadienne ou du gain en capital.

«Le fonds est aussi offert sous la forme d’un FNB (symbole PBD), dit Sylvain Lapointe. La série F du fonds et le FNB ont le même ratio de frais de gestion (RFG), soit 0,95 %.» Le RFG de la série A du fonds commun est de 1,48 %.

Sur six mois, ce fonds, lancé en août 2013, a procuré un rendement de 4,59 % (au 30 juin), par rapport à 4,11 % pour les produits équivalents.

«Le fonds n’a pas d’historique de rendement, note le conseiller, mais une personne très crédible est derrière lui : Som Seif, qui a lancé Claymore au Canada, puis a ensuite vendu la société à BlackRock, avant de démarrer Purpose Investments.»

2. Portefeuille équilibré BlackRock

«Il s’agit d’un fonds de FNB, lancé par BlackRock en 2013, qui permet aux conseillers qui ne peuvent pas négocier en Bourse d’avoir accès aux FNB», explique Sylvain Lapointe.

Son gestionnaire principal est Alan Mason, secondé par Amy Whitelaw et Christopher Chung. Cette équipe investit dans des actions mondiales et des obligations canadiennes. Elle achète principalement des FNB d’iShares (par exemple : Canadian Universe Bond Index, S&P/TSX 60 Index, MSCI Emerging Markets Minimum Volatility Index), mais peut également acheter des obligations et des liquidités.

L’équipe modifie le portefeuille selon les conditions de marché et l’évolution des placements. Elle peut également employer les produits dérivés comme protection contre un risque.

Actuellement, le fonds est composé à 66 % d’actions (au 22 juillet) et à 34 % d’obligations. «Cependant, sa pondération cible est de 60 % en actions et de 40 % en obligations», note le conseiller.

Le secteur de la finance compte pour plus de 39 % du portefeuille, avec des noms comme Banque Royale, Banque TD et Banque Scotia.

«Comme le fonds investit dans des FNB, son RFG (1,40 %) est très raisonnable», note l’expert.

Ce fonds a procuré un rendement de 6,31 % (30 juin) sur six mois, soit sensiblement la même chose que les fonds équivalents. «Même s’il n’a pas d’historique de rendement, dit-il, les FNB qui composent le portefeuille permettent d’estimer la performance passée.»

3. Fonds équilibré des marchés émergents AGF

«Ce fonds, créé en novembre 2010, a l’avantage de donner une exposition aux marchés émergents avec moins de volatilité, puisque la moitié du portefeuille est investie dans des titres à revenu fixe émis par ces pays, remarque Sylvain Lapointe. Naturellement, la situation des taux d’intérêt y est plus intéressante qu’au Canada.»

Ce fonds est géré par une équipe primée d’AGF, c’est-à-dire Jean Charbonneau pour la portion obligataire, et Stephen Way pour les actions.

En fait, il s’agit d’un fonds de fonds qui investit la moitié de son actif dans le Fonds des marchés émergents AGF, et l’autre moitié, dans le Fonds obligations des marchés émergents AGF.

En matière d’actions, Stephen Way recherche des sociétés qui ont un fort potentiel de croissance des bénéfices à long terme et une excellente équipe de gestion, et qui occupent une position dominante dans leur marché respectif.

Les actions en portefeuille couvrent dix secteurs, dont la finance (25,7 %) et la consommation discrétionnaire (15,3 %). Les principaux titres sont Samsung Electronics et Taiwan Semiconductor.

«En matière d’obligations, Jean Charbonneau recherche des rendements attrayants par rapport au risque de crédit, dit l’expert. Et il achète presque exclusivement des obligations des marchés émergents.»

Au 30 juin, le rendement est de 2,53 % sur trois ans, par rapport à 7,25 % pour cette catégorie. La sous-performance est attribuable aux actions, qui surclassent les fonds équivalents sur 10 ans.

À 2,92 %, le RFG est cher. «Toutefois, il est généralement plus coûteux d’investir dans les marchés émergents», note Sylvain Lapointe.