Quatre hommes d'affaires scrutant un graphique descendant.
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« Nous étions en train de mourir »

Dans une entrevue accordée au Globe & Mail en septembre 2018, le président et chef de la direction Jeff Carney a livré le fond de sa pensée de façon limpide et spectaculaire : « Nous étions en train de mourir », avait-il dit.

Jeff Carney faisait alors référence au modèle d’affaires du Groupe Investors, laminé par les changements réglementaires et par les nouvelles attentes des consommateurs.

En janvier 2017, la firme abandonnait ainsi l’option d’achat avec frais d’acquisition reportés (FAR).

« Ça nous a vraiment libérés. Il peut être plus facile pour nos conseillers de faire davantage d’affaires, en particulier avec les clients aisés et fortunés. Nous avons vu une croissance de 25 % dans nos ventes brutes en 2017 par rapport à 2016. Le marché nous a récompensés d’avoir pris cette décision », affirmait Jeff Carney à Finance et Investissement en novembre 2018.

Le rapport annuel 2019 précise que les fonds à frais dégroupés ont représenté 74 % des ventes aux clients « à valeur élevée » lors du dernier exercice.

En 2019, la compagnie a également implanté une nouvelle structure de tarification de ses fonds, qualifiée par sa direction de « plus concurrentielle » afin de « récompenser les clients fidèles ».

Les clientèles plus fortunées étant désormais dans la ligne de mire de la compagnie, le nombre de conseillers importe moins que leur capacité à les rejoindre et à les conserver.

En outre, la compagnie a impulsé un processus de révision de ses frais fixes. Dans une note envoyée datée du 4 octobre dernier, l’analyste Scott Chan de Canaccord signale que la firme entend économiser 20 M$ par année en confiant la gestion de certains services administratifs et informatiques à CIBC Mellon et Google Cloud. Ce sont 20 M$ en coûts annuels que la direction pourra « redéployer ailleurs », souligne Scott Chan.

Ventes inégales

Lors du troisième trimestre 2019, les ventes nettes de fonds communs de placement (FCP) de Mackenzie ont atteint 139 M$.

Scott Chan explique ces résultats par la performance « relativement solide » des fonds de Mackenzie; 58 % de l’actif sous gestion s’étant situé dans les deux premiers quartiles de rendements des cinq dernières années.

En incluant ses fonds négociés en Bourse (FNB) qui ont le vent dans les voiles – 598 M$ de ventes nettes au troisième trimestre ! –, les fonds d’investissement de Mackenzie occupent le terrain des ventes nettes depuis déjà douze trimestres consécutifs.

Mackenzie peut ainsi crier victoire. Car à ce chapitre, la transformation est réussie. Rappelons que les rachats nets des FCP de Mackenzie avaient atteint la somme faramineuse de 4,5 G$ en 2011 et 2012 !

En revanche, la situation n’est pas aussi brillante du côté des fonds communs à l’effigie de IG. Les sorties nettes ont atteint 291 M$ au troisième trimestre, ce qui représente un sixième trimestre consécutif écrit à l’encre rouge.

Scott Chan attribue cette situation à la performance inférieure à la moyenne des fonds de IG. Selon les données de Morningstar qu’il cite à une note datée du 4 novembre, seuls quatre des vingt principaux fonds d’IG occupent les deux premiers quartiles de rendements des cinq dernières années. La transformation d’IG n’est pas complète, il reste du chemin à faire.