Une tirelire posée sur un gros tas de billet.
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Le gouvernement formera une équipe qui aura pour tâche d’assurer la protection des sièges sociaux montréalais. Les détails entourant son rôle seront dévoilés plus tard, mais le gouvernement allouera jusqu’à 1 G$ pour remplir cette mission.

Un autre milliard sera investi à la capitalisation d’Investissement Québec, qui passe de 4 G$ à 5 G$. Ce milliard permettra à Investissement Québec «d’intervenir davantage auprès des entreprises», sous forme de prêts ou de participation.

Notons que ces 2 G$ n’ont pas d’impact sur le solde budgétaire (déficit ou surplus). Comme il s’agit d’un investissement, ces sommes sont inscrites à la dette, mais ne sont pas comptabilisées comme des dépenses.

En conférence de presse, Éric Girard, le ministre des Finances, s’est défendu de faire une intervention mal avisée dans l’économie. «Je ne dirais pas que c’est une interférence dans l’économie, répond-il. On se donne les moyens stratégiques d’intervenir si le besoin se présente.»

Le ministre a précisé que des décisions importantes se prennent dans les sièges sociaux des entreprises et le Québec profite du fait que ces décisions se prennent dans leur communauté.

La porte serait ouverte pour SNC-Lavalin, au centre d’une tempête politique à Ottawa, si jamais le siège social de la firme d’ingénierie se trouvait menacé. «SNC-Lavalin pourrait être touchée par cette mesure, mais elle n’a pas été conçue uniquement avec SNC-Lavalin en tête», répond Éric Girard.

Visiblement prudent, Carlos Leitao, l’ex-ministre des Finances, n’a pas critiqué ouvertement l’intention de protéger les sièges sociaux. Le gouvernement Couillard avait été l’objet de critiques lors de l’acquisition de Rona par l’américaine Lowe’s. Il note tout de même que 1 G$ est une bien petite somme s’il devait y avoir une intervention pour conserver le siège social d’une grande entreprise québécoise. «On n’irait pas très loin avec ça», ajoute-t-il.

Éric Girard  a assuré qu’il ne serait pas seul dans son intention de protéger les sièges sociaux : «Bien sûr, on ne le fera pas seul. Bien des gens qui ont l’intérêt du Québec à cœur comme la Caisse de dépôt ou le Fonds de solidarité FTQ pourraient participer à l’exercice.»