jirsak / 123RF Banque d'images

 

La société de courtage Charles Schwab Corporation a lancé le bal mardi faisant chuter le cours de ses actions et celles de ses concurrents. Peu après la fermeture des marchés, c’était au tour de la Société de portefeuille TD Ameritrage, qui appartient en partie à la Banque Toronto-Dominion, d’annoncer une mesure semblable.

Selon le directeur financier de Schwab, Peter Crawford, l’élimination des commissions commerciales était presque inévitable, notamment pour damner le pion à la concurrence déjà présente sur le marché et aux nouvelles sociétés, rapporte The New York Times.

« Nous voyons de nouvelles entreprises essayer d’entrer sur notre marché en utilisant des commissions sans participation ou à faible participation comme levier, explique-t-il. Nous ne ressentons pas la pression concurrentielle de ces entreprises… encore. Mais nous ne voulons pas tomber dans le piège dans lequel une myriade d’autres entreprises de divers secteurs sont tombées et attendre trop longtemps pour réagir aux nouveaux venus. »

Cette structure de négociation sans commission entre en vigueur le 7 octobre pour les comptes de toutes tailles, éliminant ainsi les frais de 4,95 $ par transaction de Schwab.

Cette série de réductions devrait faire pression sur d’autres maisons de courtage américaines. « Nous ne serions pas surpris de voir d’autres grandes entreprises privées et publiques réagir », affirme Morgan Stanley.

Une tendance à venir au Canada?

Certaines options sans frais existent déjà au Canada, comme le courtage direct de la Banque Nationale, qui offre des fonds négociés en Bourse (FNB) canadiens et américains sans commission. On peut aussi citer l’application mobile Wealthsimple qui permet de négocier des actions sans commission.

Cependant, les commissions de près de 10 $ la transaction sont encore courantes dans certaines maisons de courtage en ligne appartenant à de grandes banques du pays et en arriver à des coûts « aussi bas » a déjà été un challenge, selon Glenn LaCoste, président et chef de la direction de la société de recherche Surviscor.

« Nous avons eu assez de mal à atteindre 10 $ avec le temps. Nous n’avons pas de flux d’ordres comme aux États-Unis », précise-t-il.

Mike Katchen, cofondateur et chef de la direction de Wealthsimple, note que les institutions financières canadiennes ont tendance à évoluer plus lentement que leurs homologues américaines, rapporte Financial Post. Il donne ainsi en exemple les conseillers-robots qui ont mis plusieurs années avant d’être déployés dans la région. Il s’attend donc à une situation similaire pour les opérations sans commission.