Une femme d'affaires qui se réjouit avec une couper au-dessus de la tête.
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Décrocher un premier job, gérer un salaire, planifier le coût des études universitaires : Trois étapes importantes pour lesquelles le fait de posséder des connaissances financières peut aider les jeunes à mieux s’en sortir.

Ces défis ont inspiré à Laïla Lescot, Sarah Leshob et Elena Feddog, étudiantes en cinquième secondaire au Collège Jean-Eudes de Montréal, le thème d’un guide pratique qui a remporté le premier prix du Défi canadien de l’éducation financière, assorti d’une bourse de 10 000 $. Ce concours national est organisé pour une deuxième année par la Fondation canadienne d’éducation économique (FCEE) et la Banque CIBC.

L’ouvrage collectif intitulé Wealth-Teens relate les aventures de Vix, Mom et Nox, trois personnages qui traversent diverses expériences financières. Il aborde de manière concrète et avec une touche d’humour des thèmes importants liés à l’argent et aux adolescents.

Un truc pour les adultes

« Les finances, je ne connaissais pas cela avant d’arriver en secondaire 5. Cela me faisait un peu peur. Je trouvais que c’était un truc pour les adultes », indique Elena Feddag, une des trois co-auteures.

Elles ont choisi le format BD pour « créer un sentiment d’appartenance chez le lecteur », précise Laïla Lescot. « On voulait créer quelque chose qui parlerait à tout le monde et qui serait à la fois éducatif, amusant et pas lourd à lire », ajoute Sarah, qui dévore des magazines depuis toute petite.

Les trois amies se sont réparti les tâches – collecte de l’information, rédaction, dessins et mise en page. Elles ont effectué des recherches sur Internet et consulté plusieurs ouvrages pour se documenter sur des sujets tels que le salaire minimum, la rémunération, et les droits et obligations au travail. Dans le second chapitre, elles traitent des cartes de crédit et de leur utilisation. Dans la dernière partie, elles se penchent sur le coût des études universitaires et donnent des trucs pour boucler un budget étudiant.

Le guide comprend de nombreuses informations pratiques et des conseils sur les principales erreurs à éviter. On y trouve aussi des outils ludiques sous forme de jeu-questionnaire et de mots croisés.

Les étudiantes disent avoir beaucoup amélioré leurs connaissances financières grâce au projet. « Je me sens plus en confiance pour mieux comprendre le monde qui nous entoure », confie Sarah Leshob.

Épargner et investir en Bourse

Comment les lauréates comptent-elles dépenser le montant de leur prix ? Laïla souhaite investir un quart de sa quote-part en Bourse, un autre quart dans un compte d’épargne et utiliser le reste pour lancer un projet d’entreprise dans le domaine de la mode. Elena n’a pas de projet précis mais aimerait utiliser une partie de l’argent pour étudier à l’étranger. En attendant, elle placera l’argent dans un compte d’épargne pour le faire fructifier. Sarah entend également économiser pour financer un projet.

Le travail durant les études est un sujet de préoccupation important pour les jeunes au secondaire, mais ils manquent d’information sur le sujet, souligne Elena. Sur les quelque 35 étudiants qui composent sa classe, au moins 30 ont déclaré avoir un job cet été, lors d’un sondage à main levée organisé par leur professeur. « Le cours d’éducation financière peut nous aider très concrètement. Les jeunes sont intéressés par les questions financières et veulent en savoir plus. On est fiers de gagner notre propre argent », dit celle qui prévoit gérer elle-même ses finances un jour.

Des conseils rassurants

Sarah estime que les adolescents sont de plus en plus éduqués sur les questions d’argent, grâce notamment à l’Internet et aux programmes scolaires. « On est de plus en plus ouverts et on est contents d’en apprendre plus », assure-t-elle. Celle qui travaille dans un camp de jour cet été songe à recourir plus tard à des conseils professionnels pour gérer ses finances « car c’est plus rassurant ».

L’éducation financière des jeunes s’est beaucoup améliorée, considère de son côté Laila, qui regrette cependant « une certaine relation matérielle à l’argent » véhiculée par les médias sociaux et la télévision. « Les médias font la promotion de grands voyages, de voitures de luxe, de modes de vie où on dépense énormément. L’éducation à la finance peut alors nous aider à mieux réaliser la valeur de l’argent », commente celle qui fera également plus tard appel à des professionnels pour gérer ses finances afin de « gagner du temps ».

Neuf finalistes se disputaient les trois premières places du concours après avoir été sélectionnés dans leurs provinces respectives au début du mois de juin dans le cadre du projet Mon argent, mon avenir. Ces étudiants du secondaire, âgés de 14 à 18 ans, devaient créer de nouveaux outils et ressources pour aider les jeunes à améliorer leurs connaissances et leurs capacités financières.