Un bras avec un costume tenant un panneau avec 5 étoiles dessinées dessus. On voit deux autres bulles avec un coeur dans l'une d'elle et un vu dans l'autre.
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Les besoins de chaque investisseur sont uniques tout comme la complexité de leur situation financière personnelle. Pour cette raison, les services offerts par les conseillers varient considérablement d’un client à l’autre. Certains services sont difficiles à évaluer, mais d’autres peuvent l’être raisonnablement.

Dans un rapport récent, Raymond Kerzérho, Directeur de la recherche à PWL Capital recense douze services à valeur ajoutée offerts par les conseillers. Parmi ceux-ci, neuf seraient difficiles à quantifier, mais trois peuvent l’être.

Des services difficilement quantifiables

Bien qu’il ne soit pas évident de connaître la valeur exacte de ces services, ceux-ci restent nécessaires à toute bonne planification financière.

1) Évaluer la tolérance au risque : avant de recommander une répartition d’actif, un professionnel du placement s’entretient avec son client pour comprendre sa personnalité et savoir quel niveau de stress celui-ci peut gérer.

2) Évaluer la situation personnelle : la gestion de portefeuille doit évidemment être centrée sur les besoins du client, il est donc nécessaire de connaître sa situation personnelle, familiale et également professionnelle.

3) Préparer une politique de placement : cette politique est une sorte de guide pour les décisions concernant le portefeuille du client. Dans celle-ci on retrouve :

  • un objectif de rendement
  • un horizon temporel
  • une répartition de l’actif
  • des exigences de liquidité
  • des considérations fiscales et juridiques
  • les contraintes ou exigences spéciales du client

4) Concevoir le portefeuille : lorsqu’un client investit, il prend un risque de placement et doit donc être rémunéré pour celui-ci, sans que cela ne mette son patrimoine en danger. Le portefeuille doit donc être assez diversifié, au niveau des catégories d’actifs, mais aussi au niveau des régions du monde, des secteurs et des titres, pour protéger les actifs du client.

5) Vérifier le rendement du portefeuille : cela devrait être effectué de façon annuelle. Pour cela, le conseiller doit comparer le rendement du portefeuille à celui des indices de référence afin de déterminer si les rendements sont satisfaisants ou non.

6) Intégrer la gestion de portefeuille à la planification financière : il est impossible de contrôler le rendement à court terme d’un portefeuille. Quelle que soit la conjoncture économique, la planification financière fixe des objectifs importants au bien-être du client. La gestion du portefeuille doit donc s’assurer de respecter ces objectifs dans sa gestion de portefeuille.

7) Tirer parti des pertes fiscales : un conseiller compétent révise un portefeuille après un repli des marchés afin de réaliser des pertes si cela permet de récupérer une partie de l’argent perdu auprès du gouvernement.

8) positionnement des actifs : il existe quatre types de revenus de placement et chacun est imposé différemment. Positionner les actifs c’est placer chaque titre dans le compte le plus avantageux au point de vue fiscal (REER, CELI ou compte imposable) afin de maximiser le rendement après impôt.

9) Définir et mettre en œuvre une stratégie de retrait pour les retraités : cette stratégie permettra aux clients retraités à tirer le meilleur parti de leur portefeuille sans épuiser leurs actifs avant leur décès.

Des services quantifiables

Des études sur le sujet sont parvenues à montrer que certains services peuvent être quantifiés.

10) Encadrer les comportements des investisseurs : certaines études montrent que lorsque les investisseurs sont livrés à eux-mêmes, ils ont du mal à se discipliner pour mettre en place une stratégie de portefeuille efficace. Ils ont tendance à contre-performer, par exemple en vendant leurs placements lorsque l’on prévoit une baisse imminente ou l’inverse, nuisant ainsi aux rendements de leurs portefeuilles.

Selon une étude de Vanguard, les investisseurs ont tendance à faire moins bien que les fonds dans lesquels ils investissent, par 1,50 %, en raison du mauvais choix de synchronisation. En supposant qu’un conseiller se contente d’éliminer la synchronisation des marchés, il créera grâce à l’encadrement qu’il offre, un avantage de 1,50 % à son client.

11) Rééquilibrer le portefeuille : avec le temps les portefeuilles ont tendance à s’éloigner de leur répartition cible, le rééquilibrage consiste à ramener les différentes catégories d’actifs à leurs pondérations cibles.

Dans son livre blanc, Le rééquilibrage en question, Raymond Kerzérho montre que le rendement et la volatilité d’un portefeuille changent beaucoup selon si ce dernier est rééquilibré ou non. Le rééquilibrage accroîtrait ainsi le rendement ajusté en fonction du risque de 0,41 %, déduction faite des frais de transactions et des impôts.

12) Sélectionner des placements : la sous-performance des fonds communs de placement activement gérés a déjà été prouvée dans plusieurs études. Selon le rapport SPIVA pour le Canada , en sélectionnant des fonds passifs à faibles coûts, un conseiller peut faire économiser jusqu’à 1,31 % à ses clients.

Tous les services évalués par Raymond Kerzérho ne sont pas offerts par tous les conseillers en placement. D’ailleurs certains de ces services n’intéressent pas tous les investisseurs. Toutefois, selon cette analyse, on peut en conclure que les services avec des « avantages quantifiables » peuvent faire croître les rendements d’un investisseur de 3,22 %. Évidemment ce pourcentage ne s’applique pas à tous les clients puisque chacun à sa propre situation. Cependant, il prouve que les services d’un conseiller compétent ont un prix et se passer de leurs services peut également avoir un coût.