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Trois hauts dirigeants de l’industrie des services financiers, Martin Thibodeau de la RBC, Sylvie Demers de la TD et Jean-François Chalifoux de la SSQ, ont fait ce pas au cours de leur carrière, certains ayant sauté la barrière à plusieurs reprises afin de progresser dans leur carrière et sortir de leur zone de confort.

«Si nous ne sortons pas de chez nous, comment est-ce qu’on peut gérer la plus grande institution financière au pays et l’une des top 30 d’importance systémique dans le monde», dit Martin Thibodeau, président de la direction de la Colombie-Britannique pour RBC, qui a fait plusieurs escales dans différentes provinces au cours de sa carrière.

Bien que les trois reconnaissent qu’il n’est pas obligatoire de sortir de la belle province pour parvenir aux hautes sphères de l’industrie financière, ils soulignent la valeur ajoutée qui en découle pour le professionnel qui fait le saut.

«De façon générale, ça te permet de te constituer une expérience beaucoup plus grande, de connaître plus de gens et de t’exposer à des contextes différents, souligne Sylvie Demers, première vice-présidente, réseau de succursales et présidente de la direction du Québec au Groupe Banque TD. Dans le fond, ça permet de développer ta capacité d’adaptation à d’autres contextes.»

La diversification des types de travail et des milieux de travail permet de sortir de sa zone de confort, ce qui permet d’ajouter des cordes à son arc, d’ajouter des compétences d’adaptation, de flexibilité, d’agilité et de résilience face à l’adversité, selon eux.

«Il ne faut pas absolument changer de province ou de pays, indique Jean-François Chalifoux, président-directeur général de SSQ Groupe financier. Les gens qui vivent différents contextes de travail, que ça soit au sein d’une même entreprise ou qui varient d’entreprises, développent des outils et des compétences, des habiletés de collaboration supérieures, qui souvent doivent s’appuyer sur d’autres compétences que l’expertise de leur métier.»

Ce dernier, qui a passé 11 ans à Toronto, croit que ce genre d’expatriation permet aux jeunes conseillers de développer des compétences importantes en leadership de haut niveau, soit les compétences émotionnelles. Il soutient d’ailleurs que la variation des expériences de contexte de travail devrait se faire au trois à cinq ans.

Sylvie Demers, qui a également passé quelques années dans la ville reine, ajoute qu’à compétences égales «quelqu’un qui a été cherché une expérience en dehors de notre marché actuel et du Québec, pour moi, il apporte des yeux différents, des idées différentes et des compétences différentes.»