Portrait de Nicolas St-Vincent.

Nicolas St-Vincent, 44 ans, ne manque pas de souffle. Ni pour courir sur des parcours de plus de 100 km en forêt ou en montagne, ni dans sa carrière. Il a commencé par être le plus jeune avocat au Québec en 1996. Il avait 22 ans et était en droit corporatif. Aujourd’hui, il est le fondateur et dirigeant de Fiscalité financière St-Vincent, une firme de services de conseils fiscaux et financiers pour des familles aux avoirs nets de 5 millions de dollars et plus. Un accomplissement… qui en cache un autre.

Coureur solo aux 24h Tremblant, il a parcouru quatre fois les 185 km tout seul (notamment en décembre dernier), courant sans s’arrêter pendant 24 heures d’affilée. Bien sûr, la cause -lever des fonds pour aider les enfants atteints de maladies graves- le motive à se dépasser. Mais elle ne suffirait pas à lui permettre d’accomplir une telle prouesse. Son secret : « Des années d’entraînement et un moral d’acier », lance-t-il. À moins que ce ne soit aussi ça : « On oppose toujours la performance et le plaisir. Moi, j’aime les deux ! »

Ses semaines sont orchestrées à la minute près, réparties entre sa carrière professionnelle et ses activités sportives. Être capable de courir 24 heures d’affilée, ça demande un entraînement d’athlète. Le père de deux jeunes adultes court de midi à 18h tous les vendredis et suit plusieurs entraînements par semaine, parmi toutes ses obligations professionnelles. Car il mène également sa carrière à tambour battant.

Un virage qui oriente toute sa carrière

Quand il a commencé comme avocat, il s’est rapidement rendu compte que « la fiscalité (était) un enjeu majeur pour les gens d’affaires, que ça prenait beaucoup de place dans leur stratégie », se souvient Nicolas St-Vincent. Souvent entrepreneurs chevronnés, ils n’avaient pas les compétences fiscales nécessaires pour trouver les solutions optimales pour leur société. Leur avocat non plus.

Nicolas St-Vincent a tout de suite vu l’intérêt d’accroître ses forces en complétant sa formation en droit par une expertise en fiscalité. Il étudie alors de nouveau et décroche une maîtrise en fiscalité. Il sera ensuite avocat fiscaliste pendant une dizaine d’années dans un grand cabinet d’avocats de Laval, où il cofonde le département fiscal.

Expert rare dans son milieu, il est repéré et devient conseiller principal pour le Québec dans le groupe de planification fiscale et successorale des compagnies d’assurance London Life et Great West Life. L’occasion pour lui d’enrichir ses expertises en devenant aussi planificateur financier et en se formant en assurance de personnes et en fonds communs. « J’ai alors sillonné le Québec pour vulgariser les produits financiers aux avocats et aux notaires. Comme je parlais le même langage qu’eux, ça se faisait naturellement », raconte Nicolas St-Vincent.

Deux passions

Mais l’aventure entrepreneuriale a appelé le financier, qui a acheté des parts dans le cabinet Coaching Financier Trek en 2013. La firme a connu une croissance très importante. Puis, il a fondé son propre cabinet en janvier 2018, Fiscalité financière St-Vincent, qui compte aujourd’hui cinq employés. « Notre angle d’approche des produits financiers est la fiscalité. Je suis le chaînon manquant qui me permet d’aller chercher les avantages fiscaux des produits au bénéfice des entreprises », explique Nicolas St-Vincent, fier d’être un courtier indépendant. Il souhaite d’ailleurs garder une équipe resserrée autour de lui pour rester à taille humaine et rendre des services personnalisés.

Il vit ses deux passions -son métier et la course d’endurance- en parallèle. « Les deux sphères s’influencent l’une l’autre et dans les deux, il faut autant se méfier de l’échec que du succès. L’échec peut inciter au découragement et à l’abandon ; le succès à tourner les coins ronds et à plonger », avance Nicolas St-Vincent.

Autre leçon à transmettre aux jeunes qui se lancent dans le métier : « se spécialiser ! » Nicolas St-Vincent croit en effet que « vu l’évolution de notre monde, il n’y a pas beaucoup de place pour les généralistes dans notre industrie : les gens veulent faire affaire avec les meilleurs ». Il faut donc faire des études, mais surtout « continuer de se former et de se mettre à jour » tout au long de sa carrière, martèle Nicolas St-Vincent.

C’est justement en acquérant une expertise très pointue que Nicolas St-Vincent a fait sa place dans le monde très compétitif de la finance.