Technologies financières – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Tue, 06 Apr 2021 13:05:48 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Technologies financières – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Purpose veut accélérer sa croissance https://www.finance-investissement.com/edition-papier/technologies-financieres/purpose-veut-accelerer-sa-croissance/ Mon, 22 Mar 2021 04:21:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=78635 Son alliance avec Allianz l'aiderait à le faire.

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Le 10 février, le groupe allemand de l’assurance Allianz, par l’entremise de sa division d’investissements dans le domaine de la fintech, Allianz X, a pris une participation minoritaire de 53,5 M$ dans Purpose Investment.

En prenant ainsi place au conseil d’administration de Purpose, aux côtés des investisseurs institutionnels OMERS et TorQuest Partners, Allianz espère favoriser sa croissance et accélérer le développement des produits de la société torontoise fondée en décembre 2012.

«Nous procédons actuellement à l’amélioration d’un certain nombre de produits et de plates-formes technologiques uniques et nous pourrons accélérer les choses grâce aux capitaux supplémentaires apportés par cette alliance», indiquait Tyler Meyrick, chef de la stratégie corporative chez Purpose, dans un courriel en réponse à nos questions, en février.

Purpose est connue des conseillers pour sa gamme de fonds négociés en Bourse (FNB). À la fin de février, les FNB de Purpose affichaient un actif sous gestion total de 4,7 G$, ce qui représentait 1,8 % de l’actif en FNB inscrit à une Bourse canadienne, d’après les données de Banque Nationale Marchés financiers. À la fin de février 2020, cette part de marché était de 2,0 %, selon l’Association canadienne des FNB.

Avec ses différents produits, dont ses fonds communs, Purpose Investments gère un actif de plus de 10 G$.

«L’entreprise établie à Toronto est présente au Québec, où elle est en relation avec près de 4 000 conseillers et où le total des actifs sous gestion s’élève à 695 M$», indique Julie Groleau, conseillère principale, CAP Conseillers Affaires Publiques, pour le compte de Purpose.

Toutefois, Purpose offre d’autres produits pour les conseillers, dont Purpose Advisor Solutions, une plateforme technologique de type SaaS pour la gestion de patrimoine destinée aux conseillers en patrimoine indépendants et aux gestionnaires de portefeuille pour les aider à gérer leurs activités de manière indépendante. Depuis son lancement en 2018, son actif a atteint près de 2 G$.

Thinking Capital, une autre filiale de Purpose établie à Montréal, développe le système d’exploitation financier des petites et moyennes entreprises (PME) en leur fournissant des informations financières et un accès au crédit. Depuis sa création, Thinking Capital a fourni des prêts dépassant le milliard de dollars à plus de 16 000 PME au Canada.

Dans les jours qui ont suivi cette annonce, Purpose a également fait les manchettes avec l’entrée en Bourse du premier FNB de bitcoins au monde, qui affichait un actif sous gestion de 836 M$le 9 mars dernier. Lire le texte ci-dessous : «Autre première mondiale».

L’entreprise prévoit ainsi d’autres lancements de produits de niche, dans un secteur qui devient de plus en plus concurrentiel. Ainsi, Valeurs mobilières TD comptait 1 073 FNB canadiens provenant de 39 manufacturiers, le 9 mars dernier.

«Nous nous concentrons toujours sur l’innovation au nom des investisseurs et avons des produits uniques en cours de développement», indique Tyler Meyrick.

Par exemple, Purpose envisage de lancer des produits pour les investisseurs institutionnels, tout en soulignant que ces stratégies actuelles sont de qualité «investisseurs institutionnels».

Rappelons que le segment des investisseurs institutionnels est en croissance, d’après un rapport «ETF & Index Funds Report», produit en collaboration avec ISS Market Intelligence, la société mère d’Investor Economics.

En effet, cette firme a comparé la détention de FNB par des investisseurs institutionnels avec celle d’investisseurs de détail. Pour ce faire, elle a analysé deux segments de marché, soit l’actif détenu par les premiers en FNB inscrits à une Bourse canadienne et l’actif détenu par les seconds en FNB inscrits à une Bourse canadienne ou à une Bourse américaine.

Au 30 juin 2020, les investisseurs institutionnels représentaient 38,6 % des 265,2 G$ d’actifs en FNB détenus par ces deux segments de marché, selon Investor Economics. À la fin de décembre 2016, ils correspondaient à 31,3 % des 137,7 G$ en actif cumulatif, en décembre 2018, à 33,3 % des 188,8 G$, et en décembre 2019, à 37,0 % des 243,7 G$, d’après cette firme.

Alors que l’accès à un réseau de distribution de conseiller reste le nerf de la guerre, Purpose continuera de travailler avec son équipe de vente pour bâtir des relations avec les conseillers. «Nous investirons davantage dans le soutien de nos clients existants et dans l’établissement de nouvelles relations. Notre objectif est de fournir le meilleur service client de sa catégorie», notait Vlad Tasevski, chef de l’exploitation et chef des produits chez Purpose, dans un courriel.

Pour séduire les représentants en épargne collective, Purpose le fera probablement en notant qu’elle a été la première société canadienne de FNB à offrir dès 2013, à partir d’un même fonds, à la fois une série FNB, une série F et une série A avec commission de suivi. Ceci permet aux représentants en épargne collective d’accéder aux mêmes produits que les conseillers de plein exercice.

«Nous essayons toujours de structurer nos offres de manière à être aussi efficaces que possible sur le plan fiscal et avons été leaders dans l’industrie à cet égard. Nous fournirons plus d’informations une fois que nos nouveaux lancements seront confirmés et pourront être divulgués publiquement», a écrit Vlad Tasevski.

Invité à présenter un produit sous-estimé par le marché, Vlad Tasevski a noté le Fonds diversifié d’actifs réels Purpose. Il s’agit d’un portefeuille diversifié de produits de base et d’actions liés à des actifs réels, conçu pour se protéger contre l’inflation.

«L’environnement actuel, caractérisé par des taux d’intérêt historiquement bas et des mesures de relance budgétaire record à l’échelle mondiale, offre la plus forte probabilité de risque d’inflation depuis une vingtaine d’années.»

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Illustrer l’innovation https://www.finance-investissement.com/edition-papier/technologies-financieres/illustrer-linnovation/ Mon, 22 Mar 2021 04:19:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=78633 Humania Assurance veut achever la numérisation de l'ensemble de ses processus.

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Lors de son arrivée à la direction d’Humania Assurance, en novembre 2016, Stéphane Rochon a fait le pari de créer une offre de produits totalement numérique en assurance individuelle. Aujourd’hui, ce chantier d’innovation est pratiquement mené à terme et la mutuelle de Saint-Hyacinthe peut quasiment traiter 100% de ses affaires en assurance individuelle de façon numérique.

Humania, dont les origines remontent à 1874, est même déjà à pied d’oeuvre pour ouvrir un nouveau chantier d’innovation, celui des régimes collectifs, confirme Stéphane Rochon, président et chef de la direction.

Le sens de l’innovation de Stéphane Rochon a été salué par le jury du Top des leaders de l’industrie financière, présenté par Finance et Investissement. Finaliste dans la catégorie Assureurs de personnes, celui-ci a reçu une mention spéciale pour ses réalisations en matière d’innovation. La cérémonie s’est déroulée virtuellement le 25 février dernier.

Dans un entretien avec Finance et Investissement, Stéphane Rochon a confirmé qu’en 2020, malgré le contexte lié à l’urgence sanitaire, les équipes d’innovation d’Humania n’avaient pas fait de pause.

Au nombre des produits lancés au cours des derniers mois, il a évoqué prosanteassurance.ca, un portefeuille d’assurances santé 100 % Web à émission instantanée, accessible à tous les Canadiens âgés de 15 jours et plus, comprenant des produits d’assurance cancer (et maladies graves), hospitalisation et frais médicaux. Il a aussi fait état d’un produit d’assurance salaire ‘ accident lancé en janvier 2021, auquel il est possible de souscrire en une quinzaine de minutes par Internet, sans examen médical.

Stéphane Rochon a également évoqué Emma.ca, une plateforme d’assurance vie développée en partenariat avec la fintech Emma, résidente de la Station FinTech Montréal, à la Place Ville-Marie. «Cette nouvelle solution d’assurance est venue bouleverser la très conservatrice industrie de l’assurance vie en offrant une couverture abordable, vendue en ligne, à une clientèle souvent négligée:les femmes enceintes», a-t-il dit.

Finance et Investissement s’est intéressé plus particulièrement à la manière dont ce partenariat s’est établi entre l’assureur et la fintech.

Stéphane Rochon: Chez Humania, on n’essaie pas de révolutionner le monde. Toutefois, on constate, et toute l’industrie le constate, que les gens ne veulent plus rencontrer trois fois un conseiller en assurance pour acheter une police qui va coûter 70 $par mois. Mais ils ne veulent pas pour autant éliminer le conseiller. Ils veulent juste s’engager dans un cycle de vente un peu plus court, et à distance. C’est là tout l’intérêt d’avoir recours à des technologies modernes et beaucoup moins invasives.

Nous effectuons donc des sondages auprès de courtiers qui nous indiquent quel marché est mal desservi. On regarde ensuite nos produits et, le cas échéant, on s’y attaque. Dans le même ordre d’idées, on ne désire pas tout réinventer chaque fois et c’est là que la conclusion de partenariats stratégiques, avec des firmes technologiques possédant des compétences spécifiques, devient intéressante. Emma apportait deux compétences spécifiques: les connaissances en assurance et les connaissances techniques. Elle compte en effet dans ses rangs des planificateurs financiers, mais elle est également capable de rejoindre le marché visé par l’entremise d’Instagram et de Facebook.

Finance et Investissement a aussi cherché à savoir quel était l’impact de la stratégie numérique mise de l’avant par Humania sur ses systèmes patrimoniaux.

Stéphane Rochon: Contrairement à d’autres assureurs qui ont choisi de moderniser leurs systèmes patrimoniaux et de développer des outils à partir de ça, nous avons plutôt opté pour en garder le cœur intact. Notre choix, en ce qui concerne l’assurance vie, a donc été de travailler afin que l’information qui s’ajoute à notre coeur patrimonial le soit de la bonne façon, au bon moment, et qu’on puisse la ressortir adéquatement lorsqu’on en a besoin. On a donc plutôt mis au point des outils nous permettant d’intégrer adéquatement les données dans le cœur.

La difficulté avec les systèmes legacy, c’est que leur obsolescence rend toute intervention humaine assez compliquée. Mais la beauté de ces systèmes patrimoniaux, c’est qu’ils ne font pas d’erreurs et sont hyper stables. En assurance vie, nous avons par exemple des polices qui ont été vendues en 1964. Alors, cette stabilité, en relation avec cette police vendue en 1964, ça devient important.

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Un an de pandémie https://www.finance-investissement.com/edition-papier/technologies-financieres/un-an-de-pandemie/ Mon, 22 Mar 2021 04:17:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=78631 Incursion dans l'écosystème fintech

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La crise sans précédent découlant de la pandémie de COVID-19 a entraîné une série de conséquences fort variables dans tous les secteurs de l’économie, y compris dans l’écosystème fintech.

Si les start-ups qui le composent ont vécu chacune ce parcours de manière différente, avec plus ou moins de succès que ce qui était parfois espéré, bon nombre semblent au final avoir trouvé inutile de se lamenter, cherchant plutôt à tirer le meilleur parti de la situation.

Rappelons que le «Grand Montréal se positionne comme un acteur incontournable des technologies financières», notamment parce que cet écosystème «s’appuie sur un secteur financier imposant», comme le signale Montréal International.

L’agence de promotion économique du Grand Montréal pour les investisseurs et les organisations internationales fait état d’un écosystème favorable au développement des entreprises de technologie financière.

Elle indique que «Montréal accueille une communauté fintech florissante avec des chefs de file locaux tels que Lightspeed, Mobeewave, Nuvei», et évoque la forte présence d’accélérateurs et d’incubateurs en technologie pour soutenir les fintechs, de même que celle de plus de sept chaires de recherche en fintech et finance.

Le gouvernement du Québec, dans le but de soutenir ces activités, a notamment fourni un financement de 10 M$ à Finance Montréal en 2018, afin de mettre en place un pôle d’excellence de ce secteur.

C’est ainsi que le 6 décembre 2019, la Station FinTech Montréal ouvrait ses portes au cœur du quartier des affaires, à la Place Ville-Marie, à titre de point d’ancrage de l’écosystème, proposant notamment un nouvel espace de travail consacré aux start-ups de l’industrie des technologies financières. Le but étant de favoriser leur croissance par l’entremise de synergies et de collaboration entre elles, mais aussi avec les grands acteurs de l’industrie financière montréalaise.

Toutefois, trois mois plus tard, le gouvernement du Québec a été forcé de mettre en place des politiques exceptionnelles en raison de la crise sanitaire provoquée par la maladie à coronavirus 2019. Le 13 mars 2020, le gouvernement a ainsi déclaré l’urgence sanitaire.

Cette décision a entraîné la fermeture de nombreux lieux publics, interdit les rassemblements de plus de deux personnes et, pour tous les secteurs et types d’emplois où il est possible de travailler à distance, introduit le télétravail. Dans la foulée, la Station FinTech Montréal a fermé à ce moment l’accès à ses locaux nouvellement inaugurés, conformément aux directives de la santé publique.

«La préoccupation la plus immédiate a été, pour tout, de gérer l’incertitude et l’évolution de la situation», explique Jacques Deforges, directeur général de Finance Montréal, à Finance et Investissement.

Par conséquent, l’édition 2020 du Forum Fintech Canada, le plus important événement du domaine des technologies financières au Canada et l’activité phare de Finance Montréal, a été annulée. Des rencontres mensuelles «Off du Forum» ont alors été organisées de manière virtuelle. Finance Montréal a aussi développé une initiative basée sur l’une des activités les plus populaires du Forum, soit le Concours de pitch.

C’est ainsi que le Million Dollar Startup est né. Parmi les candidatures, 20 start-ups du Canada, des États-Unis, d’Asie et d’Europe intervenant dans différents domaines, dont la gestion de patrimoine et l’assurance, ont été sélectionnées pour participer à la compétition.

Il s’agit d’une «série-réalité sous forme de podcast, où des startups s’affrontent pour la chance d’obtenir un investissement de 1 M$ de Portag3, notre partenaire principal pour l’initiative. Investissement Québec, Fasken et KPMG ont eux aussi appuyé l’initiative. Les six épisodes ont été mis en ligne en octobre-novembre et plus de 1 000 personnes les ont téléchargés», explique Jacques Deforges.

Sur le terrain

Les fintechs elles-mêmes, bien qu’elles se distinguent par leur agilité et leur approche innovante, n’ont pas été épargnées lorsque l’économie a été paralysée. Elles ont dû revoir, elles aussi, leur manière de faire, ainsi que plusieurs de leurs projets.

Parmi les impacts observés au fil de la pandémie, Jacques Deforges mentionne la diminution des investissements en préamorçage et amorçage, ce qui a probablement retardé le développement de certaines start-ups, et la concentration des capitaux dans les entreprises déjà en portefeuille des investisseurs en capital de risque. Il signale en contrepartie que la robustesse de l’écosystème a permis à beaucoup de ses acteurs de croître plus rapidement.

«La pandémie a accéléré l’adoption de plusieurs technologies, dont notamment les moyens de paiement numériques et la signature électronique. Les fintechs dans ce domaine ont pu tirer profit de ces occasions», illustre-t-il.

Jacques Deforges est aussi d’avis que l’agilité des fintechs leur a permis de se lancer rapidement en mode «réponse à la crise» et de s’adapter à la nouvelle réalité, tirant parti de besoins nouvellement exprimés.

Il fait remarquer que la pandémie a eu pour effet d’accélérer la transformation technologique des institutions financières. Cela, dans un contexte où souvent les budgets TI avaient diminué, soutenant au final une tendance à se tourner vers des solutions externes. Cela aurait donc «poussé bon nombre d’entre elles à faire appel aux fintechs pour les aider dans ce processus».

David Nault, cofondateur et associé directeur de Luge Capital, un fonds de capital de risque qui investit dans des fintechs en démarrage, abonde dans le même sens. La COVID-19 a rapidement accéléré l’adoption par les consommateurs de solutions bancaires en ligne, de devis d’assurance en ligne et d’outils d’investissement.

En conséquence, «de nombreuses entreprises soutenues par Luge Capital ont suscité l’intérêt d’institutions financières importantes, intéressées à voir comment leurs solutions pourraient les aider à innover rapidement».

La demande a ainsi augmenté pour les fintechs susceptibles d’aider les institutions financières à continuer de servir leurs clients dans un environnement virtuel. David Nault cite en exemple Flinks, de Montréal, «qui a connu une croissance exponentielle en raison de sa technologie qui facilite les transactions financières en ligne».

David Nault a lui aussi observé qu’au début de la pandémie, de nombreux investisseurs dans le secteur du financement de fintechs en démarrage ont fait une pause du côté des nouvelles start-ups afin de se concentrer sur le financement d’entreprises existantes. Un an plus tard, il signale toutefois que cela a changé : «Les investisseurs sont de retour à la table», dit-il.

Ils demeurent toutefois prudents et recherchent essentiellement «des entreprises qui bénéficient clairement du vent que peut leur insuffler le marché post-COVID», dit David Nault.

Il ajoute que pour s’engager dans de nouveaux investissements, les accélérateurs et autres incubateurs en technologie doivent nécessairement se sentir suffisamment à l’aise avec l’offre mise de l’avant en matière technologique pour s’engager sans avoir rencontré en personne les entrepreneurs derrière ces fintechs. Il s’agit présentement «du plus grand défi pour le secteur du capital-risque», selon lui.

Un défi que n’hésitent toutefois pas à relever certaines fintechs qui arrivent ainsi à tirer leur épingle du jeu. C’est le cas de la firme montréalaise Bacon Financial Technologies, mieux connue sous le nom de sa marque Hardbacon. Elle a annoncé le 1er mars 2021 qu’elle avait obtenu un financement de 1 166 400$provenant de plus de 800 investisseurs par l’entremise du portail de financement participatif en capital FrontFundr.

L’entreprise commercialise une application de finances personnelles et prévoit avec cet argent continuer à améliorer ses comparateurs de produits financiers, comme celui de cartes de crédit et de courtiers en ligne, et développer une version web de son application mobile.

Autre signe encourageant pour l’écosystème fintech de Montréal, le Centre financier international de Finance Montréal, qui se spécialise dans l’attraction d’entreprises financières internationales à Montréal, a accueilli au cours des derniers mois deux nouvelles entreprises, malgré la crise sanitaire.

Parmi elles, Futures First, une filiale de la multinationale Hertshten, a choisi Montréal pour y installer son premier bureau nord-américain. Futures First Canada fournit des services d’analyse de marché pour divers produits à terme et options dans toutes les catégories d’actifs, y compris les produits à revenu fixe, les matières premières, les actions et les produits énergétiques.

Jacques Deforges, qui se réjouit de la situation, affirme voir maintenant passer beaucoup d’offres d’emploi du côté des fintechs québécoises, ce qui démontre que le secteur demeure en pleine croissance.

«Cela dit, le recrutement de talents technologiques sera une grande préoccupation, tant du côté des fintechs que de celui des institutions financières. Ce sera un long et difficile retour à la normale pour tous, mais l’agilité et la résilience des fintechs nous laissent présager une relance réussie», ajoute-t-il.

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Autre première mondiale https://www.finance-investissement.com/edition-papier/technologies-financieres/autre-premiere-mondiale/ Mon, 22 Mar 2021 04:15:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=78629 Le premier FNB de bitcoins est loin d'être le dernier.

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Après avoir lancé le premier fonds négocié en Bourse (FNB) au monde et le premier FNB d’obligations au monde, le secteur financier canadien a lancé le premier FNB de bitcoins au monde à la mi-février. Il est loin d’être le dernier, car le nombre de FNB liés à la cryptomonnaie devrait augmenter dans les prochains mois, ce qui étendrait ainsi l’offre existante de différents fonds d’investissement donnant une exposition à ce type d’actif.

Ainsi, en février, les lancements des FNB de bitcoins de Purpose et d’Evolve, respectivement le premier et le deuxième au monde, ont été couronnés de succès. Le premier affichait un actif sous gestion (ASG) de 836 M$ le 9 mars dernier, et le second, un ASG de 64,4 M$à la même date.

Le FNB de bitcoins Purpose s’est taillé la part du lion des créations nettes de FNB de cryptomonnaie. De plus, le Groupe TMX a décidé d’inscrire des options à la cote relatives à ce FNB à la Bourse de Montréal.

Ce FNB entre dans le club des 52 FNB canadiens qui font l’objet d’options sur les 1 073 FNB canadiens en date du 5 mars 2021, d’après une compilation de Valeurs mobilières TD.

Rappelons que les options sont des produits dérivés qui permettent, entre autres, à des investisseurs de se couvrir contre un risque lié à la fluctuation de la valeur d’un titre. Par exemple, si un client détient des FNB de bitcoins dont la valeur a augmenté et souhaite se prémunir contre un risque de fluctuation à la baisse du prix, il pourrait acheter une option d’achat. En échange d’une prime, il aura la garantie qu’il pourra vendre son FNB au moins au prix d’exercice de cette option à un moment donné.

Faire partie du club des FNB auxquels une option est liée risque d’améliorer la perception des investisseurs à l’égard de ce FNB, comme Finance et Investissement l’évoquait dans un article paru en octobre 2020.

«Dans leurs critères de sélection d’un FNB ou d’une action, certains conseillers préfèrent investir dans un titre qui est le sous-jacent d’options. Ils estiment que cela leur confère une couche supplémentaire de liquidité», observait Alain Desbiens, directeur général, distribution des FNB, Québec et Atlantique chez BMO Gestion mondiale d’actifs, dans cet article.

«Les FNB, qui font l’objet d’options cotées, sont potentiellement plus attrayants pour certains investisseurs. L’activité de couverture du mainteneur de marché du secteur des options devrait également augmenter les activités de négociation. Or, ces activités ne signifient pas nécessairement qu’un FNB est plus ou moins liquide – la liquidité d’un FNB est basée sur la liquidité de ses actifs sous-jacents», indiquait alors Catherine Kee, directrice principale, communications corporatives et relations médias, au Groupe TMX.

Depuis le lancement des deux premiers FNB de bitcoins, Placements CI a lancé le sien. Ces trois FNB sont adossés à des bitcoins réglés physiquement, plutôt qu’adossés à des produits dérivés, comme des contrats à terme sur bitcoins.

Malgré tout, la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (CVMO) a approuvé le premier FNB de bitcoins au monde qui est adossé à des contrats à terme sur bitcoins, soit celui d’Horizons ETFs, indique une note de Valeurs mobilières TD.

La CVMO évalue aussi la possibilité d’approuver le premier FNB lié à l’ethereum, une autre cryptomonnaie, d’après cette note. Sachant que le régulateur ontarien a déjà approuvé un fonds à capital fixe lié à l’ethereum de 3iQ, il se pourrait que ce fonds voie aussi le jour.

Les firmes Arxnovum et Accelerate ETFs sont aussi en concurrence pour inscrire à la cote un FNB de cryptomonnaie, d’après Valeurs mobilières TD.

Nombreux risques

Les FNB de cryptomonnaies sont sujets à une foule de risques, dont le vol d’un portefeuille de monnaie virtuelle ou la manipulation boursière.

TD Valeurs mobilières cible également certains risques liés à la détermination quotidienne du prix d’un FNB de bitcoins. En effet, les FNB de bitcoins sont couverts de manière intrajournalière par des contrats à terme de bitcoins, «que le FNB soit adossé à des bitcoins réglés physiquement ou basé sur des contrats à terme», souligne cette firme de courtage. Cette situation crée des risques qui sont inhérents au marché des contrats à terme, un marché qui évolue selon ses dynamiques propres.

Risque lié aux contrats à terme réglés en espèces : Comme pour de nombreux autres produits négociés en Bourse qui comportent des contrats à terme réglés en espèces, il existe un risque que les contrats à terme se déconnectent de la valeur de leur matière première physique, selon Valeurs mobilières TD : «Nous l’avons vu avec les contrats à terme de pétrole brut qui se sont négociés en territoire négatif pendant une courte période l’année dernière. Ce risque serait plus important pour les FNB basés sur des contrats à terme, mais pourrait également avoir un impact sur les transactions intrajournalières des FNB adossés à des bitcoins réglés physiquement.»

Risque de base (basis risk) : La base d’un contrat à terme est la différence entre le prix d’un contrat à terme et le prix au comptant (spot) à une date donnée. La base varie en fonction de divers facteurs et aurait une incidence soit sur les avoirs d’un FNB basé sur des contrats à terme, soit sur le risque de base d’un mainteneur de marché qui doit livrer des liquidités au FNB adossé à des actifs physiques à la fin de la journée, explique TD Valeurs mobilières : «Si la base des contrats à terme de bitcoins devient volatile, il devient plus difficile pour le mainteneur de marché de livrer le niveau de liquidités approprié au fonds à la fin de la journée, ce qui pourrait avoir un impact sur l’écart cours acheteur-cours vendeur du FNB.»

Par ailleurs, ces FNB suivent tous un indice différent et il appartient aux mainteneurs de marché de livrer la valeur de cet indice unique en utilisant des contrats à terme. Bien que la base n’ait pas d’impact sur la tenue de marché des FNB basés sur des contrats à terme, elle aurait un impact sur les avoirs du FNB par rapport au prix au comptant du bitcoin, explique la TD.

Risque de roulement (roll risk): les contrats à terme ont une échéance, à l’instar des obligations. Lorsqu’un négociateur détient un contrat à terme qui doit arriver à échéance dans le mois, il peut se départir de son contrat et faire un roulement en se procurant un contrat à échéance plus longue afin de maintenir son exposition cible.

«L’un des inconvénients des FNB basés sur des contrats à terme est le risque de devoir faire le roulement des contrats à terme front month à la prochaine échéance pour maintenir son exposition cible aux bitcoins. Comme pour d’autres produits basés sur des contrats à terme, cela crée un effet d’entraînement naturel sur le FNB, qui peut entraîner une sous-performance importante. Cette traînée négative ou positive dépend de la forme de la courbe des contrats à terme de bitcoins et peut varier dans le temps», lit-on dans la note de la TD.

Les FNB basés sur des bitcoins «physiques» sont exposés au risque de roulement pour quelques journées, alors que les FNB basés sur des contrats à terme y sont exposés de manière permanente.

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L’intelligence artificielle fait sa place https://www.finance-investissement.com/edition-papier/technologies-financieres/lintelligence-artificielle-fait-sa-place/ Mon, 22 Mar 2021 04:06:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=78620 Le conseiller doit s'y intéresser.

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Le 8 février dernier, le Programme des gestionnaires en émergence du Québec (PGEQ) annonçait la sélection de la firme Evovest, de Montréal, pour la gestion d’un mandat en actions mondiales.

Fondée en 2017 par Carl Dussault, son PDG, Evovest a lancé son premier fonds alimenté par l’intelligence artificielle (IA), le fonds Evovest Actions Mondiales, en février 2019.

«Start-up locataire de notre Station FinTech, Evovest, avec sa technologie novatrice, démontre l’immense potentiel de l’intelligence artificielle pour le secteur de la gestion d’actifs. Cette reconnaissance témoigne du dynamisme de l’entrepreneuriat financier au Québec», déclarait Jacques Deforges, directeur général de Finance Montréal, en marge de cette annonce.

Ce témoignage de Finance Montréal, qui a contribué à la création du PGEQ, illustre bien dans quelle mesure le recours à l’IA dans le secteur financier se démocratise.

«Montréal est devenue une plaque tournante de la recherche en intelligence artificielle, et son écosystème en IA est en plein essor», affirme Investissement Québec, qui parle du Québec comme d’un pôle mondial de l’IA.

La société d’État en veut pour preuve la présence à Montréal des principaux acteurs du secteur de l’IA, dont DeepMind, Facebook, Google, Microsoft, Samsung et Thales, ainsi que la reconnaissance dont bénéficie la métropole relativement à ses chercheurs émérites en reconnaissance automatique de la parole, en vision par ordinateur, en traitement du langage naturel et en apprentissage par renforcement.

«L’Université McGill et l’Université de Montréal comptent plus de 250 chercheurs et doctorants dans des domaines liés à l’intelligence artificielle, soit la plus grande communauté universitaire en IA au monde», écrit Investissement Québec.

Les domaines d’application de l’IA sont multiples, par exemple celui de la santé, du transport et même militaire. Mais ses utilisations possibles en matière bancaire et financière sont aussi fort nombreuses. Cela inclut le traitement d’énormes masses de données et l’automatisation de diverses tâches répétitives.

«[On] peut avancer que les services financiers constituent un des secteurs à l’avant-garde de la transformation causée par la montée en puissance de l’intelligence artificielle», affirmait le CIRANO dans une étude traitant des incidences de l’IA sur la gestion des compétences dans le secteur des services financiers, publiée en septembre 2020.

Il n’est donc pas surprenant de constater la multiplication des projets de recherche appliqués au domaine financier.

L’Institut de valorisation des données (IVADO) a par exemple conclu un partenariat avec Quantolio en novembre 2019. Cette firme de technologie financière indépendante établie à Montréal se spécialise dans le développement de logiciels axés sur l’IA pour les gestionnaires d’actifs et de risques. Le partenariat, qui implique aussi le réseau Fin-ML (Machine Learning en Finance), cherche à améliorer les processus et stratégies d’investissement en intégrant les dernières technologies en IA.

L’Université de Sherbrooke a elle aussi conclu un partenariat visant à créer de nouveaux algorithmes IA au service de la finance. Elle le fait avec Laplace Insights, une firme émergente en intelligence d’investissements de Sherbrooke, par l’entremise d’une collaboration étroite de la firme avec le professeur Shengrui Wang, chercheur au Département d’informatique de la Faculté des sciences de l’Université de Sherbrooke.

Depuis 2017, 18 étudiantes et étudiants en informatique, en mathématique, en finance et en génie informatique venant du baccalauréat, de la maîtrise et du doctorat ont contribué à ce projet, dans le cadre de stages coopératifs ou en tant que membres du personnel de recherche.

Pour leur part, les institutions financières, à l’instar des assureurs, ont créé sous différentes formes des équipes spécialisées de chercheurs et d’ingénieurs en IA afin de concevoir des produits compatibles avec l’IA. La Banque Royale du Canada a par exemple créé Borealis AI, dont le réseau de laboratoires est présent à Vancouver, Waterloo, Toronto et Montréal.

«La performance de nos équipes TI, les algorithmes que nous avons développés et l’intelligence artificielle que nous utilisons pour concevoir nos nouveaux produits sont les éléments clés qui permettent à Humania Assurance d’augmenter sa productivité tout en optimisant sa gestion des risques», indique Stéphane Rochon, président et chef de la direction de l’assureur.

Humania, avec le lancement d’HuGO en 2016, est devenue la première compagnie d’assurances au Canada à avoir utilisé l’analyse prédictive pour rendre une décision finale et non seulement stratifier le risque. Grâce à l’IA, HuGO permet d’émettre un dossier en quelques minutes dans la vaste majorité des cas, alors qu’il fallait auparavant 30 jours en moyenne pour le même genre d’émission.

«Au moment même où plus de 75 % des demandes d’assurance reçues au siège social sont traitées de façon automatique et émises en quelques minutes, cette approche numérique nous permet de rapidement supporter une hausse des ventes sans impact majeur sur l’entreprise», affirme Stéphane Rochon.

Pour la portion restante, Humania n’a pas cherché à programmer le dernier élément qui permettrait à l’IA d’agréger suffisamment d’information pour prendre une décision.

«Ce n’était pas logique et ça coûtait trop cher pour les bénéfices potentiels. Il est encore trop tôt pour le faire, à la fois chez Humania et pour l’industrie, alors c’est là que l’humain prend sa place. Cela étant dit, dans quelques années, nous pourrons aller vraiment plus loin», indique Stéphane Rochon.

Et les conseillers ?

Au cours des dernières années, l’attitude et les comportements des consommateurs vis-à-vis des questions financières en relation avec la technologie ont évolué, et la crise sanitaire qui a marqué les derniers mois a certainement accéléré cette tendance.

Une tendance qui s’accentue au moment où le Comité consultatif sur un système bancaire ouvert de Finances Canada poursuit ses consultations amorcées en janvier 2019, la deuxième phase de consultations s’étant tenue à la fin de 2020. La mission de ce comité consiste à examiner les divers aspects de la mise en oeuvre d’un système bancaire ouvert (open banking) au pays.

Dans un tel contexte, où les clients pourraient être en mesure de déterminer comment leurs données personnelles sont partagées depuis des fournisseurs existants, que ce soit leur institution financière, leur assureur ou leur gestionnaire de portefeuille, avec des tiers, comment les conseillers peuvent-ils faire évoluer leur pratique en conséquence ?

Simon Boulet, PDG de Wealthica, estime que la technologie apporte d’emblée de nombreuses possibilités aux conseillers, et que ceux-ci auraient «intérêt à explorer et apprivoiser les outils existants».

À cet égard, Simon Boulet affirme que les conseillers qui ont adopté son application, «qui permet aux conseillers et aux investisseurs d’avoir une vue d’ensemble sur leurs placements, voient la possibilité d’agréger les données de leurs clients comme un avantage compétitif et une façon de se démarquer».

Au sujet de l’open banking, Simon Boulet juge que son adoption au Canada est incontournable. «Ça va se faire, c’est juste une question d’années», analyse-t-il.

L’accès aux données qui sera alors rendu possible et les capacités en matière de traitement apportées par l’IA «vont clairement ouvrir le marché à de nouvelles occasions pour les conseillers, par exemple une plus grande facilité de consolider l’ensemble du portefeuille d’un client».

Bien que certains conseillers observent encore l’IA d’un oeil méfiant, celle-ci peut également s’avérer un «outil d’analyse sophistiqué»présentant d’énormes avantages dans la gestion du portefeuille de leurs clients, indique pour sa part Jean-Marc Patenaude, président de Laplace Insights.

L’IA propose à cet égard au conseiller un volet d’analyse fondée sur les mathématiques et des statistiques reposant sur des milliers d’événements financiers historiques. Un volet qui s’ajoute aisément à des outils bien établis, tels que l’analyse technique, fondamentale ou quantitative.

La capacité d’apprentissage et d’adaptation de l’IA offre ainsi au conseiller un outil de détection de nouvelles tendances et occasions qui, ultimement, complémente son processus d’analyse traditionnelle en lui suggérant une perspective différente fondée sur la combinaison de statistiques et la capacité d’identification des anomalies les plus pertinentes dans les marchés boursiers.

«Ces informations offrent une profondeur d’analyse fondée sur les statistiques et la science plutôt que sur des opinions humaines souvent assujetties aux biais et aux émotions», selon Jean-Marc Patenaude.

Il ajoute toutefois que le conseiller demeure le seul à bien connaître son client. «Son jugement s’avère donc d’autant plus pertinent.»

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Ne pas perdre pied dans le numérique https://www.finance-investissement.com/edition-papier/technologies-financieres/ne-pas-perdre-pied-dans-le-numerique-2/ Sun, 01 Mar 2020 05:37:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=64712 Les entreprises doivent mieux répondre aux attentes des clients.

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Bien que les consommateurs adoptent plus que jamais les technologies, de nombreux projets numériques des entreprises financières pourraient ne pas réussir à répondre aux attentes de la clientèle.

En effet, certaines entreprises créent des technologies simplement parce qu’elles le peuvent, sans tenir compte des vrais besoins et des attentes réelles du client, ce qui pourrait leur coûter cher à long terme.

Les modèles d’entreprise ont évolué beaucoup moins rapidement que les solutions et les technologies offertes aux consommateurs, ce qui donne lieu à un «choc technologique», comme l’appelle Patrick Raimondi, directeur général, Services financiers chez Accenture, en entrevue avec Finance et investissement.

«Les façons de faire n’ont pas assez évolué, contrairement aux orientations des clients», dit-il.

Pour se remettre sur les rails, les entreprises doivent prendre conscience de ce choc, comprendre les limites du modèle actuel et faire les changements appropriés, selon Accenture.

Dans sa nouvelle étude «Vision technologique d’Accenture 2020», la firme-conseil cible cinq grandes tendances que les entreprises doivent exploiter au cours des trois prochaines années pour désamorcer ce choc technologique.

1. Une expérience personnalisée

Pour ne pas être dépassées, les entreprises devront évoluer vers des modèles centrés sur le client et transformer la relation entre l’entreprise et le consommateur en véritable partenariat, affirme Patrick Raimondi.

«Les organisations devront concevoir des expériences personnalisées qui amplifient la faculté d’agir et les choix d’une personne. Cela permettra de convertir les auditoires passifs en participants actifs en transformant les expériences à sens unique, qui donnent aux gens le sentiment de ne pas avoir de pouvoir ni d’influence, en véritables collaborations», souligne Accenture dans un communiqué.

Jusqu’à maintenant, les entreprises privilégiaient un modèle transactionnel : j’ai un produit, je te le vends. Dans le modèle de partenariat conseillé par Accenture, le client pourrait donner ses préférences.

Le client aurait la possibilité de communiquer ses besoins réels, auxquels l’entreprise devra répondre. Cela pourrait aussi passer par un échange. Par exemple, les institutions financières ont beaucoup de données sur leurs clients ; ceux-ci pourraient autoriser l’accès à ces informations et à leur utilisation, en échange d’un service.

«Ça exige une collaboration plus étroite entre le consommateur et l’entreprise. Il y a une responsabilité commune, on dépasse le type de relation transactionnelle, d’où l’importance du volet confiance et sécurité», précise Patrick Raimondi.

Pour le volet de sécurité, on peut penser à la future mouture de la Loi sur la protection des renseignements personnels, qui obligera les entreprises à demander un consentement clair et explicite au consommateur pour obtenir et utiliser ses données. Celui-ci pourra retirer son consentement quand il le voudra.

2. L’intelligence artificielle

Accenture pense ici à la façon dont l’intelligence artificielle (IA) apporte un soutien à l’employé de l’entreprise. L’IA pourra prendre en charge les tâches plus répétitives pour permettre à l’employé de gérer les exceptions. Le but est d’offrir aux travailleurs des outils pour mieux réaliser leurs tâches.

«À mesure que les capacités de l’IA se développent, les entreprises doivent repenser le travail qu’elles effectuent pour faire de l’IA une partie génératrice du processus, avec la confiance et la transparence comme éléments centraux», indique Accenture.

Dans le milieu financier, on peut penser à l’exemple des robots conversationnels (chatbots) qui peuvent aider les clients pour les demandes les plus élémentaires.

3. Les appareils intelligents

Le dilemme est d’utiliser ces outils de façon à ce que les entreprises en tirent des avantages.

Dans le domaine financier, leur application est moins évidente. En assurance de dommages, on peut toutefois penser à un service comme Ajusto chez Desjardins, qui permet de personnaliser le niveau de risque de l’assurance auto en fonction des habitudes de conduite du consommateur.

4. Des robots dans la nature

Ce point-là est également moins pertinent pour les services financiers, note Patrick Raimondi, mais il s’agit de mettre en production des outils robots dans des environnements moins structurés. On peut ici penser aux véhicules autonomes, qui pourraient avoir d’importants impacts dans le milieu de l’assurance.

5. La structure d’innovation

L’enjeu consiste à être non seulement en mesure de développer l’innovation, mais aussi de pouvoir la mettre en application en entreprise, souligne Patrick Raimondi.

«Les banques ont centralisé les structures d’innovation plutôt que de les avoir dispersées dans chacun des secteurs d’affaires. La centralisation leur permet de développer beaucoup plus rapidement leurs innovations. Elles se sont donné une structure de frappe plus grande», précise-t-il.

Ne pas être à la traîne

En plus de ces cinq grandes tendances, Patrick Raimondi juge que les institutions financières devront revoir leur modèle d’entreprise. «Elles devront repenser leur manière de s’organiser, revoir leur structure à l’interne pour être plus réactives et maximiser la mise en oeuvre des technologies», dit-il.

En outre, les équipes des institutions financières devront moins travailler en vase clos afin de maximiser l’offre des technologies, ajoute-t-il.

S’il est conscient des coûts qu’impliquent les technologies, l’expert souligne que les institutions financières ont les moyens de faire ces changements. Surtout que ceux-ci leur permettront de découvrir de nouvelles façons de faire et de dégager de la capacité sur les plans financiers et humains, selon Patrick Raimondi. «Il suffit d’investir de façon intelligente pour que cela génère des rendements.»

Chaque institution doit toutefois trouver son «étoile polaire» pour la guider dans sa transformation numérique. «Chacun doit développer des stratégies qui cadrent avec sa réalité et son marché.»

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La Banque du Canada prépare sa monnaie numérique https://www.finance-investissement.com/edition-papier/technologies-financieres/la-banque-du-canada-prepare-sa-monnaie-numerique/ Sun, 01 Mar 2020 05:36:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=64711 Elle veut préserver la souveraineté monétaire du pays.

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La Banque du Canada se prépare à créer sa propre monnaie numérique dans l’éventualité où l’argent comptant deviendrait peu ou plus du tout utilisé, ou que les cryptomonnaies privées feraient une percée importante.

Dans l’immédiat, la Banque du Canada ne compte pas émettre de monnaie numérique de banque centrale (MNBC), car elle juge qu’il n’y a pas « d’arguments convaincants » en ce sens, a précisé Timothy Lane, sous-gouverneur de la Banque, dans un discours prononcé lors du RDV Fintech 2020, à la fin de février, à Montréal.

Selon la Banque du Canada, l’écosystème des paiements sert bien les Canadiens actuellement, « à condition qu’il soit modernisé et demeure adapté ».

Toutefois, la Banque veut dès maintenant commencer à se doter des moyens nécessaires pour pouvoir émettre une MNBC à usage général, semblable à de l’argent comptant, si le besoin s’en faisait sentir. « Comme cela demandera plusieurs années, elle [la Banque] ne peut pas attendre que le besoin soit manifeste avant de commencer », explique la Banque dans un récent document qui présente sa stratégie de prévoyance pour une MNBC.

« Bien qu’on ne sache pas ce que l’avenir nous réserve, nous devons aller de l’avant et déterminer quelle forme pourrait prendre une éventuelle MNBC et comment la gérer, si jamais la décision d’en émettre une était prise », a dit Timothy Lane.

« Il y a beaucoup d’aspects à prendre en compte dans ces plans de prévoyance, a-t-il expliqué. Comment une MNBC pourrait-elle être intégrée aux autres modes de paiement tout en étant résiliente, de façon à continuer de fonctionner pendant une panne de courant, par exemple ? Quel modèle de gestion conviendrait ? La Banque essaierait-elle de la mettre au point surtout à l’interne, ou serait-il plus judicieux de s’associer avec le secteur privé ? Comment ce type de monnaie serait-il utilisé dans les transactions transfrontalières ? »

La Banque du Canada entend consulter les gouvernements, les principales parties intéressées ainsi que les citoyens sur ces différents sujets.

« Nous allons notamment discuter de la façon de concilier les considérations liées à la vie privée et la nécessité d’avoir des mesures de protection adéquates pour prévenir un usage illicite », a ajouté Timothy Lane. Avant d’introduire une MNBC, il faudra donc établir une régulation rigoureuse pour contrer toute utilisation illicite comme le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et l’évasion fiscale.

Souveraineté monétaire

Timothy Lane a insisté sur l’importance de préserver la souveraineté monétaire du pays, un facteur capital qui pourrait justifier la création d’une MNBC.

« Il pourrait y avoir une monnaie numérique dominante lancée par une grande entreprise technologique : ce monopole porterait atteinte à la concurrence et à la vie privée, et présenterait une menace inacceptable pour la souveraineté monétaire du Canada », a-t-il affirmé.

« On pourrait aussi imaginer l’émergence de plusieurs monnaies numériques privées. Les consommateurs et les commerçants devraient alors composer avec toute une série de modes de paiement différents », a souligné Timothy Lane.

En préparant une possible MNBC, la Banque du Canada réagit notamment à la montée d’une « innovation susceptible de changer la donne » : les cryptomonnaies stables, comme la Libra, sur laquelle travaille Facebook. Celles-ci sont conçues de façon à conserver une valeur stable par rapport à une monnaie ou à une matière première, contrairement au Bitcoin.

« Comparées aux premières formes de cryptomonnaie [dont le Bitcoin], les cryptomonnaies stables ont de meilleures chances d’être largement adoptées », juge le sous-gouverneur.

« La Libra serait utilisée sur une plateforme de messagerie déjà très connue, a-t-il dit. Elle pourrait ainsi atteindre des milliards de personnes, y compris beaucoup de gens qui ont peu ou pas accès à une banque ou à des services financiers. C’est un bon exemple de technologie transformatrice qui change la façon dont la Banque doit s’adapter à l’évolution future de l’argent. »

Ces propos ont fait réagir un employé de Desjardins, présent lors de la conférence : il a affirmé que la Banque évoluait lentement et qu’il fallait des actions de grandes entreprises pour qu’elle lance des projets d’envergure.

« Lorsqu’il s’agit d’une entreprise de la taille de Facebook, cela attire l’attention des décideurs, a répondu Timothy Lane. Nous travaillons sur les divers sujets de fintech depuis quelque temps, mais je crois qu’il est beaucoup plus facile de convaincre les gens de l’importance d’un sujet quand Facebook est impliquée. »

Déclin de l’argent comptant

Second scénario qui pourrait décider la Banque du Canada à créer sa MNBC : une quasi-disparition de l’argent comptant, c’est-à-dire si « un jour, on ne pouvait plus utiliser d’argent comptant dans une gamme assez large de transactions », a dit Timothy Lane.

Cette éventualité ne se produira peut-être pas demain, mais il n’en demeure pas moins que l’utilisation de l’argent comptant est en fort déclin. La majorité des Canadiens utilisent l’argent comptant pour seulement le tiers de leurs transactions, comparativement à plus de la moitié 10 ans plus tôt, selon une enquête réalisée par la banque centrale en 2017. Moneris prévoit que les achats en argent comptant représenteront seulement 10 % de l’argent dépensé au Canada en 2030.

Néanmoins, Timothy Lane a rappelé que l’argent comptant « a résisté à l’épreuve du temps grâce à plusieurs atouts importants ». C’est un mode de paiement accessible à tous, qui permet donc de servir les personnes n’ayant pas facilement accès à d’autres méthodes de paiement, comme les sans-abris et les habitants des régions éloignées.

« L’argent comptant est résilient, il fonctionne même en cas de panne informatique ou de courant. Il est confidentiel et maintient une certaine concurrence dans le système financier en offrant une solution de rechange peu coûteuse et fiable aux cartes de crédit et de débit », a-t-il dit.

Cela dit, Timothy Lane a souligné que « les monnaies numériques sont conçues de manière à offrir les mêmes avantages que l’argent liquide, c’est-à-dire sûreté, accès universel, résilience, confidentialité et concurrence. Ce serait vraiment l’équivalent de l’argent comptant ».

De plus, le sous-gouverneur reconnaît que l’argent comptant a ses limites, notamment pour les transactions et transferts internationaux.

 « Les Canadiens qui ont de la famille à l’étranger doivent souvent assumer des coûts élevés et composer avec de longs délais pour faire parvenir de l’argent à leurs proches. Les entreprises subissent des désagréments semblables pour payer des biens et services qu’elles achètent à l’extérieur du pays. »

Recherches sur la blockchain

Par ailleurs, la Banque du Canada poursuit ses travaux avec Paiements Canada afin de « moderniser le système de base de paiement de gros du pays », c’est-à-dire les paiements de grande valeur entre institutions financières et entreprises.

« Les paiements de gros sont eux aussi exposés à une concurrence possible des cryptomonnaies privées », lit-on dans son document portant sur sa stratégie de prévoyance.

Depuis 2016, en collaboration avec différents partenaires d’ici et de l’étranger, la banque centrale multiplie également les recherches et les expériences dans le domaine de la technologie du grand livre distribué (blockchain), notamment dans le cadre du projet Jasper, afin « d’explorer les avantages et les risques que recèlent les nouvelles technologies pour les paiements de gros ».

En 2017, le projet Jasper avait permis de conclure que l’intégration d’un système à grand livre distribué dans l’environnement plus large des infrastructures de marchés financiers pourrait accroître l’efficience du système financier.

L’année dernière, la quatrième phase du projet Jasper a aidé la Banque du Canada et ses partenaires « à comprendre comment la technologie du grand livre distribué pourrait, grâce à différentes plateformes, rendre les paiements transfrontaliers multidevises plus sûrs et plus efficaces », lit-on dans le document de présentation du projet.

Soulignons aussi qu’en 2018, la Banque du Canada et ses partenaires sont parvenus à démontrer la faisabilité d’un règlement instantané des actions au moyen de la technologie du grand livre distribué.

C’était la première fois que les liquidités et les actifs de la banque centrale étaient tokenisés (convertis en jetons au moyen de la chaîne de blocs) pour effectuer un règlement instantané des actions de bout en bout avec la technologie du grand livre distribué.

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Une année clé pour la protection des données https://www.finance-investissement.com/edition-papier/technologies-financieres/une-annee-cle-pour-la-protection-des-donnees/ Sun, 01 Mar 2020 05:35:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=64702 Québec et Ottawa imposeront des règles plus strictes.

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La protection des renseignements personnels a marqué l’actualité financière au cours des derniers mois. Tant le gouvernement fédéral que celui du Québec entendent en faire une de leurs priorités en 2020, et mieux conjuguer leurs actions à ce chapitre.

À la fin de 2019, le premier ministre Justin Trudeau a fait part de ses attentes à propos de la mise en place de la Charte canadienne du numérique.

À Québec, la ministre de la Justice, Sonia LeBel, a confirmé récemment son intention de présenter un projet de loi afin de moderniser la Loi sur la protection des renseignements personnels du Québec. Celle-ci date des années 1980 et 1990, et n’a pas été modifiée de façon sensible depuis 2006.

«L’année 2020 devrait donc constituer une année charnière en matière de protection des renseignements personnels, tant au fédéral qu’au provincial», peut-on lire dans un texte de réflexion publié sur le site de Langlois avocats.

Davantage de transparence

Depuis novembre 2018, la plupart des intervenants de l’industrie financière doivent déjà notifier toute atteinte à la sécurité qui entraînerait une brèche de la confidentialité des renseignements personnels à l’Autorité des marchés financiers (AMF), au Bureau du surintendant des institutions financières ou à l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM).

Cette obligation est inscrite à la loi fédérale, sauf que celle-ci ne s’applique pas au Québec (ni en Alberta et en Colombie-Britannique). Toutefois, le Québec a déjà annoncé que cette disposition serait intégrée à la loi québécoise, précise Jean-François De Rico, associé chez Langlois avocats, en entrevue avec Finance et Investissement.

La loi devrait également exiger de notifier ces brèches aux principaux intéressés, soit les consommateurs, ce qui est nouveau.

Exigences plus précises

En ce moment, la loi existante prévoit qu’il faut obtenir le consentement de la personne concernée pour utiliser ses données sans préciser la teneur de celui-ci, sauf pour certaines décisions. Les nouvelles lois pourraient changer cela.

Par exemple, on peut s’attendre à davantage d’indications concernant la durée de conservation des données. Actuellement, celle-ci n’est pas déterminée, mais déterminable en fonction d’un critère, celui de la durée de l’utilisation qui est énoncée au moment de la collecte.

La question de la suppression des données devrait également être considérée. Ainsi, les consommateurs auront possiblement le droit de demander qu’une entreprise supprime les données qu’elle a sur eux.

Jean-François De Rico espère qu’il y aura des précisions concernant les données anonymisées, afin qu’elles ne soient plus considérées comme des renseignements personnels. Cela serait avantageux pour l’analytique de données.

Sanctions plus sévères

«On s’attend également à ce que des pouvoirs accrus d’enquête et de sanction soient accordés à la Commission d’accès à l’information du Québec», affirme Jean-François De Rico.

Actuellement, la Loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé prévoit des sanctions en cas d’infraction, mais la ministre a annoncé qu’elle étudiait la possibilité d’appliquer des sanctions plus «significatives», précise l’avocat.

Difficile d’en envisager la teneur. Est-ce qu’elles pourraient s’inspirer de certaines dispositions de la Commission européenne ? En Europe, on peut imposer des sanctions financières établies en fonction d’un pourcentage du chiffre d’affaires de l’organisation touchée par la brèche.

«C’est intelligent, car ça permet d’avoir une mesure qui a un caractère proportionnel. La proportionnalité, ça peut vouloir dire ne pas écraser une fourmi avec un bulldozer, mais ça veut aussi dire de ne pas donner une pichenette à un géant», souligne Jean-François De Rico.

Il n’est pas dit que le provincial ou le fédéral ira dans ce sens, mais la loi devrait faire preuve de plus de mordant, afin de forcer les organisations à mettre en place de meilleures mesures de sécurité.

Selon Jean-François De Rico, ces sanctions devraient contribuer à limiter le nombre de fraudes, comme celle dont a été victime le Mouvement Desjardins.

«En ce moment, il y a une obligation qui tient sur une ligne ou deux dans la loi : déployer des mesures de sécurité appropriées. On peut s’attendre à ce qu’il y ait certaines précisions par voie réglementaire», dit l’avocat.

«Et le meilleur moyen de discipliner une industrie ou une activité, c’est la peur des sanctions financières, ajoute-t-il. Ça va certainement inciter les organisations à déployer plus de moyens ou à s’assurer qu’elles déploient des moyens adéquats.»

Transfert de données

La modernisation législative serait également importante pour le transfert de données personnelles hors juridiction. Selon le principe du transfert, une organisation devrait pouvoir faire affaire avec une organisation d’une autre juridiction du moment qu’il y a une forme d’adéquation des lois.

Entre le Canada et l’Europe, il existe une certaine adéquation. Toutefois, entre l’Europe et le Québec, certains principes sont manquants.

«Il peut tout de même y avoir des échanges avec l’Europe s’il n’y a pas d’adéquation, mais ça met du sable dans l’engrenage, car il faut prévoir des dispositions contractuelles supplémentaires ou utiliser ce qu’on appelle des clauses standards», précise Jean-François De Rico.

En s’alignant sur certains éléments du règlement général, cela favorise les échanges commerciaux.

Si nombre d’institutions financières sont assujetties à certaines obligations légales de protection de l’information, cela n’est pas forcément le cas de leurs fournisseurs de services ou de technologies, ou même des consultants qui les aident à gérer les bases de données, souligne Jean-François De Rico.

«Il y a beaucoup d’organisations dans l’écosystème qui manquent de maturité et de robustesse sur le plan de la protection des renseignements personnels», ajoute-t-il.

Une nouvelle loi devrait prévoir que les obligations des intermédiaires soient alignées sur celles des institutions financières.

Mise à niveau complexe

La mise à niveau ne se fera pas aisément. Beaucoup d’organisations ne savent pas exactement ce qu’elles contrôlent en matière de données personnelles, car entreposer des données n’est pas très complexe ni coûteux.

Il y a fort à parier que si des lois plus strictes sont adoptées, nombre d’organisations réduiront la collecte de renseignements personnels afin de diminuer leurs risques, estime Jean-François De Rico.

Certaines organisations peineront à se mettre à niveau, de sorte que certaines pourraient même être forcées de se retirer du marché. Toutefois, la question de la sécurité n’est pas nouvelle ; de nombreux acteurs exigent déjà des engagements plus spécifiques en matière de protection des renseignements personnels.

«Chose certaine, ça va requérir davantage d’hygiène organisationnelle en matière de conservation des données qui comportent des renseignements personnels», conclut Jean-François De Rico.

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Les fintechs devraient être mieux encadrées https://www.finance-investissement.com/edition-papier/technologies-financieres/les-fintechs-devraient-etre-mieux-encadrees/ Sun, 01 Mar 2020 05:34:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=64701 Épargner et investir en quelques clics...

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Les promesses des fintechs sont attrayantes, mais ces entreprises ne sont pas suffisamment encadrées pour bien protéger les consommateurs, selon Option consommateurs.

C’est la conclusion à laquelle est arrivé l’organisme sans but lucratif après avoir analysé les sites et les documents légaux de trois fintechs canadiennes : Mylo (qui arrondit les dépenses des consommateurs et permet d’investir la petite monnaie), Wealthsimple et Portefeuille futé BMO (deux plateformes numériques d’épargne et d’investissement).

Ces trois fintechs mettent l’accent sur la simplicité du processus et la vitesse d’exécution. Pourtant, les placements demandent une certaine compréhension et de la vigilance de la part du consommateur, souligne Option consommateurs dans son rapport intitulé «Épargner et investir en utilisant les FinTech – Comment concilier l’innovation et la protection des consommateurs ?».

«En multipliant les moyens d’attirer le client, on risque de détourner son attention de l’information, qui n’est pourtant pas absente des sites étudiés», note l’organisme.

Pratiques discutables

Option consommateurs a également examiné la question de la responsabilité en cas de litige. Ici, la situation est pour le moins floue et inquiétante. Bien que les robots-conseillers aient les mêmes obligations qu’un conseiller, d’autres dispositions, touchant notamment les consentements et les recours, sont plus problématiques.

Les contrats sont truffés de clauses qui sont liées au règlement des litiges. Par exemple, Wealthsimple mentionne que les parties doivent se soumettre aux décisions des tribunaux de Toronto pour le règlement des litiges.

Pour sa part, la convention de Mylo contient une clause d’arbitrage obligatoire dans la province ou le territoire de résidence du client. Il est toutefois précisé que cette clause n’est pas applicable au Québec, signale Option consommateurs.

Mylo garantit également que ses services sont conformes aux normes de l’industrie, mais ajoute que le seul recours du client en cas de manquement à cette obligation est de résilier le contrat de service. «Cette clause, qui prive l’investisseur de ses recours, ne semble pas conforme au droit et, de toute façon, pourrait peut-être être qualifiée d’abusive au sens du Code civil du Québec», note Option consommateurs.

Parfois, il lui suffit de consulter le site de la fintech pour que l’utilisateur accepte les dispositions légales.

Option consommateurs note également un manque de précision. Certaines clauses ne s’appliquent pas à tous les territoires. Plutôt que d’indiquer les provinces ou pays où une clause ne s’applique pas, on mentionne seulement qu’elle «pourrait ne pas s’appliquer dans votre province de résidence».

«Dans certains cas, on peut se demander si l’absence de précision en ce qui a trait aux types de placements offerts et aux entreprises liées, combinée à la vitesse d’exécution ne pourrait pas empêcher un consentement éclairé», souligne le rapport.

«Cette impression est renforcée par des pratiques qui nous semblent plus que discutables, comme affirmer que l’utilisation des services par le consommateur représente une acceptation tacite, ou indiquer que la politique peut changer à tout moment sans que le consommateur en soit informé», ajoute le rapport.

Problème de sécurité

Les fintechs demandent aux clients de leur fournir des renseignements personnels et les invitent à être prudents en matière de sécurité informatique. Mais si le client n’est pas jugé assez prudent, il peut perdre toute indemnité en cas de pertes financières directes découlant d’une transaction non autorisée au compte.

Portefeuille futé BMO, qui mentionne offrir une garantie de sécurité en lien avec le service, précise que le client sera indemnisé à condition qu’il possède «la version la plus récente des pare-feu et des logiciels antivirus», ou qu’il n’ait pas omis «de fermer sa séance et le navigateur Internet» avant de quitter le site.

«Dans certains cas, le consommateur ne peut même pas se fier à l’information qui se trouve sur le site Web de l’entreprise, qui se dégage d’ailleurs de toute responsabilité concernant ce qui y est publié», déplore Maryse Guénette, auteure du rapport.

Option consommateurs s’inquiète aussi du faux sentiment de sécurité que ces technologies projettent. «Le robot-conseiller n’est pas à l’abri d’une manipulation malveillante, par voie de piratage ou de sabotage.»

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L’AMF veut mieux appuyer les fintechs https://www.finance-investissement.com/edition-papier/technologies-financieres/lamf-veut-mieux-appuyer-les-fintechs/ Sun, 01 Mar 2020 05:33:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=64725 Elle vient de créer une nouvelle direction pour développer sa stratégie fintech.

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Lise Estelle Brault, directrice principale, fintech, innovation et encadrement des dérivés, a été nommée à la tête d’une nouvelle direction créée récemment par l’Autorité des marchés financiers (AMF). Sa mission consiste à poursuivre le développement et le déploiement de la stratégie fintech de l’organisme d’encadrement réglementaire. Finance et Investissement s’est entretenu avec elle en février dernier.

Finance et Investissement (FI) : Pouvez-vous expliquer davantage votre mandat auprès des acteurs de l’écosystème fintech ?

Lise Estelle Brault (LEB) : Au début de 2018, le comité de direction de l’Autorité a approuvé une stratégie en matière de fintechs. Cette stratégie se décline en trois volets.

1) Le premier volet est la proximité. Donc, la volonté de pouvoir intervenir auprès de l’écosystème fintech. À Montréal, oui, mais également à Québec, car il y a là aussi bien des projets intéressants.

2) Le deuxième volet touche l’agilité. Pour être agile, il faut savoir de quoi on parle, et ici, on parle beaucoup de formations internes, de mises à niveau des différentes équipes de l’Autorité et de vigie des nouvelles tendances.

3) Le dernier axe, c’est un axe de proactivité, où nos efforts sont principalement concentrés sur les comités internationaux qui se penchent sur les standards et les principes qui vont être établis, ou l’adaptation de principes existants à de nouveaux produits et services financiers.

On peut évoquer, par exemple, une initiative comme le Global Financial Innovation Network (GFIN), qui est un réseau international d’organismes de réglementation du secteur financier engagés à travailler ensemble afin de soutenir l’innovation financière profitable aux consommateurs, dans leurs marchés respectifs. Le but ultime de telles initiatives est de faciliter la mobilité des entreprises en démarrage, qu’elles soient d’ici ou d’ailleurs. Localement, nous prévoyons, par exemple, participer aux activités de la Station FinTech Montréal de Finance Montréal, qui est un de nos partenaires.

FI : L’évolution de l’écosystème fintech vous a-t-elle amenée à revoir votre rôle à titre de régulateur et vos interactions avec ces acteurs ?

(LEB) : On a constaté, il y a déjà plusieurs années, la nécessité non seulement de s’y intéresser, mais de revoir en continu le cadre réglementaire qui s’applique pour voir s’il est toujours pertinent et adéquat. Et aussi la nécessité d’être très présent auprès de ces nouveaux joueurs pour les informer le plus tôt possible.

Par exemple, un entrepreneur désireux de lancer une nouvelle fintech, une nouvelle entreprise, doit savoir dès le départ s’il y a des obligations réglementaires qui s’appliquent à lui, parce que ça change la donne. Le volet proximité est très important pour nous.

FI : Est-ce que des interventions dans certains secteurs d’activité sont jugées plus pressantes ?

(LEB) : Le premier qui me vient en tête, c’est évidemment le secteur des cryptoactifs. C’est vrai pour l’Autorité, mais aussi à l’échelle nationale. Les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) travaillent à établir clairement le périmètre par rapport aux activités de ce secteur. Plusieurs avis ont été publiés jusqu’ici pour clarifier avec les intervenants du marché à quel moment les lois sur les valeurs mobilières ou les lois sur les instruments dérivés s’appliquent. C’est un point central de nos travaux et de notre intérêt.

Un autre dossier qui est relativement bien avancé, c’est celui qui concerne la vente d’assurance par Internet. Les projets de loi et le règlement sur les modes alternatifs de distribution sont d’ailleurs déjà en vigueur.

FI : Lorsqu’on parle de fintechs, on pense immédiatement à des start-up, mais beaucoup de grandes firmes, par exemple les assureurs, doivent aussi adopter des technologies et, parfois même, adapter leur modèle d’entreprise. L’AMF est-elle également présente auprès de ces entreprises ?

(LEB) : Oui, nos initiatives fintechs ne soutiennent pas uniquement les entreprises en démarrage. Comme je le dis souvent, on aime tout le monde et on aime tout le monde de façon égale : les entreprises en démarrage comme les institutions financières bien établies !

L’idée, c’est vraiment d’accompagner les entreprises dans la mise en oeuvre de nouveaux modèles d’affaires ou de nouveaux produits et services financiers. Donc, que l’entreprise qui est derrière soit une start-up ou une entreprise établie, ce n’est pas important. L’important, c’est le caractère innovant du modèle d’affaires, du produit ou du service proposé.

FI : Le volet de la protection des renseignements personnels tombe sous la responsabilité de votre direction. Est-ce un sujet sur lequel vous êtes actifs ?

(LEB) : On s’y intéresse, c’est clair. Il n’y a pas de lois qui soient administrées par l’Autorité. Donc, s’il y a du développement législatif ou réglementaire, ce n’est pas l’Autorité qui va l’amorcer. Par contre, la détention et le traitement des renseignements personnels par les clientèles qu’on encadre, c’est sûr qu’il s’agit d’un aspect qui nous préoccupe et sur lequel on fait des suivis.

En matière de protection des renseignements personnels, l’un des volets des activités de ma nouvelle direction principale va porter sur les données qui sont détenues par l’Autorité. Ainsi, on va également regarder notre propre traitement des renseignements personnels, ceux que l’on détient dans le cadre de nos activités.

Personnellement, je suis très intéressée par tous les volets éthiques qui touchent l’utilisation des données, celles de l’intelligence artificielle (IA) dans l’industrie financière, que ce soit chez les assureurs ou les institutions de dépôt. Tout ce volet n’est pas un chantier réglementaire en soi, donc ne vous attendez pas à un règlement de l’Autorité là-dessus. Mais il faut y réfléchir. Est-ce qu’on sait vraiment ce qui est fait de nos données ? Est-ce qu’on comprend toutes les ramifications susceptibles de découler du fait de cliquer sur I agree pour avoir une nouvelle application ?

Dans le domaine de la finance, je pense qu’il y a des questions à se poser sur le profilage, sur les décisions qui seraient prises automatiquement par des robots, alors qu’auparavant, on avait la possibilité de parler à un être humain. Il y a beaucoup de bonnes choses qui ressortent de ces pratiques, mais il y a peut-être certains angles auxquels il faudrait s’intéresser davantage.

Est-ce que tout cela fera l’objet d’obligations réglementaires dans le futur ? Peut-être, mais on n’en est pas là. On commence à regarder ça. Mais il y a certainement à court et moyen terme un volet d’éducation à la littératie numérique, comme certains l’appellent, pour les consommateurs de produits et services financiers qui, je pense, est déjà très importante.

FI : Comment percevez-vous la dynamique de notre écosystème fintech ?

(LEB) : Chaque région géographique a ses particularités qui vont faciliter ou compliquer la vie des entreprises en démarrage, des entrepreneurs, des gens qui ont de nouvelles idées. Je pense qu’au Québec, considérant la taille de notre marché, on a quelques entreprises [fintechs] qui ont de très bonnes idées et qui font leur bout de chemin pour percer.

C’est sûr qu’on en revient pourtant à la taille de notre marché. À cet égard, l’Autorité a probablement un rôle à jouer pour faciliter l’expansion des actifs et de ces entreprises dans d’autres juridictions. C’est pour ça qu’on a conclu des ententes de coopération avec des régulateurs d’autres juridictions. Par ces ententes de partage d’informations, il nous est possible de faciliter les choses auprès du régulateur local pour une fintech d’ici qui voudrait aller s’établir ailleurs, en partageant par exemple l’information qu’on a déjà sur l’entreprise en question.

FI : En guise de conclusion ?

(LEB) : On invite les gens qui ont des questions, qui démarrent des entreprises, à nous écrire pour avoir un premier son de cloche par rapport au cadre réglementaire qui pourrait s’appliquer à leurs activités. Notre site web offre de l’information, mais on peut nous écrire à l’adresse courriel fintech@lautorite.qc.ca

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