Un homme d'affaire qui se gratte la tête surpris, un dossier entre les mains.
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Les titres à revenu fixe mondiaux pourraient offrir la meilleure performance en 2019, une affirmation que personne n’aurait osé faire il y a six mois à peine.

C’est ce que prévoient notamment Judith Chan, directrice, Solutions de gestion de portefeuille chez Gestion mondiale d’actifs Banque Scotia, et Jean Charbonneau, vice-président principal et gestionnaire du Fonds de revenu ciblé AGF, série organisme de placement collectif, chez Placements AGF.

Évidemment, il ne faut pas s’attendre à des rendements mirobolants, avertit Jean Charbonneau, surtout quand on considère que le rendement d’une obligation gouvernementale canadienne de 10 ans s’établissait à 1,75 % à la fin d’avril. Mais il ne serait pas étonné que le secteur des obligations détrône celui des actions cette année.

Les titres à revenu fixe ne sont plus aussi rentables qu’avant

Vu la complexité des marchés à revenu fixe à l’heure actuelle, la production de rendement de revenu et la gestion du risque nécessitent une gestion active comme celle qu’offrent les FNB de titres à revenu fixe de Placements Franklin Templeton.

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« On pense que les taux d’intérêt ont atteint un sommet et que les banques centrales seront beaucoup moins agressives, dit Jean Charbonneau. Dans son discours du 30 janvier dernier, Jerome Powell [président de la Réserve fédérale américaine] a eu des propos très conciliants. Il a même fait allusion à une baisse de taux au quatrième trimestre, si les conditions économiques se détériorent. »

Or, si la Réserve fédérale et la Banque du Canada abaissent leur taux directeur, « on pourrait se retrouver avec un rendement total amélioré et un gain en capital dans les obligations cette année », précise Jean Charbonneau. Et même si les taux ne sont pas changés, « les titres obligataires pourraient se hisser au sommet des palmarès », affirme Judith Chan, qui gère le Portefeuille Scotia Aria prudent – Versement série prestige.

Revoir la répartition

Les investisseurs ont donc avantage à revoir la répartition de leurs portefeuilles, juge Jean Charbonneau. « Jusqu’à l’automne dernier, tout le monde se déplaçait vers les actions. Mais il faut maintenant penser à hausser la part de revenu fixe dans le portefeuille. »

Les trois fonds présentés dans cet article sont des candidats pour y parvenir. Leurs gestionnaires, avec lesquels Finance et Investissement s’est entretenu, sont actifs dans la catégorie des fonds équilibrés mondiaux à revenu fixe. Ces fonds sont axés sur les titres obligataires mondiaux, mais conservent une certaine part d’actions, parfois minime.

Par exemple, le portefeuille du Fonds Loomis Sayles revenu mensuel stratégique n’était composé que d’environ 5 % d’actions au 31 décembre 2018, comparativement à 33 % pour le Portefeuille Scotia Aria prudent – Versement série prestige. « Nous essayons de produire un maximum de revenu et, pour y parvenir, nous avons recours parfois à des titres à dividendes », explique Brian Kennedy, gestionnaire du Fonds Loomis Sayles revenu mensuel stratégique.

La part des obligations balaye très large : titres gouvernementaux, autant des pays développés que des pays émergents, obligations d’entreprises et obligations à haut rendement, dette bancaire, papier commercial, hypothèques adossées à des actifs, etc. Comme on peut s’y attendre, la pondération du marché américain est parfois très élevée.

L’avantage de la diversification

L’avantage d’un portefeuille mondial tient surtout à la diversification et à l’amenuisement des effets de corrélation, selon nos intervenants.

C’est un avantage qui vaut son pesant d’or, compte tenu de la structure de l’économie canadienne, qui est dominée par les secteurs de l’énergie et de la finance, et où les zones de protection contre les cycles économiques sont peu nombreuses, indique Judith Chan. « Nous nous diversifions sur plusieurs plans à la fois : par régions, par secteurs, par types de crédit, et nous couvrons nos risques de change », dit-elle.

Les grandes composantes de ces portefeuilles peuvent également atténuer les corrélations en période de marché baissier, et les accroître en marché haussier.

Ainsi, les trois fonds (AGF, Loomis Sayles et Scotia) ont d’importantes composantes en obligations à haut rendement (cote de crédit -BBB). Par exemple, les obligations à haut rendement ont une faible corrélation avec les bons du Trésor américain, mais une forte corrélation avec les actions, explique Brian Kennedy. Un marché américain haussier va ainsi pousser à la hausse les titres à haut rendement.

Par contre, ces mêmes titres à haut rendement ont aussi une certaine résistance à l’égard des titres boursiers, ajoute Jean Charbonneau.

« Cette catégorie d’actifs peut très bien réagir même si la croissance économique demeure faible, dit-il. Bien sûr, les sociétés de cette catégorie n’ont pas un bilan solide, et une récession augmenterait les taux de défaut. Par contre, dans un contexte de croissance léthargique autour de 2 % comme celle qui point à l’horizon, les titres à haut rendement pourraient continuer de très bien performer. »

C’est ce qu’on voit présentement avec l’indice Barclays High Yield, dont le rendement actuel, même avec une économie qui ralentit, est supérieur à 7 %, note Jean Charbonneau. « Simplement en achetant cet indice, on peut aller chercher un rendement de 7 % en 2019 », ajoute-t-il.

Des trois portefeuilles traités dans cet article, seul celui de Loomis Sayles investit directement dans des titres. Ce fonds compte un actif sous gestion de 88,7 M$.

Pour leur part, les fonds d’AGF et de Scotia sont des fonds de fonds. Dans celui de Scotia, on dénombre une quinzaine de « sous-fonds », la majorité manufacturés par Scotia.

Du côté d’AGF, le portefeuille est réparti entre trois fonds concentrés dans trois secteurs : obligations à haut rendement, obligations gouvernementales et d’entreprises, titres à dividendes. « La performance du fonds ne repose pas sur des titres vedettes, mais sur les proportions qu’on modifie dans la répartition de chaque fonds », précise Jean Charbonneau.

NOM DES FONDS Données en date du 31 décembre 2018 / Ratio de Sharpe1 3 ans / Ratio Bêta2 3 ans / Rendement composé 1 an (%) / Rendement composé 3 ans (%) / Rendement composé 5 ans (%)

Fonds de revenu diversifié en dollars américains Renaissance catégorie A / 0,81 / -0,02 / -4,18 / 4,08 / 3,07

Portefeuille prudent de revenu mensuel Mackenzie série A / 0,76 / 0,36 / -0,93 / 3,41 / s.o.

Fiducie privée Équilibré à revenu Manuvie série Conseil / 0,65 / 0,17 / -4,34 / 3,83 / s.o.

Fonds Loomis Sayles revenu mensuel stratégique série A / 0,62 / 0,03 / -4,08 / 2,68 / s.o.

Mandat privé de rendement prudent Dynamique série F / 0,62 / 0,29 / -0,03 / 2,66 / s.o.

Fonds équilibré conservateur FMOQ / 0,58 / 0,22 / -1,70 / 2,52 / 3,42

Portefeuille Scotia Aria prudent – Versement série prestige / 0,52 / 0,23 / -2,42 / 2,48 / s.o.

Fonds de revenu amélioré Unie (parts de catégorie W) / 0,52 / 0,42 / -0,11 / 2,80 / 3,67

Fonds de revenu ciblé AGF série organisme de placement collectif / 0,51 / 0,19 / -3,15 / 2,61 / 1,27

Chou Bond Fund série A / 0,42 / 0,55 / 14,85 / 7,23 / 5,47

(1) Ratio de Sharpe : un ratio plus élevé indique un meilleur rendement en fonction du risque.

(2) Ratio BÊTA : un ratio moins élevé indique une volatilité moins forte que celle du marché de référence.

SOURCE : FUNDATA Canada