Fermetures de FNB: survivre à l'épreuve des trois ans

Selon les manufacturiers de FNB canadiens, on assiste à une attrition naturelle de produits qui n’avaient tout simplement pas attiré assez d’actifs pour être rentables. La majorité des manufacturiers lancera un FNB et lui laissera environ trois ans pour atteindre la rentabilité, sans quoi, la société de fonds fermera le produit.

« Le marché canadien des FNB a vécu une croissance impressionnante, ce qui a attiré beaucoup de nouveaux joueurs depuis les dernières années, explique Michael Cooke, chef de la distribution chez PowerShares Canada. Toutefois, les marges de profits sont tellement faibles qu’il faut absolument atteindre un certain seuil d’actifs sous gestion pour être profitables. »

Selon des études menées pour le compte de Placements Vanguard Canada, un FNB qui existe depuis près de trois ans et qui n’a pas réussi à attirer plus de 30 M$ en actifs est susceptible d’être fermé.

Le 10 septembre dernier, BMO a annoncé la fermeture de quatre de ses FNB soit le FINB BMO contrats à terme sur produits énergétiques, le FINB BMO contrats à terme sur denrées agricoles, le FINB BMO contrats à terme sur métaux de base et le FINB BMO contrats à terme sur métaux précieux. Pour Alain Desbiens, vice-président, Québec et Atlantique, FNB BMO chez BMO Gestion mondiale d’actifs, cette décision était la bonne.

« Ils étaient sur le marché depuis presque trois ans. Nous de voyions pas beaucoup de ventes ou d’intérêt de la part des investisseurs, indique-t-il. C’étaient des produits qui n’étaient pas près de nos produits de base et les conditions macroéconomiques n’étaient pas favorables à ce type de FNB. Nous avons donc décidé de les fermer. »

Le manufacturier iShares a aussi dû fermer deux FNB durant la dernière année dont un qui se spécialisait dans le gaz naturel et l’autre dans les obligations inversées (« inverse bond fund »). Ces deux FNB étaient issus de la gamme de produits de Claymore dont la maison mère d’iShares, soit BlackRock, avait fait l’acquisition en 2012.

« La performance de ces deux fonds n’était pas celle à laquelle nous nous attendions, souligne Mary Anne Wiley, chef d’iShares Canada. De plus, ces fonds ne cadraient pas avec la philosophie d’iShares ou avec sa gamme de produits existants. D’ailleurs, les chiffres nous donnaient raison, ce n’étaient pas des produits populaires. »

Tous s’accordent également pour dire que lorsqu’un manufacturier lance un FNB à la « saveur du mois », il court vers l’échec : « Chez Vanguard, nos produits sont toujours testés rigoureusement, soutient Atul Tiwari, directeur général de Placements Vanguard Canada. Nous lançons seulement des produits qui cadrent avec une stratégie visant à générer des rendements à long terme. »

« Déterminer si un nouveau produit remportera du succès ou non est difficile. Ce n’est pas une science exacte, note pour sa part Howard Atkinson, président d’Horizons fonds négociés en Bourse. Parfois, on lance un produit et on est certain qu’il aura seulement un peu de succès, et, quelques années plus tard, ça devient un FNB hyper populaire. C’est difficile à prédire. »

Photo Bloomberg