Le marché du travail risque d’accélérer l’inflation
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Tendance macro-économique – Accélération de l’inflation : « Le marché du travail nord-américain est relativement serré. Le taux de participation de la main-d’œuvre est encore très bas par rapport à son niveau d’il y a 10 ans, mais le faible taux de chômage favorise néanmoins les augmentations de salaire qui devront être refilées aux consommateurs sous la forme de hausses de prix. »

Selon lui, les banques centrales anticipent d’ailleurs cette tendance en relevant les taux d’intérêt, notamment du côté de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui devrait continuer à augmenter son taux directeur. Cela pourrait avoir des conséquences importantes sur les marchés financiers.

« En mettant une pression à la hausse sur les taux d’intérêt, l’inflation influerait négativement sur la valeur des obligations. Du côté des actions, nous observerions possiblement un refroidissement du marché et une contraction des évaluations. »

Stratégie défensive :
Steve Belisle suggère d’acheter des titres moins cycliques, mais qui ont peu d’endettement et de plus faibles dépenses en capital. « Les entreprises que j’ai en tête sont Visa, Altus Group, Marsh & McLennan, S&P Global, Dollarama, Yum! Brands, CCL Industries et Boyd Group. » Le secteur des soins de la santé américain est aussi un bon endroit où se réfugier étant donné leur faible évaluation et leurs caractéristiques défensives.

Stratégie offensive : Le gestionnaire pense qu’une hausse des taux d’intérêt engendrée par une hausse de l’inflation « favoriserait nettement » le secteur financier. Les banques telles que JP Morgan, Bank of America et Banque Scotia ainsi que les assureurs vie canadiens pourraient également bien s’en tirer, même si le marché boursier faiblissait.

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Tendance micro-économique – L’impact des nouvelles technologies sur des entreprises établies : En 2017, des entreprises comme Cineplex ont été indirectement touchées par les fournisseurs de contenu en ligne. Plusieurs entreprises liées à l’automobile pourraient aussi être frappées par l’adoption des véhicules électriques, les véhicules autonomes ou les services de covoiturage.

Selon le gestionnaire, le commerce électronique continuera d’influencer les détaillants. En 2017, les épiciers ont notamment pâti. Il est possible que la prochaine vague atteigne les pharmacies. « Quand on prend un peu de recul et que l’on adopte une perspective plus large, on constate que tous les secteurs sont ou seront perturbés par ces technologies, et ce, des producteurs de pétrole aux sociétés d’assurance en passant par les fiducies de placements immobiliers, qui détiennent des centres commerciaux dont l’achalandage et les ventes diminuent. »

Stratégie défensive : Steve Belisle suggère d’investir dans les entreprises qui causent ces perturbations, mais à la condition que l’évaluation soit raisonnable et que l’entreprise génère des flux de trésorerie positifs. Les entreprises qui sont sensiblement « immunisées » contre ces technologies perturbatrices de par la nature de leurs opérations sont aussi intéressantes, comme WSP Global, Canadien Pacifique, Finning, Altus Group, S&P Global, CCL Industries, Pembina Pipelines, Premium Brands, American Tower REIT et Boralex.

Stratégie offensive : Il faut déterminer des entreprises dont le titre a baissé significativement et pour lesquelles le marché est trop pessimiste quant aux impacts à long terme de ces technologies. Mais attention : il faut donc faire beaucoup de travail de recherche et d’analyse pour s’assurer de ne pas tomber dans un piège. « De mon côté, j’ai profité des baisses causées par les craintes reliées aux changements technologiques pour acheter des titres de qualité tels que Parkland Fuel, Sleep Country, Boyd Group, Loblaw et Medtronic. »