Le taux de rendement effectif au décès: un calcul pertinent en planification successorale

Comme nous l’avons vu dans les articles précédents, une police d’assurance vie permanente s’avère un outil financier qui procure rapidement des liquidités au décès de l’assuré quel qu’en soit le moment.

Néanmoins, la souscription d’une telle police n’est qu’un des moyens disponibles pour procurer des liquidités au décès. Quoique nous ayons pu démontrer que son coût en capital par rapport aux autres options était en général moins onéreux, comment comparer l’efficacité de l’assurance vie avec celle des autres stratégies financières dont l’épargne systématique?

L’approche traditionnelle

Le calcul du taux de rendement interne (TRI)

La méthode traditionnelle utilisée pour mesurer l’efficacité de l’assurance vie est de calculer le taux de rendement interne (TRI) à une date probable de décès.

Dans le calcul du TRI, les primes représentent les sorties de fonds et le capital-décès, l’entrée de fonds. On détermine alors le taux rendement requis dans un placement alternatif, pour que les dépôts de primes génèrent un montant équivalent au capital-décès. Ce taux de rendement est ensuite comparé aux autres options d’investissement disponibles pour connaître l’efficacité réelle de l’assurance vie comme instrument financier.

La plupart des polices d’assurance vie ont des niveaux de prime et des périodes de paiement prédéterminés; par contre, le moment où le capital-décès sera versé reste inconnu. Habituellement, on suppose que ce moment se produira au moment de l’atteinte de l’espérance de vie.

Monsieur W est un homme de 55 ans, non-fumeur et en bonne santé dont le besoin de liquidité pour payer les impôts sur le gain en capital à son décès s’élève à 250 000$. Il souscrit une police d’assurance vie dont les primes annuelles viagères sont de 4 718$( pour fin d’illustration seulement, se référer au projet informatisé et au contrat).

En tenant pour acquis que le taux d’imposition marginal de la société de gestion est de 46,57 %, ce dernier devra obtenir un rendement brut de 6,93% chaque année dans un placement annuel alternatif du même montant s’il désire se procurer un capital de 250 000$ après impôt à l’espérance de vie, soit à l’âge de 84 ans. Sans compter que le produit d’assurance vie pourrait être versé à la succession en franchise d’impôt.

Le point faible de ce calcul d’efficacité financière repose sur le manque à gagner dans la situation d’un décès prématuré avant l’atteinte du résultat final de capitalisation.

En effet, en cas de décès prématuré l’assurance vie permanente procure la totalité du capital-décès de la police, peu importe le moment du décès, ce qui constitue un avantage majeur comparativement aux autres stratégies d’accumulation de capital.

Par exemple, si le décès survient la première année le produit d’assurance procurera le montant total de capital-décès, soit 250 000 $ tandis que le placement alternatif ne remettra que le montant du dépôt et le rendement accumulé. Cette méthode ne tient pas compte de l’éventualité d’un décès prématuré et une comparaison juste devrait inclure un ajustement pour cet événement inattendu.

Nous verrons de quelle manière inclure l’accès au différentiel du capital dans ma prochaine chronique.

 Photo Bloomberg