Une solide stratégie d'actions canadiennes défensives
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Le fonds IShares Edge MSCI Minimum Volatility Canada ETF (XMV) offre une approche bien conçue pour réduire la volatilité, moyennant des frais modiques. Il devrait offrir un parcours sans heurts et un meilleur profil de risque-rendement que la plupart de ses pairs, et notre confiance en cette évaluation ayant augmenté, nous faisons passer la cote des analystes de Morningstar de Bronze à Argent. Cela dit, cette stratégie n’a pas encore été mise à l’épreuve dans une conjoncture baissière grave.

Ce fonds négocié en bourse cherche à construire le portefeuille le moins volatile possible, au moyen d’actions de l’Indice MSCI Canada, qui comprend des avoirs de moyennes et grandes capitalisations, assujettis à certaines contraintes, notamment une rotation limitée, une participation à des avoirs spécifiques et des penchants sectoriels par rapport à l’Indice MSCI Canada, permettant d’atténuer les mises fortuites. Cette stratégie ne vise pas seulement les actions moins volatiles. Elle prend aussi en compte la participation de chaque titre aux facteurs traditionnels et la manière dont ils interagissent et influencent la volatilité générale du portefeuille.

Le portefeuille comprend environ 70 avoirs, comme la Banque Toronto-Dominion (TD), Thomson Reuters (TRI) et TransCanada (TRP). Ces firmes affichent une plus faible volatilité que la moyenne, mais des noms plus volatiles peuvent se tailler une place dans le portefeuille s’ils affichent des corrélations plus faibles avec d’autres avoirs en portefeuille et s’ils permettent de réduire la volatilité de l’ensemble du portefeuille.

Jusqu’à présent, l’approche du fonds a bien réussi. D’août 2012 à la fin juin 2017, le fonds a été 19 % moins volatil et 13 % moins sensible au risque du marché que son indice repère. Et il s’est surclassé de 98 points de base annuellement par rapport à l’indice durant cette période, en partie grâce à sa sous-pondération dans le secteur des matériaux de base et à sa surpondération dans les actions de la consommation défensive.

La performance ne sera pas toujours solide. Le fonds sera certainement à la traine pendant les conjonctures haussières et ne génèrera vraisemblablement pas des rendements supérieurs au marché à long terme. Mais il devrait mieux résister que la plupart de ses pairs en période de baisse, offrant de meilleurs rendements ajustés selon le risque que l’Indice MSCI Canada sur tout un cycle de marché. Les prix de ses avoirs peuvent le rendre attrayant par rapport à leur risque car leur tendance à rester à la traîne pendant les marchés baissiers peut les faire paraître sans attrait aux yeux des investisseurs sensibles à l’indice.

Historiquement, les actions moins volatiles ont fourni de meilleurs rendements ajustés selon le risque que leurs homologues plus risquées. Ce portefeuille n’offre pas une mise pure sur l’effet de faible volatilité dont il est question dans les documents de recherche, mais il devrait en profiter, car il a tendance à surpondérer les actions moins volatiles. Le fonds a une plus grande participation aux actions défensives des secteurs de la communication, de la consommation défensive et des services publics que l’Indice MSCI Canada, et une plus faible participation aux actions des services financiers, des matériaux de base et de l’énergie. Mais puisque le fonds limite ses penchants sectoriels par rapport à cet indice, les actions des services financiers continuent de représenter une bonne partie du portefeuille.

Les caractéristiques défensives des avoirs en portefeuille ne sont pas bon marché. Ces avoirs se négocient actuellement à des multiples de bénéfices prévisionnels légèrement plus élevés que ceux des composantes de l’Indice MSCI Canada, toutefois leur capitalisation boursière est comparable. Ils peuvent aussi être plus sensibles aux fluctuations des taux d’intérêt que la plupart des avoirs car ils affichent souvent une croissance plus faible de leurs flux de trésorerie en période d’expansion économique pour contrebalancer les effets négatifs de la hausse des taux d’intérêt.

L’indice que ce fonds piste s’en remet au modèle Barra actions (Barra Equity Model) pour des estimations de la volatilité de chaque action, la sensibilité aux facteurs de risque et les covariances entre ces facteurs. Le MSCI insère ensuite ces données dans un algorithme d’optimisation qui sélectionne les composantes et les pondérations qui devraient afficher la volatilité la plus faible en fonction de certaines contraintes. Ces contraintes maintiennent les pondérations boursières entre 0,05 % et 3 % du portefeuille et les pondérations sectorielles dans les 5 % de l’Indice MSCI Canada, et les rotations à sens unique sont limitées à 10 %. L’algorithme applique aussi des contraintes pour limiter les penchants aux autres facteurs, comme la valeur. Ces contraintes permettent d’atténuer les conséquences des mises fortuites, mais elles peuvent aussi réduire la pureté du style. De plus, le modèle suppose implicitement que la volatilité passée et les corrélations persisteront à court terme, ce qui s’est vérifié historiquement. L’indice est reconstitué deux fois par an, en mai et en novembre.

Bien qu’il existe d’autres options indicielles pondérées selon la capitalisation boursière qui sont meilleur marché, le ratio des frais de gestion du fonds de 0,34 % continue de lui donner un avantage considérable par rapport à ses rivaux à gestion active. En effet, le fonds médian de la catégorie Actions canadiennes facture des frais de gestion de 1,19 %.