Les fonds communs, toujours des produits de choix
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Ces résultats sont tirés de la dernière édition de l’étude sur la Zone de confort financier, un sondage pancanadien effectué auprès des consommateurs par Credo Consulting, de Mississauga, en Ontario, en partenariat avec le Groupe Finance, de TC Media, qui publie Finance et Investissement. Cette édition du sondage analyse les produits de placement les plus populaires chez les Canadiens.

La préférence des investisseurs et des conseillers pour les FCP n’a rien de surprenant, affirme Hugh Murphy, directeur général de Credo Consulting : «Les fonds communs sont bien conçus pour offrir immédiatement [aux investisseurs] une certaine diversification. Mettant de côté toute la migration vers des comptes à honoraires, ils procurent aux conseillers une rémunération simple. C’est pourquoi les conseillers ont été aussi motivés à utiliser les fonds communs au fil du temps.»

La possibilité de déléguer la supervision de fonds communs à des gestionnaires d’expérience constitue également un avantage pour les conseillers, qui savent que l’on prendra soin de leurs clients sur le plan du produit. Cela permet aux conseillers de travailler à leurs relations avec les clients, affirme Sara Gilbert, fondatrice de Strategist(e) Développement des affaires.

De plus, le nombre de conseillers accrédités pour la vente de fonds communs joue incontestablement un rôle dans la dominance de ce type de produit. Par exemple, au Québec, près de 23 000 conseillers ont un permis de courtage en épargne collective, selon le dernier rapport annuel de la Chambre de la sécurité financière (CSF). De plus, selon le dernier rapport annuel de l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM), ce dernier a autorisé environ 4 800 personnes à exercer. Ces quelque 28 000 conseillers dépassent les 13 131 représentants en assurance de personnes qui ont un permis au Québec, selon le rapport de la CSF.

Même les conseillers qui ont pour clients des personnes à revenu élevé préfèrent les fonds communs : 57 % des Canadiens à revenu élevé qui ont un conseiller disent investir dans les fonds communs par rapport à 38 % des Canadiens qui ont un conseiller et investissent dans les actions.

Les personnes à revenu élevé et leurs conseillers sont susceptibles de profiter des prix concurrentiels des séries de fonds à honoraire et destinés aux clients institutionnels, affirme Dan Hallett, vice-président et associé chez HighView Financial Group, à Oakville, en Ontario.

La popularité généralisée des fonds communs est peut-être un facteur qui fait que les fonds distincts continuent à être en quelque sorte un produit de niche, car seulement 5 % des participants sondés et ayant un conseiller en détiennent.

Souvent, de nombreux conseillers qui vendent des fonds distincts vendent également des fonds communs et seraient plus enclins à offrir un fonds commun moins coûteux, à moins qu’un client ait spécifiquement besoin d’un fonds distinct, dit Dan Hallett.

Malgré la croissance du nombre de FNB et de leurs fournisseurs au Canada, seulement 5 % des Canadiens sans conseiller comptent des FNB dans leur portefeuille, alors que ce chiffre monte légèrement et atteint 6 % chez les Canadiens qui ont un conseiller.

Néanmoins, des signes montrent que les vents pourraient tourner. Bien que les ventes de FNB soient encore moindres que celles des fonds communs, en fait, elles augmentent alors que les ventes de fonds communs décélèrent.

Un exemple : des données de l’Association canadienne des fonds négociés en Bourse (ACFNB) montrent que les ventes d’actif net de FNB pour la période de neuf mois terminée le 30 septembre ont été de 12,2 G$, une hausse par rapport à 11,4 G$ pour la même période en 2015. Par contre, les ventes nettes de fonds communs ont été de 23,8 G$ pour la période de neuf mois terminée le 30 septembre, une baisse significative par rapport aux ventes d’actif net de 49,8 G$ pour la période correspondante un an plus tôt, selon les données de l’Institut des fonds d’investissement du Canada (IFIC).

La plus grande prise de conscience des frais d’investissement par les clients stimulera l’augmentation d’utilisation des FNB, remarque Hugh Murphy, qui ajoute qu’une partie de la population appréciera davantage ces produits.

«À mesure que la population vieillira et approchera de la retraite, dit-il, [elle] s’intéressera à son bien-être financier, ce qui inclut de se concentrer sur la direction prise par l’argent.»

Une augmentation du nombre de conseillers qui offrent des FNB pourrait encore plus stimuler les ventes de ces produits. L’adoption des FNB par le secteur des fonds communs de l’industrie a été très lente, et les courtiers en fonds communs et leurs conseillers attendent encore des normes finales concernant les normes de compétence minimales exigées pour la vente de FNB.

Dès que ces produits deviendront davantage disponibles pour les conseillers, Dan Hallett s’attend à une augmentation supplémentaire du nombre de conseillers qui vendent des FNB, car ceux-ci doivent prendre le temps de bien connaître ces produits.

Aussi populaires que les FNB puissent devenir, les fonds communs ne seront pas évincés de sitôt. Selon Sara Gilbert, «il y aura toujours des produits plus brillants. Actuellement, il y a les FNB et il y a quelques années, il y avait les fiducies de placement immobilier (FPI). Il est important que les conseillers surveillent ces nouveaux produits, cependant, ils ne constitueront jamais la majeure partie du portefeuille d’un client.»

Dan Hallett ajoute : «Les fonds communs seront des produits dominants pendant un bon moment, juste parce qu’ils sont déjà si imposants».

En plus de leur énorme emprise sur le marché, les fonds communs évoluent face à la pression croissante de produits moins coûteux tels que les FNB. En fait, un nombre grandissant de firmes de gestion d’actif réduisent les frais de leurs fonds communs et offrent des avantages tels qu’un tarif préférentiel automatique pour les plus hauts niveaux d’actif sous administration, remarque Dan Hallett.

L’étude en ligne sur la Zone de confort financier a sondé plus de 13 000 Canadiens. Le sondage vise à explorer les relations entre le conseil financier, le bien-être financier et la satisfaction globale de la vie dans la société canadienne. Les Canadiens sont sondés tous les mois, et le nombre de personnes sondées augmentera chaque mois.