Privilégier un bon rapport risque/rendement
nonwarit / 123rf

Pour y parvenir, il cherche des équipes de gestionnaires qui ont des méthodes éprouvées et qui sélectionnent rigoureusement les titres, et il évalue leur performance sur un horizon d’au moins cinq ans.

Cette grille d’analyse fait que la performance n’est pas le critère unique. «Si un gestionnaire se retrouve dans un environnement qui ne lui est pas propice, je ne le lâche pas nécessairement, précise Robert Lachance. Je vais lui donner le temps de traverser sa contre-performance.»

Pour l’heure, «je demeure très positif à l’égard des marchés», dit-il. Cependant, à ce moment-ci, son regard le porte vraiment à l’international. «Même si le marché canadien a bien performé en 2016, avant d’y revenir en force, comme à la sortie de la crise de 2009, j’attends que les ressources bénéficient d’un vent de dos.»

Il maintient sa présence dans le marché américain, mais avec une certaine prudence, là aussi. «J’y décèle un danger à plus long terme : les compressions dans les budgets de recherche-développement et d’innovation. Il y a une rectitude politique des gouvernements plus à droite selon laquelle le gouvernement n’a pas à se mêler de recherche.»

La préférence de Robert Lachance le porte donc vers les obligations internationales et, côté actions, vers l’Europe et les pays émergents. «L’Europe se redresse, ajoute-t-il. C’est le cas de l’Italie, de l’Espagne et même de la Grèce où la croissance n’est pas mirobolante, mais se tient au-dessus de zéro.»

Quant aux pays émergents, ils bénéficient d’une vague de fond qui peut les soulever pendant longtemps : une démographie où les jeunes abondent, à la recherche d’une vie meilleure grâce aux technologies.

La sélection de fonds retenue par Robert Lachance reflète en partie sa préférence pour l’international, mais on y trouve en même temps un biais défensif.

Fonds d’actions globales à petite capitalisation Brandes

Manufacturier : Brandes

Création : juillet 2002

Actif sous gestion (ASG) (12 septembre 2017) : 132 M$

Ratio des frais de gestion (RFG) série A : 2,7 %

Rendement annualisé depuis 10 ans : 7,28 %

Robert Lachance reconnaît que ce fonds affiche un double risque assez élevé : celui de la catégorie d’actions elle-même et celui des aléas politiques et des devises.

«Choisir un investisseur « valeur » face à ces deux facteurs, poursuit-il, me donne une police d’assurance. Si l’objectif du gestionnaire est de trouver des actions à 50 cents dans la piastre, ça confère une protection à la baisse.»

La petite taille du fonds et le fait qu’il fraye dans l’univers des petites capitalisations lui plaisent tout particulièrement. «Le jour où vos entreprises sont sous le radar de 21 analystes, commente-t-il, vous risquez de perdre les surprises que vous cherchez pour faire monter le prix.»

Le rendement annualisé des dix dernières années (7,28 %) est robuste, tout comme celui des cinq dernières (17,23 %). Le fonds n’est pas à l’abri des chutes importantes, comme ce fut le cas en 2008 alors qu’il a reculé de 37,57 % tandis que l’indice de référence (MSCI World Small Cap Index) a fléchi de 26,95 % seulement. Cependant, «sa croissance est constante et soutenue, note le conseiller. J’aime mieux un fonds qui va laisser un peu d’argent sur la table, mais qui me donne un rendement régulier.»

Fonds canadien de croissance Mackenzie

Manufacturier : Mackenzie

Création : 1976

ASG (12 septembre 2017) : 1,1 G$

RFG (série A) : 2,46 %

Rendement annualisé depuis la création : 9,9 %

Voici un fonds qui a vu pleuvoir et dont la performance à long terme est exemplaire. «De tels fonds m’inspirent un fort biais en faveur de la gestion active, note Robert Lachance. Vous préférez ce fonds ou un fonds négocié en Bourse ?»

Il y a 22 ans, Dina DeGeer, la gestionnaire de portefeuille de ce fonds, a pris la relève et a su en préserver le lustre, sa performance sur 15 ans étant de 8,42 %, sur 10 ans, de 6,74 %, et sur 5 ans, de 15,02 %.

Parce que ce fonds chevauche à peu près également le Canada et les États-Unis, et parce qu’il investit autant dans les grandes capitalisations que dans les petites, il peut occuper une large place dans un portefeuille, juge Robert Lachance : «Pourquoi irais-je chercher un autre gestionnaire pour le marché américain quand j’ai le meilleur du Canada et des États-Unis avec Dina DeGeer ?»

Fonds fiduciaire de retraite équilibré Phillips, Hager & North

Manufacturier : RBC Gestion mondiale d’actifs

Création : juillet 2001

ASG (30 juin 2017) : 1,26 G$

RFG : 0,60 %

Rendement annualisé

depuis la création :

5,58 %

Trois choses rendent ce fonds de fonds attrayant aux yeux de Robert Lachance. Premièrement, c’est un fonds à la fois d’attaque et de défense. «Ce fonds est un bon défenseur, mais il est également capable de compter. C’est un bon produit conservateur pour le petit investisseur qui ne dispose pas du capital nécessaire pour se diversifier grâce à un large éventail de fonds.»

Deuxièmement, ce fonds dispose d’un mandat mondial qui lui permet d’investir jusque dans les pays émergents, mais cette part est «enfouie» dans un portefeuille plus large. Cela permet à Robert Lachance d’amener ses clients sur le terrain des pays émergents sans un niveau d’exposition qui pourrait les inquiéter.

Troisièmement, il s’agit d’un fonds d’une grande institution dont le nom rassure. Les conseillers indépendants «ont tendance à ne pas considérer cette possibilité parce qu’elle est offerte par des concurrents, dit-il. Bien sûr, RBC a l’oeil sur mes clients, mais pourquoi me priver d’une belle qualité de gestion et d’un nom solide ?»