Intégrée aux activités de gestion de patrimoine de la Financière Manuvie, la Banque Manuvie offre également des solutions bancaires comprenant des comptes à taux d’intérêt élevés, des CELI, des CPG, des REER, des prêts aux fins de placement, ainsi que des marges de crédit et des solutions hypothécaires.

«À la Banque Manuvie par exemple, nous proposons du prêt aux fins de placement adossé à des fonds distincts dans des comptes non enregistrés de la Financière Manuvie, souligne Lise Roy. Imaginez l’effet de levier que nous pourrons générer avec les clients de Standard Life qui auront recours à nous, compte tenu du fait que Standard Life est très forte en fonds distincts.»

Les clients de la Banque Manuvie ont également un accès en ligne à leurs comptes bancaires, de même que la possibilité d’effectuer des transactions courantes telles que des virements et des paiements de facture.

En achetant Standard Life, la Financière Manuvie confirme la volonté qu’elle exprimait depuis plusieurs mois d’accentuer sa présence dans le marché québécois.

Portée par la techno

Créée en 1993, la Banque Manuvie est une institution financière à charte fédérale et la première banque fondée par une société d’assurance au Canada. Au premier trimestre 2014, la Banque Manuvie gérait un actif de 23,7 G$, principalement composé de prêts hypothécaires résidentiels canadiens.

À titre de comparaison, la Banque ING du Canada (aujourd’hui Banque Tangerine) possédait un actif de 40 G$ au moment de son acquisition par la Banque Scotia en 2012, selon le communiqué émis par la Banque Scotia le 29 août 2012.

«Nous n’avons pas de succursales physiques, mais nos clients nous ont prouvé au fil des ans qu’ils étaient satisfaits d’effectuer toutes leurs transactions courantes au téléphone, en ligne ou par l’intermédiaire de guichets automatiques. Nous leur offrons l’accès à plus de 2 300 guichets automatiques via le réseau Exchange», explique Lise Roy.

Selon elle, l’expansion des services électroniques au sein de l’industrie bancaire sert bien la Banque Manuvie. Son modèle d’affaires, bâti autour d’une gamme de produits et services offerts en ligne ou par l’entremise de ses conseillers ainsi que de conseillers en services financiers indépendants, la distingue du modèle d’affaires des banques traditionnelles.

Concernant l’utilisation des services bancaires en ligne, l’enquête NETendances 2013 réalisée par le CEFRIO démontre qu’en 2013, 47,1 % des internautes québécois ont consulté le site Web général de leur institution financière, et 43,7 % ont recherché de l’information sur Internet à propos des produits et services offerts par les institutions financières, dans les deux cas, sur une période d’un an.

Toujours pour 2013, 24,1 % des adultes ont utilisé un appareil mobile, par exemple un téléphone intelligent ou une tablette numérique, pour faire des opérations bancaires, et 28,9 % ont consulté leur compte bancaire.

«Par rapport à 2012, ils ont donc été deux fois plus nombreux à effectuer des opérations bancaires sur leur appareil mobile, et la proportion de ceux qui ont consulté leur compte a bondi de plus de 15 points de pourcentage en une seule année», mentionne le rapport de l’enquête.

23 G$ en actif en 20 ans

Selon Lise Roy, le contexte n’a jamais été aussi favorable à une croissance des activités de la Banque Manuvie au Québec. Elle en sait quelque chose, puisqu’elle a directement oeuvré à son implantation au Québec et à son développement depuis sa fondation.

«En 1993, nous étions dix employés et n’avions aucun actif. Aujourd’hui, nous sommes plus de 700 employés chez Banque Manuvie, l’actif s’élève à plus de 23 G$ et nos clients sont répartis dans tout le pays», raconte Lise Roy.

C’est au sein de Household Finance Corporation, où elle a notamment piloté l’ouverture de succursales, que Lise Roy a fait ses classes. Elle a par la suite travaillé dix ans comme directrice d’une banque.

«Dominic D’Alessandro, qui était alors président de la Financière Manuvie, venait de fusionner trois compagnies de fiducie dont les actifs étaient concentrés en Ontario, pour en faire une banque virtuelle qui est devenue la Banque Manuvie. Dominic D’Alessandro désirait être présent dans l’Est du Canada, notamment au Québec. C’est à ce moment que j’ai été recrutée.»

Depuis son bureau installé sur la rue Yonge à Toronto, Lise Roy effectuera pendant 12 ans la navette entre la Ville reine et les diverses régions du Québec et de l’Atlantique. Elle frappe alors aux portes des conseillers afin de présenter la Banque Manuvie et de démontrer l’intérêt de travailler conjointement.

«À cette époque, nous n’offrions pas encore d’hypothèque. Nous accordions de petites marges de crédit à la demande des conseillers qui nous recommandaient des clients. C’est ainsi que les choses ont commencé. Étant la seule francophone de l’équipe, je partais en région avec mes fiches et je revenais à Toronto le lundi matin. Je traduisais alors l’information contenue dans les fiches afin de faire approuver les prêts demandés», se souvient-elle.

En septembre 2000, Lise Roy est nommée vice-présidente et est officiellement transférée au Québec. On la charge de mettre sur pied une équipe consacrée au développement des affaires pour l’Est du Canada.

Des conseillers partenaires

Cette équipe se compose aujourd’hui d’une dizaine de directeurs et de 64 conseillers bancaires.

Le travail des conseillers bancaires de la Banque Manuvie, qui sont des spécialistes locaux en prêt hypothécaire, consiste en grande partie à rencontrer les clients recommandés par les conseillers de la Financière Manuvie, afin de leur recommander le produit qui leur convient le mieux.

Lise Roy cite en exemple Manuvie Un, qui permet au client de regrouper son prêt hypothécaire avec l’ensemble de ses dettes, y compris les prêts personnels et les marges de crédit, afin d’y appliquer un seul taux d’intérêt.

«Les conseillers demeureront toujours notre principal canal de distribution», estime Lise Roy, qui attribue une large part de la croissance de la Banque Manuvie au système de ventes croisées entre les différents réseaux de Manuvie.

Au début de l’année 2014, Manuvie a regroupé les activités de son réseau de conseillers indépendants au Québec sous la dénomination Division Services Conseils. Le but était d’augmenter la visibilité du logo de Manuvie au sein du marché québécois, selon André Vaillancourt, directeur général, Québec, de la Division Services Conseils chez Manuvie.

«Le conseiller de la Financière nous réfère ce client parce qu’il n’a pas son permis de courtier hypothécaire. Par la suite, le client poursuivra sa relation avec le conseiller de la Financière, car s’il obtient un prêt hypothécaire, ses besoins en matière d’assurance vie évolueront», précise Lise Roy, qui illustre ainsi l’étroite relation existant entre les différents réseaux de Manuvie.