Dans un discours prononcé lundi devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), Michael Sabia a étalé la stratégie que l’institution compte mettre de l’avant au cours des prochaines années.

La CDPQ va ainsi consolider ou ouvrir plusieurs bureaux à l’étranger. Aux États-Unis, le bureau de New York sera agrandi alors qu’un autre sera ajouté à Washington. Des ouvertures sont également prévues à Mexico (Mexique), à Singapour (Asie), à Mumbai (Inde) ainsi qu’à Sydney (Australie).

« Pour comprendre en profondeur, il faut avoir nos gens sur le terrain, a fait valoir Michael Sabia, en marge de son allocution. Nos gens, qui comprennent la culture d’affaires. Ça c’est la meilleure façon de faire ces investissements. »

L’approche de l’institution sera d’investir dans ces pays avec des « partenaires locaux qui connaissent le terrain comme nous le comprenons ici », a ajouté ce dernier.

Selon le dirigeant de la Caisse, l’expansion devrait se traduire par des coûts oscillant entre 40 et 50 M$ ainsi que par des embauches, qui ne devraient toutefois pas être « massives », a-t-il précisé.

« Pour l’instant, je ne peux pas vous donner un montant précis, a affirmé Michael Sabia. Mais une cinquantaine ou une soixantaine de personnes. »

Questionné par les journalistes, le dirigeant de la CDPQ s’est dit convaincu que l’aventure de l’institution dans le reste du monde serait un succès et que le scénario serait différent de celui de 2002, quand huit des 11 bureaux à l’étranger avaient été fermés sous le règne d’Henri-Paul Rousseau.

« La Caisse ne sera plus prisonnière des erreurs du passé, a affirmé M. Sabia. Étant donné les changements dans le monde, il faut augmenter notre présence à l’extérieur de Montréal, ça, c’est juste un fait. »

L’équilibre du portefeuille de l’institution 56 % des investissements répartis au Canada et 44 % à l’extérieur du pays devrait aussi être appelé à changer, selon Michael Sabia, qui n’a cependant pas voulu s’adonner au jeu des prévisions dans ce dossier.

Au cours de son allocution  devant un parterre de quelque 500 personnes le pdg de la Caisse a prévenu que l’institution allait demeurer « stratégique » dans son expansion, notamment en raison de la féroce concurrence sur les marchés mondiaux.

« Se mondialiser, ça ne veut pas dire être partout dans le monde, dans tous les pays, a-t-il affirmé. Sur la patinoire mondiale, il y a beaucoup d’investisseurs, et ce sont des gens (…) qui ont les moyens de leurs ambitions. »

Michael Sabia a donné les exemples des fonds souverains d’Abu Dhabi et de Singapour, dont les actifs sont respectivement évalués, d’après lui, à 840 G $ et 350 G$.

Le pdg de la Caisse a par ailleurs assuré que l’expansion à l’étranger ne se traduirait pas par une réduction des investissements au Québec, qui, selon lui, doit « « nternationaliser »son économie.

Il a rappelé que la province ne représentait que 0,3 % de l’économie mondiale et que ses exportations internationales ont diminué annuellement d’un pour cent depuis 2000 pour passer de 42 % du produit intérieur brut à 27 %.

Michael Sabia souhaite ainsi soutenir davantage les entreprises québécoises afin d’inverser cette tendance et  « élever le niveau de jeu » du Québec sur la scène économique mondiale.

Selon lui, une façon de renverser cette situation économique au Québec passe par une plus grande participation de la province à l’économie mondiale.

« C’est important que la Caisse soit présente à l’extérieur du Québec pour avoir accès à la croissance mondiale, estime le pdg de l’institution. La Caisse sera beaucoup mieux positionnée pour répondre aux besoins des sociétés québécoises qui s’intéressent à l’international. »

En date du 31 décembre dernier, l’actif net de la CDPQ  qui gère des fonds qui proviennent principalement de régimes de retraite et d’assurances publics et privés  atteignait 200,1 G$.