Trois façons d'investir dans le revenu fixe en 2013

Dans ce contexte difficile, les experts interrogés par Finance-Investissement.com ont trois catégories de produits à suggérer pour calmer les angoisses de vos clients.

Les obligations d’enteprise et les obligations à haut rendement

Grandes vedettes depuis la sortie de la crise financière de 2007 et de 2008, ces deux types d’obligations continuent d’offrir de belles perspectives en 2013, bien que les rendements offerts seront plus modestes.

« Les obligations corporatives et les obligations à haut rendement n’étaient vraiment pas très dispendieuses il y a quelques années, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui, suggère Joey Mack, directeur, Revenu fixe, chez GMP Valeurs Mobilières. Ce marché me paraît un peu cher, mais il ne le deviendra pas davantage cette année. Pour une première fois depuis longtemps, on peut s’attendre à ce que les actions feront mieux que les obligations en 2013. »

Conséquemment, Joey Mack recommande de réduire l’exposition au revenu fixe pour aller vers les actions ou les liquidités, tout en conservant des avoirs dans les obligations d’enteprise et celles à haut-rendement.

Brian Miron, gestionnaire de portefeuille chez Fidelity et spécialiste du revenu fixe, s’attend aussi à un ralentissement du côté des obligations d’entreprise : « Le meilleur est derrière nous, les obligations corporatives de haute qualité devraient rapporter jusqu’à 5 % en 2013. Typiquement, les obligations corporatives ont des échéances plus longues, ce qui pourrait donc les désavantager lorsque les taux augmenteront. »

Bien qu’il prévoie une érosion semblable des performances des obligations à haut rendement, elle sera moindre, selon Brian Miron : « Durant quelques années, les obligations à haut rendement ont rapporté des rendements annuels de 15 %, cette année, on devrait récolter entre 5 et 7 % de rendement. »

Ce ralentissement serait imputable à la hausse prévue des taux d’intérêt, mais également à la perte de vitesse des profits des entreprises : « La croissance des profits sera ralentie en 2013, ajoute-t-il. Par contre, le crédit corporatif demeurera stable puisqu’on ne s’attend pas à voir de saut important dans lenombre de défauts sur prêts dans ce marché. »

Les fonds négociés en Bourse de revenu fixe

Les fonds négociés en Bourse (FNB) de revenu fixe ont attiré la majorité des nouveaux actifs entrés dans les FNB durant l’année. Plus précisément, 7,1 G$ en nouveaux actifs sont entrés dans les FNB de revenu fixe en 2012, selon un rapport de Pat Chiefalo, directeur de la recherche et de la stratégie dans les FNB pour la Banque Nationale.

Le principal avantage des FNB de revenu fixe est qu’ils offrent un moyen simple d’être exposé à une multitude de titres, explique Joey Mack : « C’est une façon peu coûteuse d’être exposé à un large indice. Toutefois, ce sont de bons véhicules d’investissement à long terme, du « buy and hold », mais ce ne sont pas nécessairement de bons outils pour faire des transactions fréquentes en raison des frais encourus. »

Pour choisir les FNB de revenu fixe qu’il mettra dans les portefeuilles de ses clients, Guy Lalonde, gestionnaire de portefeuille et conseiller en placement pour la Financière Banque Nationale, s’attarde en premier à lavolatilité du produit ainsi qu’à la qualité de sa structure. Puis, il regarde sa corrélation avec les autres produits du portefeuille.

« Je vais tenter d’avoir différents FNB qui sont faiblement corrélés entre eux. Par exemple, les obligations à rendement réel ont un facteur de corrélation négatif de 23 % avec l’indice obligataire universel DEX, selon la période. »

Il utilise d’ailleurs un FNB suivant l’indice obligataire universel DEX pour servir de base aux portefeuilles puisqu’il a une échéance moyenne et contient toute une variété d’obligations : « On prend peu de risque en détenant ce type de FNB de revenu fixe, soutient Guy Lalonde. On mise surtout sur la variété des types d’obligations. »

Quelques idées originales

L’année 2013 est peut-être aussi le moment d’arpenter des sentiers moins fréquentés en revenu fixe. Pour les clients qui cherchent la sécurité des obligations gouvernementales, il pourrait être temps de regarder vers les titres municipaux ou provinciaux canadiens.

« Le marché des obligations municipales québécoises est peu dispendieux présentement en comparaison avec d’autres », souligne Joey Mack.

Les titres de dette émis par les projets d’infrastructure menés par des partenariats entre les secteurs publics et privés (PPP) sont un placement relativement nouveau qui attire l’attention de Brian Miron : « Ces PPP vendent ces titres et se servent des fonds pour bâtir des infrastructures. Habituellement, ce sont des titres qui sont garantis par le gouvernement. Avant c’était plutôt rare, mais on en voit de plus en plus. »

Photo Bloomberg