Six risques du futur pour les banques
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Voici, selon un rapport de McKinsey & Company intitulé « The Future of Bank Risk Management », les six risques que les banques doivent se préparer à gérer dans le futur.

1- L’expansion constante de la quantité et la profondeur de la réglementation: selon l’étude, la tolérance du public et des gouvernements pour une banque qui éprouverait des problèmes de stabilité s’est amincie depuis la crise financière.

« De plus, les gouvernements établissent des politiques plus sévères par rapport aux comportements illégaux et non-éthiques, peut-on lire dans l’étude. Les lumières de la rampe sont maintenant dirigées vers le crime financier [et] l’intolérance par rapport à l’évasion fiscale.»

Selon l’étude, on peut s’attendre à une réglementation allant encore plus loin dans la protection des consommateurs: « Par exemple, les banques pourraient être forcées de déclarer à leurs clients qu’un autre produit leur conviendrait peut-être davantage que celui qu’ils détiennent actuellement.»

2- Des changements dans les attentes des consommateurs: si les banques veulent « gagner la bataille de la relation-client », elles devront offrir des expériences intuitives, des services accessibles 24 heures sur 24, et ce, sur toutes les plateformes ainsi que des propositions sur mesure leur permettant de prendre des décisions instantanées.

« Pour y arriver, les banques devront vraisemblablement raffiner leur segmentation au point qu’elles auront des « segments individuels » qui permettront une offre de produits personnalisée à chaque client », peut-on lire dans le rapport.

3- La technologie et l’analyse des données : les données de masse amèneront les banques à pouvoir utiliser de nouvelles sources d’information, comme l’utilisation que leurs clients font des médias sociaux ou leurs habitudes sur Internet, afin de gérer leur risque.

« Les machines peuvent maintenant identifier des habitudes complexes et non linéaires dans des quantités importantes de données et construire, par conséquent, de meilleurs modèles de gestion de risque », peut-on lire dans le rapport.

De plus, le financement participatif amène toute une nouvelle vague d’idées, qui pourraient notamment permettre aux institutions financières de faire de meilleures affaires. Le rapport cite l’exemple d’Allstate qui a « lancé le défi à des scientifiques de monter un algorithme sur les réclamations d’assurance auto ». Après trois mois, Allstate avait amélioré ses capacités à prévoir les accidents par 271 %!

4- Des risques supplémentaires émergent: la contagion financière est de plus en plus facile sur les marchés. La mondialisation de la finance permet maintenant à l’instabilité des marchés de se transmettre à au-delà des frontières, écrivent les chercheurs.

« Aussi, heureusement, les banques ont fait de la protection contre les cyberattaques une priorité puisque ces attaques peuvent avoir des conséquences dévastatrices. C’est partiellement dû à la dépendance importante des banques aux systèmes informatiques et aux données, mais aussi au fait que ces attaques menaceraient non seulement les opérations de la banque, mais aussi des données confidentielles de leurs clients», peut-on lire dans l’étude.

5- La prise de meilleure décision par l’identification des biais: les banques ne sont pas à l’abri des biais non-reconnus qui les pourraient les pousser à prendre de mauvaises décisions.

« Nous nous attendons à ce que les techniques d’identification des biais se développent et que leur application s’intensifie dans le futur, peut-on lire dans le rapport. Les banques peuvent utiliser trois techniques pour éviter les biais décisionnels: la mesure des données pour prendre des décisions basées sur des faits, des techniques de débat pour faire disparaître les biais des discussions et des mesures organisationnelles pour implanter de meilleures procédures de prise de décision dans l’entreprise.»

6- La nécessité d’importantes mesures de réduction des coûts: même si des différences régionales existent, la pression à la baisse sur les marges de profit des banques continuera à se faire sentir à travers le monde.

« Les banques doivent repenser leur fonctionnement afin de livrer plus de valeur à moins de coûts, peut-on lire dans le rapport. Nous croyons que la simplification, la standardisation et la digitalisation sont les seules avenues menant à des réductions de coûts importantes.»