Profil : représentant de courtier en épargne collective
Bloomberg

Le secteur des services financiers autonomes est réputé pour ses opportunités de carrière gratifiantes, offrant aussi la possibilité de gagner de bons revenus. Cependant, malgré ces avantages attrayants, le domaine éprouve des difficultés à attirer de nouvelles recrues bien que près de 17% (2019) des travailleurs québécois soient considérés travailleurs autonomes.

Une des raisons de ce phénomène pourrait résider dans le manque de tangibilité de cette profession, contradiction directe à la constante quête de sens de la jeune génération. En effet, les résultats des efforts fournis par les professionnels des services financiers ne se concrétisent souvent que plusieurs années plus tard, ce qui peut décourager les jeunes talents à s’engager dans cette belle industrie qu’est la nôtre.

La carrière des services financiers est intangible

Le premier obstacle auquel les aspirants professionnels des services financiers sont confrontés est l’intangibilité de leur carrière. Contrairement à certaines professions où les résultats sont immédiats, dans le domaine financier, les efforts déployés peuvent mettre du temps à se matérialiser. Selon une étude récente menée au Canada, bâtir une bonne clientèle prend en moyenne de 7 à 10 ans, procurant finalement des revenus confortables.

Un marathon plutôt qu’un sprint

Une autre raison pour laquelle la relève de l’industrie est limitée est la perception erronée qu’on les jeunes de la profession. On leur fait souvent croire qu’il est possible de générer d’importants revenus dès le départ alors qu’en pratique, si l’intérêt du client est toujours mis de l’avant, très rares sont les conseillers qui réussissent à tirer des revenus dignes de ce nom en début de carrière. Contrairement à d’autres professionnels, les services et produits que les conseillers en services financiers recommandent à leurs clients peuvent prendre des années avant qu’ils puissent en tirer des avantages financiers tangibles. Généralement, lors de la vente d’une assurance quelconque, le conseiller espère que le client ne se servira jamais du produit, du côté de l’investissement, la planification des projets financiers peut prendre des décennies avant de se réaliser.

De nombreux jeunes talents sont attirés par des carrières où la progression et la réussite sont rapides. Selon les données du Bureau canadien des statistiques du travail, seulement 32% des professionnels des services financiers restent dans le domaine pendant plus de 5 ans. Afin d’améliorer ces chiffres, il faudra que la relève soit avertie que le temps et les efforts investis en début de carrière exige une vision à long terme. Tout comme ce qu’ils recommanderont à leurs clients investisseurs, ils devront diminuer l’accent sur les résultats tangibles à court terme et garder le cap sur la réussite de leur projet à long terme.

L’attrait des gros revenus

Tel que mentionné précédemment, l’attente avant d’avoir des revenus intéressants peut être long pour certains. Cependant, une fois que les jeunes talents saisissent les subtilités de la carrière autonome, ils réalisent son potentiel de rémunération à long terme. Selon une enquête menée auprès des professionnels des services financiers au Canada, les revenus annuels médians des conseillers atteignent en moyenne 70 000 $ à 90 000 $, avec des possibilités de revenus beaucoup plus élevés en fonction de la performance. Cette compréhension de la possibilité de gains peut motiver les jeunes talents à persévérer malgré le manque de revenus à court terme. Comme toute PME, le conseiller autonome qui envisage une réussite à long terme se verra récompensé pour les énergies déployées dans le développement de ses affaires.

En conclusion, le manque de relève dans le domaine des services financiers peut être attribué en partie à l’intangibilité de la profession. C’est pour cette raison que le prochain défi de l’ARSF sera d’attirer la relève dans les services financiers autonomes. Nous croyons fermement que d’informer les étudiants à même les écoles pourrait offrir un vent de fraicheur à l’industrie et nous attaquerons ce chantier dès les prochains mois.

Les résultats des efforts fournis par les professionnels en services financiers peuvent mettre du temps à se matérialiser, ce qui peut décourager les jeunes talents à s’engager dans cette carrière. Cependant, avec une meilleure compréhension des perspectives de croissance et de revenu qu’elle offre, ils peuvent être motivés à persévérer et à construire une carrière durable.

Tel que mentionné par Éric Salobir, président de la Human Technology Foundation, lors du ProLab de la CSF, tenu en juin à Montréal, nous devrons apprendre à nous servir des intelligences artificielles à notre avantage. Voici donc les recommandations de Chat GPT pour remédier à la situation :

  1. Sensibilisation et éducation : Il est crucial de mieux informer les jeunes talents sur la réalité de la profession des services financiers dès le début de leur parcours éducatif. Les établissements d’enseignement, les associations professionnelles et les entreprises du secteur devraient collaborer pour promouvoir une meilleure compréhension de la carrière, en mettant en évidence les avantages à long terme et les possibilités de développement personnel et professionnel.
  2. Accompagnement et mentorat : Les jeunes talents ont besoin de mentors expérimentés pour les guider tout au long de leur parcours dans les services financiers. Les entreprises devraient mettre en place des programmes de mentorat structurés, où les nouveaux arrivants peuvent bénéficier de l’expérience et des conseils des professionnels chevronnés. Cela peut aider à atténuer le sentiment d’isolement et à renforcer leur engagement envers la profession.
  3. Récompenses à court terme : Bien que la profession des services financiers soit principalement axée sur les résultats à long terme, il est important d’introduire des récompenses et des reconnaissances à court terme pour les jeunes talents. Cela peut être sous la forme de bonus ou d’incitatifs pour les performances exceptionnelles, de possibilités de promotion plus rapides ou de projets spéciaux qui permettent de constater des résultats plus rapidement. Cela contribuera à maintenir leur motivation et à réduire le sentiment d’attente prolongée.
  4. Flexibilité et évolution de la profession : Les entreprises du secteur doivent s’adapter aux besoins et aux attentes des jeunes talents. Cela peut inclure des politiques de flexibilité au travail, des opportunités de développement de compétences transversales et une évolution de la profession pour refléter les nouvelles réalités et les aspirations des nouvelles générations.

En mettant en œuvre ces recommandations, le secteur des services financiers peut attirer et retenir davantage de jeunes talents, garantissant ainsi une relève solide et une croissance continue de la profession.