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Il s’agit également du premier régime enregistré à faire son apparition depuis le CELI, en 2009. Rappelons que le Régime d’accession à la propriété (RAP) est quant à lui un programme découlant du REER et non pas un régime enregistré en soi.

Notre rôle

Le rôle de conseiller et de planificateur financier est d’abord et avant tout un rôle de pédagogue et de guide. Partiriez-vous gravir le mont Everest avec comme unique guide quelqu’un ne connaissant pas sa montagne? Bien qu’il ne soit pas ici question de survie, le principe reste le même. Nous  devons constamment nous tenir à jour et ce, dans toutes les sphères de la planification financière. En fait, notre code de déontologie nous y oblige, heureusement d’ailleurs.

Dans cet ordre d’idées, nous devrons absolument maîtriser les rudiments du nouveau CELIAPP. Si vous n’êtes pas encore familier avec ce dernier, je vous invite à consulter ce contenu préparé par le ministère des Finances du Canada. Vous en conviendrez, il faudra systématiquement parler du nouveau CELIAPP à tous nos clients susceptibles de s’y qualifier. Préparez-vous chers confrères et consœurs, car l’année 2023 sera une très grosse année pour les professionnels de l’industrie financière.

Ouvrir un CELIAPP dès que possible

Comme l’a fait valoir Martin Dupras dans son article De nouvelles précisions sur le CELIAPP, il sera TRÈS important d’encourager tous clients admissibles à ouvrir un CELIAPP dès que possible et d’y cotiser ne serait-ce que le montant minimum exigé par l’institution financière. Ainsi, ils pourront reporter toutes cotisations inutilisées n’excédant pas le plafond annuel de 8000$. D’ailleurs, cette caractéristique s’apparente beaucoup au REEE.

Exemple : Juliette, une jeune étudiante de 18 ans, aimerait acheter sa première maison dans quelques années lorsqu’elle aura terminé ses études universitaires. Elle revient tout juste de voyage et n’a plus beaucoup d’argent. En supposant qu’elle pourrait tout de même épargner un maigre 500$, elle gagnerait beaucoup à le cotiser dans un CELIAPP dès 2023, car elle reportera 7500$ de droits inutilisés. Dès l’année suivante, elle pourrait donc y cotiser un maximum de 15 500$ au lieu de 8000$ si le compte était ouvert en 2024.

Qu’adviendra-t-il du RAP?

D’entrée de jeu, il est important de savoir qu’il ne sera pas possible de combiner le CELIAPP et le RAP lorsque viendra le temps pour quelqu’un d’acheter sa première propriété. Un choix devra donc être fait et évidemment, il devrait l’être au moment de la cotisation et non pas au moment du retrait. Lors des prochaines années, les futurs acheteurs, s’ils sont biens conseillés, se tourneront inévitablement vers le CELIAPP pour se constituer une mise de fonds. Ce dernier deviendra beaucoup plus avantageux que de cotiser dans ses REER pour éventuellement les RAPer. Mes collègues de l’Association de la relève des services financiers (ARSF) sont d’ailleurs tous du même avis. Alors, qu’adviendra-t-il du RAP?

Pour ma part, je pense qu’il risque de disparaître d’ici quelques années pour des raisons administratives. De plus, il serait logique de penser que les particuliers s’y désintéresseront au fil du temps. Le Régime d’accession à la propriété reste cependant attrayant à très court terme à cause de son plafond de 35 000$. Plusieurs contribuables ont déjà des REER, donc le 35 000$ est peut-être déjà acquis. Atteindre 35 000$ de mise de fonds en CELIAPP prendra au minimum quelques années. Bref, seul l’avenir nous confirmera ce qu’il adviendra du RAP.

Une fenêtre d’opportunités

Le but de cet article n’est pas de vanter les nombreux avantages du CELIAPP, mais plutôt de faire valoir l’importance du rôle du conseiller face à ce dernier. Vous conviendrez qu’il s’agira d’un incontournable pour quiconque désirera faire l’acquisition d’une première propriété et que nous y trouverons par le fait même de multiples occasions d’affaires auprès de clients actuels ou potentiels. À nous donc de saisir l’opportunité!

Félix Caron
Conseil d’administration de l’ARSF