Une loupe qui inspecte des graphiques
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Voici un aperçu de certaines des principales tendances qui domineront le secteur au cours de l’année à venir.

  1. La résistance est testée

Les placements spéculatifs prennent de plus en plus d’importance dans les portefeuilles des investisseurs, surtout pendant les périodes où le bêta atteint des sommets historiques. Les fonds spéculatifs ont, en moyenne, réduit de moitié les pertes subies par les stratégies traditionnelles pendant le pire de la récession du marché en 2020.

Ce sentiment a été largement exprimé au cours de nos conversations avec les sélectionneurs d’actifs. Ceux-ci ont renforcé leur intérêt pour les fonds de placement spéculatifs, en investissant sur les marchés publics et privés, le but étant de diversifier leur portefeuille en évitant les obligations à faible taux d’intérêt et les actions à forte valeur.

Une révision majeure de la répartition des portefeuilles pourrait permettre aux placements spéculatifs de jouer un rôle plus important dans les préférences des investisseurs, les fonds spéculatifs devenant plus importants. Nous sommes au milieu d’une évolution où les fonds spéculatifs qui innovent et sont flexibles deviendront des gestionnaires d’actifs qui réussissent et progressent.

  1. De nouveaux modèles émergents

L’augmentation considérable du travail à domicile a modifié la manière dont les entreprises ont mené leurs activités au cours de cette année. Les fonds spéculatifs se sont révélés très adaptables et résistants face à des perturbations majeures, plus que la plupart des autres types de fonds. Leurs opérations et leurs écosystèmes se sont non seulement poursuivis dans un cadre décentralisé sans précédent, mais ont également fonctionné presque sans interruption, avec peu ou pas d’interruption.

La pandémie a entraîné des changements importants dans le mode de fonctionnement des fonds spéculatifs. La fin de la pandémie étant désormais imminente, les modèles d’exploitation des entreprises sont réévalués, alors que les fonds spéculatifs examinent les processus de base, les structures de coûts et les environnements de travail hybrides, en vue de parvenir au maintien de cette efficacité dans le cadre de la nouvelle normalité.

  1. Révolution culturelle

La gestion du capital humain est devenue un aspect incroyablement important de l’industrie des fonds spéculatifs en 2020, alors que les entreprises ont été confrontées à des pertes d’emplois et à des conditions de travail difficiles. De nombreux fonds spéculatifs ont dû se pencher sur leurs processus d’embauche, mais aussi sur la manière dont ils s’occupent du personnel en poste. L’une des principales conclusions du document AIMA/KPMG Agile and Resilient est que les conséquences du travail à distance et ses effets sur le bien-être des employés ont fait de la culture et de la collaboration une priorité accrue.

Il sera essentiel de définir une stratégie claire alors que le secteur envisage l’avenir du lieu de travail dans les années à venir. En rapport avec la culture des entreprises, la fuite des talents est désormais le risque numéro un pour la croissance à long terme de celles-ci. La direction générale reconnaît que la perte d’employés clés ou l’incapacité à attirer des talents spécialisés peut avoir un impact négatif sur les performances futures de l’entreprise.

  1. Moteur de numérisation

L’apparition du télétravail et les phases de confinement ont accéléré la tendance à la numérisation, car l’importance des infrastructures technologiques n’a jamais été aussi évidente. Les sociétés de fonds spéculatifs investissent plus que jamais pour être à la hauteur de leurs objectifs. De nombreuses entreprises sont inquiètes des défis qu’elles auront à relever pour sécuriser leur périmètre informatique et assurer la résilience opérationnelle numérique de leurs employés qui travailleront à partir de divers endroits au cours des 12 prochains mois. L’accent est mis sur la nécessité de renforcer la cybersécurité, en particulier lorsque les entreprises continuent de travailler dans un environnement décentralisé ou passent à une structure de travail plus hybride.

Les entreprises sont également devenues beaucoup plus conscientes de l’importance des outils quantitatifs, et cherchent à comprendre comment les écosystèmes des actifs numériques et des crypto-monnaies pourraient évoluer et, éventuellement, bouleverser la pensée actuelle.

  1. Les facteurs ESG progressent

L’un des thèmes sous-jacents de 2020 est le développement des mouvements de justice sociale, qui ne feront que grandir au cours de l’année 2021. Les investisseurs mènent actuellement des discussions autour des questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) et de l’investissement responsable, et on s’attend à ce que les entreprises deviennent plus proactives dans ce domaine.

Le financement durable est là pour rester. Alors que le secteur travaille déjà avec acharnement pour proposer des stratégies durables aux investisseurs qui les recherchent, la réglementation ne doit pas faire obstacle à cette évolution. Nous travaillerons sans relâche pour garantir que des règles bien intentionnées ne finissent pas par entraver la capacité des gestionnaires à innover et à offrir des solutions aux investisseurs.

  1. Reprise du crédit privé

Les investisseurs se sont fortement concentrés sur la valeur du crédit privé, ce qui renforce les inquiétudes concernant la liquidité. Cependant, le crédit privé s’est avéré capable de combler un déficit de financement et l’AIMA s’attend à ce que cette facette du secteur des fonds spéculatifs soit aussi importante en 2021.

Les investisseurs ont également été confrontés à un double défi : une volatilité accrue dans leurs portefeuilles d’actions et une réduction des rendements fixes. Le crédit privé a fourni à ces investisseurs des actifs offrant une diversification, une couverture et une nouvelle source de revenus. En déployant de nouveaux capitaux et en protégeant la valeur de leurs portefeuilles existants, les gestionnaires de crédit privé ont également démontré que le secteur peut se maintenir en cas de ralentissement.

Les gestionnaires de crédit privés sont préoccupés par la création des transactions, les normes de documentation et les capacités de gestion des risques. Il est probable que ces craintes se traduisent par une dispersion des performances au sein du secteur. Les investisseurs institutionnels ont augmenté leur allocation aux marchés des stratégies de crédit privé depuis quelque temps. Cette dynamique devrait se poursuivre en 2021, les gestionnaires de crédit privés continuant à lever des capitaux et à fournir des financements indispensables aux entreprises qui en ont besoin.

  1. Les clients d’abord

Une évolution importante au cours de l’année 2020 a été la plus grande harmonisation des considérations des clients et des entreprises. Cette harmonisation a conduit à la création de nombreuses solutions sur mesure, ainsi qu’à un meilleur contrôle et à une plus grande transparence des structures de fonds.

De nouveaux partenariats voient également le jour, les accords de co-investissement devenant de plus en plus populaires sur les marchés publics et privés, tandis que les sociétés d’acquisition à vocation spécifique (SAVS) sont également de plus en plus utilisées par les fonds spéculatifs.

Cette évolution reflète une tendance croissante au sein du secteur des fonds spéculatifs, qui abandonne l’environnement axé sur les produits du passé pour se tourner vers un marché de plus en plus chargé de solutions d’investissement sur mesure et de services de conseil sur la valeur.

  1. Croissance de l’utilisation des fonds spéculatifs liquides

Ayant démontré leur valeur globale à travers la volatilité de 2020, le régime canadien des placements spéculatifs liquides continue de s’étendre. Lancé pour la première fois en janvier 2019, les membres des ACVM viennent de publier en janvier 2021 des exemptions temporaires pour permettre aux conseillers de l’ACFM de se conformer aux exigences de compétence pour pouvoir distribuer ces produits. Cette mesure continuera à créer de nouvelles possibilités de croissance pour les fonds communs de placement alternatifs et les FINB spéculatifs dans les portefeuilles de détail.

Au cours des deux premières années seulement de ce régime, plus de dix milliards de dollars ont été alloués à ces fonds canadiens. Les investisseurs particuliers devraient augmenter leur exposition aux fonds spéculatifs liquides dans la décennie à venir, car ils recherchent la diversification, la protection contre les risques de baisse et des rendements ajustés en fonction des risques.

Par Jack Inglis, Directeur général, AIMA.