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Avec le nombre de participants le plus élevé à ce jour, soit 330, dont plus de 45 conférenciers experts, des délégués du Canada, des États-Unis, de l’Europe, du Royaume-Uni, du Moyen-Orient et de l’Asie-Pacifique, l’événement a permis de partagé des points de vue de niveau mondial sur les tendances actuelles des fonds de couverture, du crédit privé, des placements privés, de l’investissement responsable, de la diversité et de l’inclusion, des innovations technologiques et des stratégies de leadership des PDG.

L’événement principal a débuté le jeudi 17 octobre avec un entretien impliquant Eileen Murray (codirectrice générale, de Bridgewater Associates) et Jonathan Hausman (responsable des relations stratégiques mondiales du Régime de retraite du corps enseignant de l’Ontario). Ils ont discuté de l’importance d’adopter une transparence dans la culture organisationnelle afin de produire de meilleurs résultats d’exploitation et implication du personnel, tout en veillant à ce que l’inclusivité joue un rôle primordial dans une stratégie prenant en compte la diversité.

L’invitée d’honneur, Michele Romanow, « Dragon » de l’émission de téléréalité canadienne « Dragons’ Den » (Dans l’œil du dragon) et cofondatrice et présidente de Clearbanc a inspiré l’auditoire en évoquant son parcours d’entrepreneure marqué par la résilience et la capacité à rebondir rapidement après l’échec.

Le discours de clôture, prononcé le mercredi 18 octobre par Bertrand Millot, directeur général des investissements de la Caisse de dépôt et placement du Québec, a souligné l’interdépendance de la réputation des investisseurs et des gestionnaires externes avec la responsabilité accrue des investisseurs quant aux mesures à prendre en matière d’ESG (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance) et de changement climatique, liant la prise en compte de ces facteurs directement à la rémunération des employés.

Parmi les faits saillants notables de l’ACIF 2019, mentionnons les suivants :

Fonds de couverture : les fonds de couverture continuent de jouer un rôle important dans l’obtention de rendements protégés du risque, en fournissant une protection en cas de baisse aux investisseurs institutionnels. De façon croissante, les investisseurs préfèrent recourir à des services directs, ce qui aboutit à un arrangement plus personnalisé ainsi qu’à une plus grande fréquence des co-investissements et d’autres services de conseil en valeurs.

L’investissement, l’exploitation et la distribution sont les trois pièces du casse-tête des fonds de couverture, et il est important que le gestionnaire sache en quoi il excelle tout en externalisant le reste. L’importance d’une évaluation indépendante, de la compréhension des risques et de l’existence d’un plan de sortie ont également été discutées.

Perspectives de crédit alternatives : reconnaissant que nous sommes en retard dans le cycle du crédit, les intervenants ont examiné la meilleure façon pour le secteur du crédit alternatif de se positionner face à une récession et de se réserver de la « poudre sèche » à allouer pour pallier le dysfonctionnement du marché.

Les faibles taux de défaillance, les définitions de l’effet de levier tendues, les clauses restrictives faibles et la baisse des rendements reflètent tous la conjoncture actuelle, alors que le rythme des prêts consentis au Canada par les banques et les gestionnaires de crédit privés ne cesse de s’accélérer. L’importance d’avoir un plan de sauvetage et de suivre les liquidités et autres indicateurs avancés a été soulignée.

Sous le bouclier du crédit alternatif : une analyse structurelle plus approfondie aborde séparément les comptes gérés, les produits personnalisés, les négociations juridiques, les communication de données, la souscription, les liquidités et plus encore. L’importance d’investir dans des entreprises défensives et résilientes et la préférence accordée aux prêts privilégiés garantis de premier rang étaient claires.

L’essor des machines : chaîne de blocs, données alternatives, intelligence artificielle et avenir d’Alpha : il n’est plus question de science-fiction, l’ascension des machines, de la technologie, est déjà une réalité et les gestionnaires qui ne sont pas prêts à s’engager maintenant dans les méga-données/données alternatives et l’intelligence artificielle seront laissés pour compte.

Capital-investissement : les évaluations, l’effet de levier et les gains d’efficacité opérationnelle ont été à l’ordre du jour, tout comme les tendances croissantes du coparrainage et du co-investissement dans le cadre d’opérations plus nombreuses et plus importantes. Les seconds marchés peuvent s’avérer efficaces et les panélistes ont souligné l’importance de protéger les investissements en alignant les intérêts, et non de courir après les « bêta ».

Table ronde des chefs de la direction – Concevoir la société de gestion d’actifs alternatifs de l’avenir : l’actionnariat salarié, la culture d’équipe et la communication interne fréquente et transparente ont été soulignés comme des éléments clés sur lesquels les dirigeants d’entreprise doivent se concentrer.

Le recrutement de nouveaux employés animés par la curiosité et la créativité, dotés d’esprit passionné, capables de comprendre les relations interconnectées d’aujourd’hui, est encouragé afin de  bâtir une entreprise flexible et innovatrice qui pourra prendre de l’expansion à l’avenir. Encourager les « pertes et profits » pour l’entreprise et passer de la parole aux actes en écoutant et en comprenant les clients, tout en encourageant le débat et les contributions des employés. Au nombre des vents contraires, les PDG ont cité la consolidation du secteur et la baisse prolongée des taux, incluant une inquiétude face à d’éventuels taux négatifs.

Tendances des lignes de front et de l’exploitation des connaissances du programme de recherche mondial de l’AIMA : la construction d’un portefeuille demeure un défi à relever et les investisseurs institutionnels ont tendance à le répartir entre 12 à 30 gestionnaires. Les comptes gérés séparément sont utiles et ne devraient pas être considérés comme une forme coûteuse de transparence, pas plus que les frais de gestion ne devraient contribuer aux revenus des entreprises.

L’alignement des intérêts du gestionnaire et des investisseurs s’avère crucial à mesure que leurs relations se rapprochent. L’intelligence artificielle, les données alternatives et la science des données se démocratisent et les entreprises de tous les secteurs devraient s’y mettre. Le risque, le rendement et le coût doivent tous être pris en compte lors de l’investissement.

L’essor de l’investissement responsable : à la lumière des réorientations importantes tenant compte des questions climatiques ainsi que de la diversité et de l’inclusion, les facteurs non financiers traditionnels sont en train de devenir une véritable force financière.

Les attitudes changent rapidement et les investisseurs envisagent fondamentalement de façonner l’avenir par le biais de leurs investissements. Les ESG peuvent contribuer à l’amélioration des résultats financiers et, bien que l’examen pratique et la collaboration avec les organismes de réglementation soient importants, l’utilisation de l’intelligence émotionnelle et la mise en œuvre de la diversité et de l’inclusion au niveau du gestionnaire et de la stratégie sont primordiales.

Table ronde des investisseurs – Vision 2020 : les investisseurs ont cité l’incertitude liée au vieillissement de la population et au déplacement politique progressif de la gauche vers la droite à mesure que les gens prennent de l’âge et paient leurs impôts.

L’environnement est une priorité qui est là pour rester, au même titre que l’importance de la diversité et de l’inclusion. Il est important de comprendre l’impact macroéconomique lorsque l’on envisage la construction d’un portefeuille et d’utiliser les idées les plus convaincantes à la lumière des données et des prix en constante évolution, d’autant plus qu’il est difficile de choisir le bon moment.

Les pièges comportementaux peuvent nuire aux investissements à long terme. Les CTA (conseiller en négoce de matières premières) ont été très diversifiés et les marchés émergents demeurent un domaine d’intérêt. Les faibles taux d’intérêt et les obligations sont un bon exemple d’examen rétrospectif à l’horizon 2020.