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Wealthsimple lance un fonds de crédit privé destiné aux investisseurs individuels, mais dont l’admissibilité est assortie de diverses restrictions.

La plateforme de conseil et de négociation en ligne lance Wealthsimple Private Credit en collaboration avec le gestionnaire multi-stratégies d’actifs alternatifs Sagard. Sagard a été créée en 2002 par Power Corporation du Canada, qui détient également une participation importante dans Wealthsimple.

Le nouveau fonds de crédit privé vise un rendement annualisé de 9% assorti de paiements mensuels. La société la positionne comme une opportunité pour les investisseurs particuliers d’accéder à une classe d’actifs généralement réservée aux investisseurs institutionnels. Wealthsimple a lancé un fonds de capital de risque l’an dernier.

Le fonds de crédit privé prêtera à des entreprises sélectionnées par l’équipe de crédit privé de Sagard, dirigée par Adam Vigna, qui a été pour près d’une décennie directeur général et chef mondial du groupe des investissements dans les titres de créance (PCI) à l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada (« OIRPC »).

En plus des frais de conseil standard, le fonds de crédit privé applique des frais de conseil de 1,25%. Si le fonds obtient un rendement de 5 % ou plus, des frais de rendement de 15 % sont ajoutés.

L’intérêt des actifs en crédit privé et autres placements alternatifs a considérablement augmenté auprès les investisseurs qui recherchant un rendement en dehors des titres publics en raison de l’environnement de bas taux d’intérêts de la dernière décennie. Ces investissements s’accompagnent toutefois de risques supplémentaires, notamment l’illiquidité.

Wealthsimple a déclaré qu’elle prévoyait offrir aux investisseurs des retraits trimestriels à compter de six mois après le lancement du fonds. Cependant, les retraits sont limités à 5% du fonds et « le gestionnaire a le pouvoir discrétionnaire de suspendre les rachats », a déclaré la société.

Les fonds d’investissement privés imposent souvent des limites de rachat, une pratique communément appelée « gating ». L’année dernière, Blackstone Inc. a limité les retraits de son FPI privé phare d’une valeur 69 milliards de dollars américains, après que les demandes de rachat aient atteint les limites prédéfinies du fonds, et le prêteur hypothécaire privé Romspen a gelé les rachats en invoquant les conditions économiques et « les demandes inhabituellement élevées des investisseurs en matière de liquidités ».

Le fonds de crédit privé n’est offert aux clients de Wealthsimple que dans le cadre de ses portefeuilles gérés, et la société a instauré une série de restrictions d’entrée.

Seuls les clients ayant des dépôts d’au moins 100 000 $ auprès de Wealthsimple auront ainsi accès au fonds, et l’investissement minimal est fixé à 10 000 $. De plus, l’investissement dans le fonds ne peut dépasser 20% du portefeuille d’un client.

Les investisseurs intéressés doivent répondre à un court sondage sur la convenance au moyen de l’application Wealthsimple ou auprès d’un gestionnaire de portefeuille.

« Nous posons une série de questions pour nous assurer que l’investisseur a un horizon temporel, un objectif de placement, une tolérance au risque et un profil de liquidité qui conviennent au crédit privé », a déclaré Wealthsimple dans un courriel. « Nous travaillons ensuite avec les clients pour déterminer une répartition appropriée en fonction de l’ensemble de leur situation financière. »