Un homme d'affaire placé sur une montre dans laquelle est représenté la carte du monde avec un petit avion.
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Aujourd’hui, les marchés émergents représentent environ 12 % de l’indice MSCI All Country World. Pour les gestionnaires de fonds qui évaluent leur performance par rapport aux marchés mondiaux, il est important d’avoir une exposition à ce secteur géographique.

Lorsque j’ai commencé à gérer le portefeuille de clients il y a plus de 30 ans, le seul moyen d’accéder aux marchés émergents était les fonds communs de placement. À l’époque, la plupart des portefeuilles étaient fortement axés sur les marchés nationaux. Il était particulièrement difficile d’investir à l’extérieur du Canada dans un REER en raison de la limite de 20 % sur le contenu étranger.

Heureusement pour les investisseurs canadiens, ces règles ont été progressivement levées pour disparaître complètement à partir de 2005. Au même moment, les fonds négociés en Bourse (FNB) facilitaient la diversification géographique dans des secteurs comme les marchés émergents pour les gestionnaires de portefeuille. Non seulement les options de placement se sont multipliées, mais le coût des placements internationaux a diminué grâce à la structure à faible coût des FNB.

Aujourd’hui, l’indice MSCI Emerging Market représente 26 pays émergents, la Chine se taillant la part du lion avec 37,5 %. Les pays suivants dans l’indice sont Taïwan (14,6 %), la Corée du Sud (13,4 %), l’Inde (9,4 %) et le Brésil (4,6 %).

Pour classer un pays dans la catégorie des marchés développés ou émergents, MSCI prend en compte trois critères : le développement économique, la taille et les besoins en liquidités, et l’accessibilité du marché. Ces facteurs changent au fur et à mesure qu’un pays évolue. C’est pourquoi des révisions régulières sont nécessaires. Afin de limiter les perturbations potentielles du marché, MSCI ne reclassera un marché que si le changement est considéré comme irréversible.

Les fournisseurs d’indices utilisent des critères de classification différents, ce qui peut entraîner des différences d’exposition géographique notables entre les segments de marché. Un exemple important concerne la Corée du Sud, que S&P Dow Jones Indices et FTSE Russell classent comme un marché développé depuis 2001 et 2009, respectivement. MSCI continue de classer le pays comme un marché émergent.

La Corée du Sud est une nation avancée, mais vous ne pouvez acheter des wons sud-coréens qu’en Corée du Sud – ce qui conduit certains fournisseurs d’indices à considérer le marché comme émergent. Les devises des marchés développés s’échangent à l’échelle mondiale.

Certains gestionnaires de portefeuille ont fait face à cette divergence en réévaluant leur fournisseur d’indices et l’étalonnage de référence de leur portefeuille. Pour les FNB des marchés émergents, cela souligne l’importance de savoir comment le FNB est étalonné. Dans ce cas, si l’exposition à la Corée du Sud est importante, l’investisseur devra chercher un indice de référence approprié ou obtenir une exposition à la Corée du Sud dans un seul pays.

Les FNB comprennent maintenant de nombreuses options pour un seul pays dans le secteur des marchés émergents. Si un gestionnaire de portefeuille a une conviction particulière sur un seul pays, comme la Chine ou l’Inde, un indice dédié à un pays, comme le iShares MSCI China ETF ou le iShares MSCI India ETF, peut être utilisé parallèlement à un indice large des marchés émergents, comme le Vanguard FTSE Emerging Markets All Cap Index ETF, dont le ratio des frais de gestion (RFG) est de 0,24 %. De nombreux investisseurs qui sont optimistes à l’égard de la Chine ont opté pour une exposition concentrée à ce pays, sans nécessairement détenir d’autres positions sur les marchés émergents.

Les marchés émergents constituent une position dédiée dans la partie actions de tous mes portefeuilles, avec des degrés d’exposition variables en fonction du profil de risque du portefeuille. Mon portefeuille équilibré a une allocation d’environ 5 % à ces marchés, mon portefeuille de croissance en a une qui se situe entre 5 et 7 % et mon portefeuille de croissance dynamique en a une allant jusqu’à 10 %.

Ces marchés peuvent évoluer très rapidement et il est extrêmement difficile d’essayer de les synchroniser (market timing). Je préfère surpondérer ou sous-pondérer ma position, en fonction de mon niveau de conviction. Si la recherche est convaincante, j’ajouterai une position dédiée à un pays. Actuellement, je surpondère les positions sur les marchés émergents dans tous mes portefeuilles. Je pense que ces marchés sont prêts à bénéficier de la reprise mondiale post-pandémique et d’un dollar américain plus faible.

Les marchés émergents n’ont pas la transparence des marchés développés et les investisseurs éthiques peuvent être découragés par l’instabilité politique. Pour ces clients, j’apprécie le iShares ESG Aware MSCI Emerging Markets Index ETF, qui est étalonné par rapport à l’ensemble des marchés émergents et est optimisé pour obtenir un score de qualité environnementale, sociale et de gouvernance (ESG) plus élevé. Les sociétés sont sélectionnées et pondérées en fonction de leur capacité à gérer les questions ESG et en tenant compte des risques liés à l’ESG, avec quelques filtres qui permettent des exclusions.

Les marchés frontières, tels que la Bulgarie, la Croatie, le Kazakhstan, le Nigeria, le Sri Lanka et le Vietnam, se situent à un pas des marchés émergents. Ces pays ont tendance à avoir des marchés boursiers plus petits, moins accessibles et plus risqués que les marchés émergents. Les risques d’investissement dans ces régions ressemblent beaucoup à ceux associés aux marchés émergents il y a 20 ans : instabilité politique, faible liquidité, réglementation inadéquate, rapports financiers non conformes aux normes et fluctuations importantes des devises. (Source : Article, The difference between emerging and frontier markets par Mark P. Cussen.)

Je m’intéresse aux marchés frontières depuis plusieurs années. Bien que ces marchés m’intéressent, je ne suis pas encore assez à l’aise avec eux pour les inclure dans mes portefeuilles discrétionnaires.

Les occasions d’investissement « émergentes » continueront à évoluer, en partie grâce à l’utilisation de FNB comme façon de les envelopper qui les rendent possibles. Des vérifications diligences seront nécessaire à tout moment pour comprendre le risque et les avantages d’une diversification géographique accrue dans un portefeuille d’investissement.