escalier fait en pièces de bois, une main ajoute une marche
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L’an dernier, de nombreux émetteurs de fonds au Canada ont adopté, pour leurs fonds communs, la structure à deux catégories de parts, soit les unités de fonds négociés en Bourse (FNB) et les unités de fonds communs, constate Valeurs mobilières TD dans une note parue à la fin de l’année dernière.

Ainsi, en 2023, 30 % des nouveaux lancements de FNB étaient des séries de FNB de fonds communs de placement existants, selon une étude publiée fin 2023 par Valeurs mobilières TD.

« La série de FNB permet aux gestionnaires de fonds de tirer parti du succès des fonds communs de placement et des stratégies existantes et de bénéficier de la flexibilité d’une enveloppe FNB en lançant la même stratégie sous forme de FNB », lit-on dans celle-ci.

Par exemple, à la fin d’octobre dernier, iA Clarington a élargi sa gamme de fonds à gestion active avec trois autres séries de FNB pour un fonds qui couvre les actions mondiales, un fonds qui couvre les titres de sociétés et un autre les titres à revenu fixe canadiens, évoquait une récente note à des clients de Banque Nationale Marchés financiers.

« Dans un contexte de changements séculaires et d’un paysage de plus en plus complexe, les fonds iA Clarington offrent la discipline et la conviction de gestionnaires actifs expérimentés. Ce lancement porte à huit le nombre de FNB de iA Clarington, qui sont tous des séries de FNB de fonds communs de placement plus importants », indiquait BNMF dans sa note.

Au Canada, les émetteurs peuvent déposer les parts de FNB et de fonds communs dans le même prospectus et les lancer ensemble, ce qui en facilite le lancement selon Valeurs mobilières TD (VMTD). « De plus en plus, nous constatons que les sociétés de fonds communs de placement traditionnelles s’intéressent au marché des FNB en ajoutant des parts de FNB aux stratégies existantes qui ont été couronnées de succès », précise ainsi la firme.

Valeurs mobilières TD évoque quelques avantages pour les émetteurs de lancer des séries de FNB de fonds communs existant, plutôt que de lancer des FNB « autonomes » :

  • des actifs plus importants : par rapport à la création d’un FNB autonome, l’ajout de parts de FNB à un fonds existant permet aux gestionnaires de fonds d’effectuer des transactions de plus grande taille, ce qui peut conduire à une meilleure tarification et à des coûts de transaction plus faibles;
  • un historique : si le fonds commun de placement a été lancé avant les parts de FNB, les investisseurs peuvent disposer de l’historique des performances pour prendre des décisions d’investissement éclairées;

Lire aussi : Forces et faiblesse des séries FNB de fonds communs

  • une base d’investisseurs plus large : malgré le regroupement de l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM) et de l’Association canadienne des courtiers de fonds mutuels (ACFM) et la création de l’Organisme canadien de réglementation des investissements (OCRI), de nombreux investisseurs canadiens, sous les anciens canaux de l’ACFM, n’ont pas facilement accès aux FNB et le fait d’avoir à la fois des parts de fonds communs et des séries de FNB permet aux émetteurs de fonds d’accéder aux investisseurs des anciens canaux de distribution de l’ACFM et de l’OCRCVM;
  • un meilleur accès : « l’accès à cette base d’investisseurs serait plus limité si l’émetteur du fonds passait d’un fonds commun à un FNB autonome », écrit VMTD;
  • une réduction des coûts fixes : l’ajout de séries FNB à un fonds commun de placement existant peut réduire certains coûts fixes, tels que les frais de vérification, de comptabilité et d’enregistrement réglementaire.

Compromis importants

 

Cependant, les parts de FNB comprennent des coûts implicites plus élevés que les parts de FNB autonomes. Un des avantages de ces derniers est qu’ils permettent d’externaliser complètement les coûts de transaction. Ainsi, lorsqu’il y a une transaction entre un acheteur et un vendeur de FNB, seuls ces derniers paient les frais de cette transaction. Ces frais sont notamment intégrés à l’écart entre le cours acheteur et le cours vendeur du FNB. Dans un FNB autonome, ces coûts ne sont pas transférés indirectement à l’ensemble des détenteurs d’un fonds, alors que c’est le cas pour les détenteurs de séries de FNB ou de parts de fonds communs.

« Un FNB ne pouvant pas externaliser tous les coûts d’exécution en raison du partage des actifs avec une structure de fonds différente prive les investisseurs de l’un des principaux avantages des FNB », illustre VMTD.

Cette mutualisation expose les investisseurs au risque d’importants mouvements d’entrée et de sortie, ce qui peut réduire le rendement de la série FNB, indiquait Placements Mackenzie dans une analyse des avantages et inconvénients de ces séries. Cela peut également entraîner des conséquences fiscales pour tous les détenteurs de parts.

Par ailleurs, certaines séries de FNB peuvent ne pas offrir une transparence quotidienne de leurs actifs gérés, contrairement à de nombreux FNB autonomes. Ceci peut engendrer un coût indirect lorsque les marchés sont très volatils et où le prix du FNB peut être sujet à un écart cours acheteur-cours vendeur important.