un homme d'affaire qui tient un stylo et regarde des tableaux de valeurs sur son bureau
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Lancées pour la première fois au Canada par Purpose Investments en 2013, les séries de fonds négociés en Bourse (FNB) de fonds communs de placements (FCP) existants ont connu un développement significatif dans la dernière décennie.

« Quatorze autres émetteurs ont lancé des séries de parts de FNB (de fonds communs) plutôt que des FNB autonomes. Il y a maintenant 208 inscriptions de FNB qui sont des catégories de parts de fonds communs de placement », lit-on dans une note envoyée à des clients de Banque Nationale Marchés financiers (BNMF). Sur les quelque 1300 FNB inscrits au Canada, il s’agit donc d’une part significative.

Cette situation tranche avec celle des États-Unis où ce type de série a été l’apanage exclusif de Vanguard en raison d’un brevet qui expirera le 16 mai 2023. Au sud de la frontière, les manufacturiers ont davantage opté pour la conversion de fonds communs en FNB, une tendance qui s’est accélérée depuis 2021, mais qui n’a pas été imitée au Canada.

Quoi qu’il en soit, BNMF a récemment cité un texte de Placements Mackenzie, écrit par Prerna Mathews, vice-présidente, produits et stratégies portant sur les FNB, afin de comprendre les différentes nuances entre un FNB autonome et une série FNB d’un FCP existant. En voici un résumé.

Une série de FNB est simplement une version d’une fiducie de fonds communs de placement existante ou nouvelle, comme la série A ou la série F. Les séries de FNB facturent généralement les mêmes frais qu’un fonds communs de placement de série F et offrent une exposition identique aux autres séries qui font partie du même FCP.

« Il est important pour les conseillers et les investisseurs de connaître les différences entre les FNB autonomes et les séries de FNB, car la structure du produit peut avoir une incidence sur son rendement. Le défi auquel les investisseurs sont confrontés sans le savoir est qu’il n’y a parfois aucun moyen facile de savoir si un FNB est une fiducie autonome ou une série faisant partie d’un fonds commun de placement », écrit Prerna Mathews.

Elle présente ainsi les pour et les contre de la série FNB d’un fonds commun.

Avantages des séries FNB

Ces séries peuvent bénéficier d’économies d’échelle, en raison de la gestion d’actifs de plusieurs séries dans un seul fonds. Ainsi, on peut s’attendre à « une réduction de certains coûts fixes par rapport au maintien d’un fonds commun de placement et d’un FNB distincts ». De plus, on peut anticiper une réduction possible des coûts de transaction lors des opérations, car le gestionnaire de portefeuille dispose d’un plus grand bassin d’actifs à négocier, souligne l’auteure de Placements Mackenzie.

Ces coûts potentiellement plus faibles peuvent bénéficier particulièrement aux plus petits gestionnaires d’actifs qui ne sont pas en mesure de négocier de grands blocs de titres et de les allouer à tous leurs fonds et FNB respectivement. « Dans de telles situations, les petits gestionnaires d’actifs peuvent bénéficier de la présence de plusieurs séries dans un même fonds, afin de leur permettre de gérer efficacement les transactions », lit-on dans le texte.

Inconvénients d’une série FNB par rapport à un FNB distinct

Dans une série FNB, les coûts d’achat des titres sous-jacents sont mutualisés, c’est-à-dire que ces coûts sont partagés par tous les investisseurs de toutes les séries. Par exemple, si un investisseur achète 50 000 $ d’une série de FNB, le coût d’achat des nouveaux titres est partagé par tous les investisseurs des séries. « Cette mutualisation expose les investisseurs au risque d’importants mouvements d’entrée et de sortie, ce qui peut réduire le rendement de la série. Cela peut également avoir un impact sur les gains en capital et entraîner des conséquences fiscales pour tous les détenteurs de parts », lit-on dans le texte de Placements Mackenzie.

Les séries FNB sont également sujets à des frais supplémentaires d’écart cours acheteur-vendeur. D’abord, notons que les FNB autonomes sont également soumis à ce type de coûts, lorsqu’un investisseur achète ou vend des parts de FNB. Les séries de FNB sont soumises aux mêmes coûts d’écart observables, plus les écarts sur les titres sous-jacents qui se produisent lorsque les gestionnaires de produits achètent ou vendent des titres au sein de la fiducie du fonds. Cela entraîne une réduction du rendement des séries FNB, précise Prerna Mathews.

En outre, le rendement d’une série de FNB sera différent de celui des autres séries de FCP parce que le rendement total d’un investisseur sera affecté par les frais de transaction des FNB.

De plus, les frais de transaction varient entre les FCP et les FNB, ce qui peut entraîner une variation des séries de FNB. Les FNB peuvent exiger des frais de courtage et de commission, tandis que les fonds communs de placement exigent des frais administratifs. « Les séries de FNB ont les mêmes frais de courtage et de commission, mais peuvent également être affectées par les frais administratifs des fonds communs de placement sous-jacents », souligne Prerna Mathews.

Par ailleurs, certaines séries de FNB peuvent ne pas offrir une transparence quotidienne de leurs actifs gérés, contrairement aux FNB autonomes. « Cela peut avoir un impact important sur les marchés très volatils, où le prix du marché du FNB peut être considérablement affecté par les changements d’exposition du fonds et les changements de leurs valeurs », souligne l’auteure du texte.

C’est la raison pour laquelle Prerna Mathews recommande de vérifier si le mot « série » apparaît dans le nom du FNB ou de consulter le prospectus du FNB, qui se trouve sur le site Web du fournisseur du FNB ou sur sedar.com.