Un homme d'affaire tenant la Terre entre ses mains.
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Selon le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF), un nombre important de grandes banques et d’assureurs canadiens ne sont pas en mesure de respecter les échéances réglementaires en matière de gestion des risques climatiques.

Les orientations relatives à la gestion des risques climatiques publiées par le BSIF l’année dernière fixent les dates limites de mise en œuvre des différents éléments à octobre 2024, 2025 et 2026.

Le régulateur financier fédéral a publié un rapport détaillant les résultats d’une enquête menée auprès des institutions financières afin d’évaluer leur état de préparation à ces échéances, et a constaté que la plupart des entreprises ont « commencé, ou ont planifié des travaux, pour gérer leurs risques liés au climat ».

Cependant, certaines institutions financières « n’en sont qu’aux premières étapes de l’examen des risques liés au climat et de la façon dont elles les gèreront, et des travaux supplémentaires sont nécessaires pour accélérer les progrès à temps pour les dates de mise en œuvre des lignes directrices ».

En particulier, le BSIF a constaté que, si les entreprises financières progressent dans l’intégration des considérations climatiques dans leurs processus de gouvernance, elles n’ont pas fait autant de progrès lorsqu’il s’agit de quantifier l’impact des risques liés au climat.

« Les risques liés au climat sont des risques prospectifs, pour lesquels les données empiriques et les approches et outils traditionnels de gestion des risques peuvent ne pas être suffisants pour les identifier et les prendre en compte. Cela pourrait, à son tour, conduire à une prise en compte inadéquate des risques et de la réponse aux risques », rappelle le rapport.

L’autorité de régulation a notamment constaté que le secteur devait encore améliorer son évaluation de l’impact des risques climatiques sur ses autres risques financiers et non financiers.

Par exemple, environ la moitié des répondants à l’enquête ont évalué moins de 20 % de leurs divers portefeuilles pour les risques liés au climat. « Cela indique que les entreprises doivent accélérer leurs évaluations dans toutes les catégories de risques clés », souligne le rapport.

Le rapport montre également que les institutions financières n’intègrent pas encore les considérations climatiques dans leurs évaluations de l’adéquation des fonds propres et des liquidités, et que la plupart d’entre elles n’ont pas encore commencé à élaborer des plans de transition climatique.

Selon le régulateur, plus de 40 % des entreprises financières ont commencé ou prévoient d’utiliser l’analyse de scénarios pour évaluer les risques liés au climat, « avec des progrès légèrement plus importants pour les risques physiques que pour les risques de transition ».

Le BSIF a également constaté qu’entre 75 % et 85 % des répondants ont déclaré qu’ils utilisaient un calendrier de cinq ans pour évaluer les risques liés au climat, et que moins d’entreprises prévoyaient une période de plus de cinq ans.

« Les assureurs-vie sont plus nombreux que les banques et les assureurs multirisques à examiner les risques liés au climat dans une perspective à plus long terme. Toutefois, cette situation est prévisible compte tenu de la nature des actifs et des passifs des assureurs-vie. »

Bien que l’évaluation des risques climatiques n’en soit qu’à ses débuts, la plupart des entreprises se disent prêtes à répondre aux exigences en matière d’information financière liée au climat, selon le rapport.

Entre-temps, le BSIF a lancé plusieurs initiatives visant à aider les entreprises financières à améliorer leur capacité à évaluer les risques climatiques, y compris son prochain exercice normalisé de scénarios climatiques.

En outre, le régulateur compte s’entretenir avec le secteur dans le courant de l’année sur les résultats de son enquête sur l’état de préparation, tout en surveillant l’évolution des pratiques et des normes afin d’évaluer le besoin d’orientations supplémentaires.