Continu indien vu de l'espace.
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« À travers l’éventail des marchés émergents, je perçois l’Inde très favorablement », confie Christine Tran, vice-présidente adjointe et gestionnaire de portefeuille chez Placements Mondiaux Sun Life. « C’est un marché très intéressant pour les investissements à long terme. La population y est extrêmement jeune, et le PIB, encore très faible par habitant. Le potentiel de croissance est important », souligne-t-elle.

« Si je devais choisir entre le Brésil, l’Argentine et l’Inde, mon choix se porterait sur l’Inde, affirme Francis Sabourin, directeur gestion de patrimoine et de portefeuille chez Richardson GMP. On ne parle pas beaucoup de ce pays, mais on devrait certainement en parler plus. Dans un horizon de cinq à dix ans, c’est une nation qui va se tailler une place de choix sur l’échiquier mondial. » Selon lui, une stratégie de diversification qui engloberait ce pays et la Chine pourrait s’avérer excellente pour un investisseur patient.

Les risques inhérents

Des avis enthousiastes et des occasions intéressantes, certes, mais qui doivent être pondérées par les risques et les écueils indiens. D’abord, ce pays est extrêmement dépendant des importations de pétrole, et donc, des cours de l’or noir. La bureaucratie y est lourde, et les banques publiques, criblées « de mauvaises créances », explique Francis Sabourin. En outre, comme il s’agit d’un marché en émergence, le risque de volatilité plane constamment.

Toutefois, s’il y a « beaucoup de bruit » en ce qui a trait aux marchés émergents, les vents contraires qui ont pu frapper l’Inde en 2018 : comme la vigueur du dollar américain et les hausses de taux par la Réserve fédérale, devraient s’amenuiser cette année, croit Christine Tan. « C’est un marché qui mise beaucoup sur les importations. C’est d’ailleurs là l’un des atouts de ce pays : la croissance interne est appelée à être décuplée, comme les investissements dans les infrastructures. »

Encore peu de produits

Quelques rares produits sont offerts afin d’accéder au marché indien. Par exemple, « Sun Life détient un fonds qui est axé sur l’Inde, avec une gestion assez active, estime Francis Sabourin. Fairfax détient également un fonds et la BMO aussi. Dans ce cas, je trouve qu’il y a un petit penchant techno, dit-il. Ça dépend vraiment de ce que l’on recherche. »

Quant aux secteurs à privilégier, Christine Tan, de la Sun Life, mise sur les produits de consommation, comme l’automobile, que très peu de ménages possèdent encore, ainsi que sur les banques privées. « Difficile de trouver un marché, qui, comme l’Inde, présente un aussi grand potentiel de croissance », conclut la vice-présidente adjointe et gestionnaire de portefeuille.