Une tirelire devant une calculatrice.
Nithirut14 / iStock

Nombre de contribuables se questionnent encore sur l’utilité du Régime enregistré d’épargne retraite (REER). Les questions se bousculent dans leur tête. Ne devrait-on pas plutôt lui préférer le CELI ? À quoi sert un REER, sachant que lorsque l’on en retire ses fonds il faut payer de l’impôt?

 Alors que son utilité est parfois contestée, ces dernières années, plusieurs mythes se sont répandus dans la population. Jamie Golombek, directeur gestionnaire, Planification fiscale et successorale, Banque CIBC a donc décidé de s’attaquer à six de ces mythes dans une vidéo publiée sur le site de l’institution.

Inutile d’investir dans un REER

Il s’agit sûrement du mythe le plus répandu. L’idée soutenant ce mythe est que finalement le REER ne sert à rien puisque certes, il permet un temps d’éviter de l’impôt, mais cet avantage part en fumée lorsque vient le temps de retirer son épargne.

Ainsi la déduction offerte sur le moment est perdue quelque temps plus tard. Mais « concrètement, si l’on examine les chiffres sous-jacents, on se rend compte qu’en réalité le taux de rendement sur les cotisations après impôt est en définitive libre d’impôt », affirme Jamie Golombek.

De plus, si l’on écarte le REER, que reste-t-il? Du côté des comptes enregistrés, il y a éventuellement le CELI qui est effectivement une solution intéressante, selon la situation de chaque personne. Toutefois, comparé à un compte non enregistré, le REER offre de nombreux avantages. Certes, il faut payer l’impôt sur les gains en capital, l’impôt sur le revenu d’intérêts et l’impôt sur les dividendes, mais dans un REER on investit des fonds avant impôt, donc une plus grosse somme d’argent que dans un compte non enregistré.

« Nous avons prouvé mathématiquement dans notre rapport que vous obtiendrez toujours un meilleur rendement avec un REER ou un CELI qu’avec des placements non enregistrés », ajoute Jamie Golombek.

Le CELI meilleur que le REER

 Certes le CELI peut s’avérer être la meilleure solution, selon les cas. C’est ainsi le cas pour les gens dans la fourchette d’imposition la plus basse.

« Je recommanderais alors d’épargner seulement dans un CELI, car il est certain que le taux d’imposition sera plus élevé à la retraite », précise l’expert de la CIBC.

Toutefois, la plupart des Canadiens passeront dans une tranche d’imposition inférieure à leur retraite. C’est dans ce cas-là que le REER s’avère être un choix logique.

Les dettes avant l’épargne

Une autre idée répandue est qu’il est préférable de rembourser son hypothèque plutôt que de mettre les fonds excédentaires dans un REER.

Toutefois, étant donné les taux d’intérêt actuels cela n’est pas vrai. Il n’est pas forcément plus avantageux de rembourser une dette à un taux peu élevé que de mettre de l’argent de côté dans un REER. Au contraire.

Effectivement, le taux de rendement à long terme d’un portefeuille équilibré dans un REER rapporte davantage que le remboursement d’une telle dette hypothécaire.

Manque de fonds

 Nombre de personnes estiment ne pas avoir assez d’argent à la fin de l’année pour investir dans leur REER.

Jamie Golombek propose de régler ce problème en établissant un plan de cotisations automatiques. Pourquoi l’investisseur ne cotise-t-il pas un peu pour sa retraite à chacune de ses paies ? Ces montants peuvent être petits comme une centaine de dollars par mois, mais à la longue cela permettra d’économiser une belle somme dans son REER.

Pas besoin de REER

Pourquoi se constituer un REER alors que l’on bénéficiera d’autres sources de revenus à la retraite? Après tout, il y a déjà le Régime de pensions du Canada et la Sécurité de la vieillesse. Effectivement, c’est vrai, mais en faisant des projections on se rend rapidement compte que cela ne sera pas suffisant pour la retraite.

Pour atteindre ses objectifs, il faut souvent compléter ces montants avec un REER. Pour déterminer le montant à épargner dans ce dernier, il est important d’établir un plan financier.

Trop investir dans le REER, gonfle la facture d’impôt au décès

Effectivement, au décès, le plein montant du REER devient imposable. Toutefois, en tenant compte du report d’impôt et du fait qu’aucun impôt n’a été payé sur le revenu déposé, le calcul montre que le REER est toujours la meilleure solution.

« Pour la majorité des Canadiens, le REER demeure la meilleure façon d’épargner pour la retraite », conclut Jamie Golombek.