Alors que l’économie continue de se remettre des perturbations liées au commerce, la croissance du PIB du Canada devrait progressivement gagner en dynamisme au cours des prochaines années, selon les plus récentes prévisions de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Dans un rapport publiant ses nouvelles projections, l’organisation basée à Paris indique qu’elle s’attend à un renforcement de la croissance en 2026 et 2027, alors que le pays poursuit sa reprise du ralentissement causé cette année par l’augmentation des tarifs douaniers américains. La croissance est ainsi prévue à 1,3 % l’an prochain, puis 1,7 % l’année suivante.
« Un rebond du commerce devrait soutenir une reprise graduelle de l’investissement des entreprises, tandis que la consommation des ménages se redresse à mesure que l’incertitude s’estompe », résume l’OCDE.
De plus, l’investissement résidentiel « devrait prendre de l’ampleur en 2026, soutenu par les mesures de soutien au logement et la baisse des taux d’intérêt », note le rapport.
L’organisme prévoit également une amélioration graduelle du marché du travail en 2026 et 2027.
Bien que l’inflation globale devrait connaître une « hausse temporaire » en 2026, « l’inflation fondamentale devrait continuer de se modérer, reflétant un ralentissement de la croissance des salaires et un écart de production qui se creuse », ajoute l’OCDE, précisant que l’inflation globale devrait rester proche de la cible de 2 % de la Banque du Canada au cours des prochaines années.
À la suite de nouvelles baisses de taux d’intérêt en septembre et octobre, la politique monétaire devrait demeurer inchangée, estime l’OCDE.
« Le mécanisme de transmission des taux directeurs plus bas vers les taux de prêt bancaire est en cours, et ses effets sur l’économie réelle devraient devenir plus visibles en 2026, à mesure que l’incertitude diminue », souligne-t-elle.
Parallèlement, la politique budgétaire est devenue plus accommodante, avec du soutien ciblé aux secteurs durement touchés par la hausse des tarifs douaniers, ainsi que des réductions d’impôts plus larges et une augmentation des dépenses en défense et en infrastructures.
L’OCDE estime que les risques entourant ses prévisions sont « globalement équilibrés ».
Une résurgence de l’incertitude commerciale pourrait retarder la reprise, notamment si elle se répercute sur les marchés du travail et affaiblit le revenu des ménages et la demande intérieure. Toutefois, des risques positifs existent également : « la consommation des ménages et l’investissement résidentiel pourraient dépasser les attentes, particulièrement si les ménages puisent davantage dans leur épargne accumulée ».
Quoi qu’il en soit, les politiques publiques devraient se concentrer sur la relance de la croissance de la productivité, souligne le rapport.
« Cela implique de promouvoir l’investissement dans des actifs productifs, notamment les technologies numériques, et de renforcer l’innovation », écrit l’OCDE, ajoutant que les efforts pour lever les barrières au commerce interprovincial et améliorer la mobilité de la main-d’œuvre doivent se poursuivre.
« Les incitatifs fiscaux à la R-D pourraient être simplifiés […] et complétés par un soutien direct accru », conclut-elle. « L’augmentation de l’offre de logements, en particulier de logements locatifs abordables, demeure également une priorité. »