Un homme d'affaire jouant avec une courbe de taux en hausse comme avec une marionnette.
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En raison de l’immense dette publique, l’austérité budgétaire pourrait devenir une nécessité dès le milieu de la décennie, et ce même si l’économie canadienne retrouve lentement ses marques, avance le Financial Post. Une telle mesure risque fort de nuire à la croissance future du PIB.

Dans ses dernières perspectives, le Conference Board of Canada prévoyait une croissance du PIB de 5,8 % en 2021 et de 4 % l’année suivante. Peu après le Groupe Banque TD et la Banque Royale du Canada revoyaient à la hausse ces prévisions et évaluaient la croissance du PIB à respectivement 6 % et 6,3 %.

La plupart des économistes ont revu leurs projections de croissance à la hausse en partie parce que les vaccinations de masse sont maintenant à l’horizon.

Toutefois, si la situation semble pointer vers une hausse du PIB, le poids de la dette publique rend le futur moins prometteur.

« Notre économie a perdu environ 5,4 % de son PIB, de sa génération de revenus, en 2020, a déclaré Pedro Antunes, économiste en chef au Conference Board, dans une interview au Financial Post. Et nous avons injecté des aides et d’autres mesures… d’une valeur d’environ 15 % du PIB. Donc, nous avons emprunté cette somme pour la remettre entre les mains des ménages et des consommateurs. »

Cet expert juge que pour cette raison la dette du pays est devenue « inconfortablement élevée » et pourrait forcer le gouvernement à envisager une austérité budgétaire limitant ainsi les perspectives de croissance du pays. Rappelons que le ratio dette/PIB du Canada a dépassé les 100 % et le fédéral prévoit déjà dépenser entre 70 à 100 milliards de dollars de mesures de relance additionnelles.

« Je pense que les gouvernements doivent commencer à y réfléchir et à planifier l’avenir, a-t-il déclaré. Verrons-nous quelque chose dans le budget fédéral qui parle des défis à plus long terme ? Parce qu’il y a des défis très réels auxquels nous allons être confrontés ici. »

Ce dernier se dit pessimiste quant à la situation économique dans trois à cinq ans.

Du côté positif, le Conference Board prévoit que la hausse des prix du pétrole pourrait soutenir le PIB canadien. Les prix élevés des produits de base devraient également aider à maintenir la devise canadienne à un bon niveau.