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Pour ceux-là, voici trois FNB qui permettent d’embrasser de façon large l’univers des marchés émergents, mis de l’avant par Justin Bender et Philippe Pratte, tous deux gestionnaires de portefeuille, le premier chez PWL Capital, à Toronto, le second chez Pratte Gestion de portefeuille, à Hull.

Core MSCI Emerging Markets IMI index ETF (XEC)

Manufacturier: BlackRock
Date de création: Avril 2013
Actifs sous gestion (4 septembre 2018) : 573 M$
Ratio de frais de gestion : 0.25%
Performance du FNB depuis la création : 7,32%
Performance de l’indice MSCI depuis la création : 7,93%

Ce FNB à gestion passive est le premier choix spontané de nos deux interlocuteurs.

Selon Justin Bender, il offre la couverture la plus large et la plus inclusive des marchés émergents puisqu’il intègre autant les grandes et moyennes capitalisations que les petites. À l’heure actuelle, on y dénombre 1 903 titres sous-jacents. Selon lui, son approche passive est la seule valable, car « tenter de sélectionner des titres pour faire mieux que ces larges indices passifs s’avère très difficile ».

Philippe Pratte retient le XEC parce qu’il répond à son tout premier critère de sélection d’un titre : la liquidité élevée. « Je peux avoir du volume organique, réel, sans que le manufacturier la “fabrique”, une manœuvre qui crée un écart cours acheteur/vendeur plus large et retarde la transaction ». Aussi, la couverture étendue du XEC assure qu’on a une présence maximale dans les marchés chinois et indiens, « très opaques, juge-t-il, et où il est difficile pour un investisseur d’acheter des titres individuels. »

FTSE Emerging Markets All Cap Index ETF (VEE)

Manufacturier : Vanguard
Date de création: Novembre 2011
Actifs sous gestion (31 août 2018) : 885 M$
Ratio de frais de gestion : 0.23%
Performance du FNB depuis la création : 6,48%

Ce fonds constitue le deuxième choix de Justin Bender à cause, encore une fois, de l’étendue large qui couvre tous les registres de capitalisation. Sa principale distinction est méthodologique : il exclut la Corée du Sud que Vanguard considère comme étant désormais un pays développé.

« Cela modifie la performance, selon que les marchés sud-coréens font bien ou mal », explique Justin Bender. Ainsi, en 2017, alors que le XEC présentait un rendement de 27,68%, celui du VEE s’établissait à 22,5%. Par contre, en 2016, ce dernier dépassait celui d’iShares : 8,36% contre 6,1%. Pour compenser et égaliser ces différences, le gestionnaire va recourir à un FNB de titres internationaux de marchés développés.

S&P Emerging Markets Momentum ETF
Manufacturier : Invesco
Date de création: Février 2012
Actifs sous gestion (4 septembre 2018) : 17 M $US
Ratio de frais de gestion : 0.31%
Performance du FNB depuis 5 ans : 0.11%

Il s’agit du seul FNB à gestion active de notre sélection, retenu par Philippe Pratte. Notons qu’il n’est disponible qu’aux États-Unis. L’intérêt ici, selon le gestionnaire, ne tient pas aux rendements. Sur cinq ans, ils laissent largement à désirer, bien que la performance de 9,6% sur trois ans soit plus encourageante.

L’intérêt ici tient au style « momentum » retenu par Invesco, qui a mis au point d’autres FNB « smart beta » basés sur d’autres styles : faible volatilité, valeur, qualité. « Quand tu abordes un secteur comme les marchés émergents, dit Philippe Pratte, c’est intéressant d’aller en mode “momentum” avec les titres les plus performants. Quand les marchés émergents vont repartir, ce sera pertinent de voguer avec les titres les plus gagnants. »

Une note fiscale

Une considération fiscale importante s’applique à ces FNB, tout particulièrement puisqu’il visent les marchés émergents. Selon le type de compte dans lequel ils sont détenus, ils peuvent entraîner des coûts aussi grands, sinon plus grands que les frais de gestion de base. Par exemple, dans un compte REÉR, le XEC coté au Canada va entraîner des taxes totales représentant un coût de 0,69% du rendement. Dans un compte régulier taxable, son coût fiscal s’élève à seulement 0,29%, parce que les taxes peuvent être récupérées au moment des impôts. Détenu directement aux États-Unis, le coût fiscal dans les deux types de compte s’élève à 0,29%. C’est une dimension dont il faut tenir compte dans la sélection des fonds.