Une femme faisant du télétravail en skypant avec ses collègues.
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En matière de télétravail, employés et patrons ne sont pas sur la même longueur d’onde. Pour les premiers, le travail hybride est devenu un prérequis à l’emploi. De leur côté, les dirigeants souhaitent plutôt un retour au bureau plus fréquent.

C’est ce que révèle la deuxième édition de l’enquête Hybrid Work Study (Étude sur le travail hybride), menée par Cisco Canada.

Pour une majorité d’employés (81 %), les politiques de travail flexible influencent leur décision de conserver ou de quitter un emploi. Elles arrivent au deuxième rang de leurs priorités (23 %) pas très loin après le salaire (34 %).

Par ailleurs, le télétravail a un « impact positif » sur l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle pour 85 % des répondants du Québec, soit le plus haut taux au pays, la moyenne nationale s’établissant à 79 %.

Il est aussi bon pour les finances. Une précédente étude de Cisco révélait que les employés économisent en moyenne 11 100 $ par année lorsqu’ils travaillent selon un modèle hybride.

Les employeurs semblent toutefois avoir de la difficulté à suivre le rythme. Près de deux employeurs sur trois (61 %) imposent ou prévoient imposer un nombre obligatoire de jours au bureau par semaine. À ce chapitre, les employeurs québécois se démarquent. Seulement 56 % des entreprises d’ici manifestent cette intention, comparativement à 73 % en Ontario.

Par ailleurs, 30 % des entreprises canadiennes sondées ont également déclaré attendre des employés qu’ils se rapprochent de leur lieu de travail s’ils vivent trop loin pour faire la navette.

Des employés plus engagés

Ils auraient peut-être avantage à revoir leur position. En effet, une vaste enquête du Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO) sur les diverses facettes du travail hybride démontre que les employés qui travaillent à distance ont un niveau d’engagement plus élevé envers leur entreprise que ceux qui sont présents au bureau tous les jours.

Cela vient contredire une inquiétude souvent exprimée par les employeurs selon qui le télétravail nuirait au sentiment d’appartenance des employés envers leur organisation.

Plus de 10 000 employés ont répondu à l’enquête de CIRANO menée entre juin et août 2022. Parmi eux, près de la moitié (48,9 %) travaillent à distance trois ou quatre jours par semaine. Ils sont près de 14 % à le faire tout au long de la semaine.

La presque totalité (92 %) de ceux qui font du télétravail considèrent être plus performants en faisant autant ou plus d’heures de travail par jour que s’ils étaient au bureau. Ceux qui travaillent majoritairement à distance (de trois à cinq jours par semaine) expriment également une satisfaction au travail plus élevée que ceux qui vont au bureau trois à la même fréquence.

Progression de carrière

Par ailleurs, le télétravail serait moins un frein au développement de la carrière qu’auparavant. Selon l’étude de Cisco, un peu plus du tiers (38 %) des répondants pensent que l’éloignement du bureau a un impact négatif sur la progression de carrière. C’est moins qu’en 2021 alors que 46 % des employés exprimaient cette crainte. Il semble donc que la préoccupation persiste, mais avec moins de force au fur et à mesure que le modèle de travail hybride se répand.

Encore là, les employeurs n’ont pas les mêmes vues que leurs employés. La moitié (49 %) des dirigeants considèrent que les possibilités de promotion sont égales pour ceux qui travaillent principalement à distance ou au bureau.