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La cadence de la création d’emploi au Canada a continué de ralentir pendant le mois de novembre, qui a vu un total de 62 000 emplois s’ajouter au marché pour faire suite aux 84 000 mis en place en octobre, a indiqué vendredi Statistique Canada.

Les gains étaient principalement concentrés dans les emplois à temps plein, avec la création de 99 000 emplois, a précisé l’agence fédérale. Cela a toutefois été partiellement contrebalancé par la disparition de 37 000 postes à temps partiel.

Les économistes s’attendaient en moyenne à un gain de 20 000 emplois, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

En tenant compte des gains de novembre, il reste toujours 574 000 emplois à récupérer sur les quelque trois millions qui ont disparu lors du confinement de mars et d’avril qui a fait bondir le taux de chômage à 13,7 % en mai.

Le taux de chômage a reculé à 8,5 % en novembre, comparativement à celui de 8,9 % enregistré en octobre.

Statistique Canada a précisé que le taux de chômage aurait été de 10,9 % en novembre s’il avait inclus dans ses calculs les Canadiens qui voulaient travailler, mais qui n’étaient pas à la recherche d’un emploi.

L’agence a estimé que 1,5 million de personnes cherchaient un emploi en novembre, un chiffre en baisse de 39 000 par rapport à octobre, mais supérieur de 448 000 à celui de février, avant la pandémie.

Le rapport a noté que le nombre de personnes à la recherche d’un emploi avait augmenté et qu’il représentait une part croissante de l’ensemble des chômeurs.

Le taux de chômage des jeunes a chuté de 1,4 point de pourcentage à 17,4 %, avec un gain d’environ 20 000 emplois dans ce groupe d’âge, principalement concentré chez les jeunes hommes. Peu de changements ont été observés dans la situation de l’emploi des femmes âgées de 15 à 24 ans.

Cependant, après six mois consécutifs de gains, l’emploi des femmes de 25 à 54 ans a reculé, un gain de 49 000 emplois à temps plein n’ayant pas complètement contrebalancé la disparition de 52 000 emplois à temps partiel.

Ce changement a laissé leur taux de chômage à 6,8 %, ce qui représente une hausse de 2,2 points de pourcentage par rapport à février.

Le rapport de novembre a noté un bon de près de 55 %, d’une année à l’autre, du nombre de mères qui travaillaient moins de la moitié de leur nombre d’heures de travail habituel, par rapport à 41,3 % des pères.

Une des raisons clés évoquées par celles qui travaillaient moins était les responsabilités liées aux enfants.

Environ 45 % des emplois qui tardent toujours à être récupérés sont dans le secteur des services d’hébergement et de restauration, durement touché, a souligné l’économiste Nathan Janzen, de la Banque Royale. Les postes dans ce secteur ont diminué pour le deuxième mois de suite, avec la suppression de 24 000 emplois en novembre.

« Ces secteurs de l’économie qui ont de la difficulté à fonctionner avec des mesures de distanciation physique fonctionnent toujours au ralenti, a-t-il indiqué, et ceux-ci se trouvent incidemment dans des industries où les salaires sont relativement faibles. »

Les femmes sont surreprésentées parmi les travailleurs qui tombent dans ces catégories, ainsi que parmi les industries dans lesquels le télétravail est moins approprié, a observé Behnoush Amery, une économiste pour le Conseil de l’information sur le marché du travail.

Les chiffres du plus récent rapport de Statistique Canada ne tiennent pas compte du renouvellement des restrictions dans des régions comme Toronto, qui ont débuté plus tard dans le mois.

« En conséquence, il est probable que la COVID rattrapera l’économie canadienne dans les données de décembre, avec une baisse attendue de l’emploi et de l’activité économique globale », a estimé Royce Mendes, économiste principal à la Banque CIBC.

Dans l’ensemble, le rythme des gains a ralenti, le nombre d’emplois ayant augmenté de 0,3 % en novembre, comparativement à des hausses moyennes de 2,7 % par mois entre mai et septembre.